Une sandwicherie située à Antibes, dans les Alpes-Maritimes, a fait l'objet d'une fermeture administrative au début du mois de septembre 2025. Cette mesure intervient dans le cadre d'une vaste enquête pour trafic de stupéfiants qui a conduit à l'arrestation de son gérant et à la découverte d'une quantité considérable de cocaïne et de cannabis.
L'opération, menée par la police nationale, a également mis en lumière des soupçons de blanchiment d'argent et de travail dissimulé liés à l'établissement commercial. Le suspect a été placé en détention provisoire suite à ces découvertes.
Points Clés de l'Affaire
- Un commerce de restauration rapide à Antibes a été fermé sur décision administrative.
- Le gérant a été interpellé le 8 septembre 2025 et est soupçonné de diriger un trafic de drogue.
- Les enquêteurs ont saisi près de 1,4 kg de cocaïne et plus de 13 kg de cannabis.
- L'enquête révèle également des infractions de travail dissimulé et de blanchiment d'argent.
Déclenchement de l'enquête et surveillance policière
L'affaire a débuté grâce à la vigilance d'un citoyen. Un résident d'Antibes a contacté les forces de l'ordre pour signaler une forte et persistante odeur de cannabis émanant d'un local situé dans une résidence de la ville. Ce renseignement a été jugé suffisamment sérieux pour déclencher une intervention.
Suite à ce signalement, des agents du Groupe de Sécurité et de Proximité (GSP) d'Antibes ont mis en place un dispositif de surveillance discret. Pendant plusieurs heures, les policiers ont observé les allées et venues autour du local suspect pour identifier les personnes y ayant accès et comprendre la nature des activités qui s'y déroulaient.
L'interpellation du suspect
Le 8 septembre 2025, l'opération de surveillance a porté ses fruits. Les policiers ont vu un individu arriver sur un scooter et utiliser des clés pour ouvrir le local. Ils ont alors procédé à son interpellation. Selon la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN), l'homme a tenté de s'opposer violemment à son arrestation.
Dans la confrontation qui a suivi, il a porté un coup de poing au visage d'un des policiers. Malgré sa résistance, il a été maîtrisé par les effectifs présents sur place et placé en garde à vue.
Une saisie de stupéfiants significative
Immédiatement après l'arrestation, les enquêteurs ont procédé à une perquisition complète du local. À l'intérieur, ils ont découvert une quantité de produits stupéfiants et de matériel qui confirme l'existence d'un trafic bien organisé.
Détail des produits saisis
Lors de la perquisition, les forces de l'ordre ont mis la main sur :
- 1,349 kilogramme de cocaïne
- 12,864 kilogrammes de résine de cannabis
- 569 grammes d'herbe de cannabis
- Du matériel de découpe et de conditionnement pour la vente au détail
- La somme de 845 euros en espèces
La valeur marchande de la drogue saisie est estimée à plusieurs dizaines de milliers d'euros, ce qui témoigne de l'ampleur du réseau démantelé. La présence de matériel de conditionnement indique que le local servait de base logistique pour la préparation des produits avant leur distribution.
Le commerce comme façade pour des activités illégales
Les investigations ne se sont pas limitées à la saisie dans le local de stockage. Les policiers ont rapidement établi que l'individu interpellé était le gérant d'une sandwicherie située dans la même commune d'Antibes. Ce lien a immédiatement orienté l'enquête vers de possibles activités de blanchiment d'argent.
Le blanchiment d'argent via les commerces
L'utilisation de commerces légaux, comme les restaurants ou les sandwicheries, est une technique courante pour les trafiquants. Elle permet d'injecter l'argent liquide issu de la vente de drogue dans l'économie légale en le faisant passer pour des revenus d'activité commerciale, ce qui rend les fonds plus difficiles à tracer par les autorités.
Une perquisition a donc été menée dans l'établissement de restauration rapide. Selon les informations communiquées par la police, cette seconde perquisition a permis de recueillir des preuves confirmant les soupçons des enquêteurs.
« Les premiers éléments recueillis ont révélé des faits de travail dissimulé et de blanchiment d’argent », a indiqué une source policière en charge du dossier.
Suites judiciaires et fermeture administrative
Face à la gravité des faits et aux preuves accumulées, les autorités ont agi rapidement. Une demande de fermeture administrative de la sandwicherie a été immédiatement transmise à la sous-préfecture de Grasse, l'autorité compétente pour ce type de mesure. Cette fermeture vise à mettre un terme aux activités illicites et à empêcher la poursuite du blanchiment.
Sur le plan judiciaire, le gérant a été présenté à un juge d'instruction à l'issue de sa garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte pour trafic de stupéfiants, violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, travail dissimulé et blanchiment d'argent. L'homme a été placé en détention provisoire pour une durée initiale de six mois, qui pourra être renouvelée en fonction des besoins de l'enquête.