Un homme de 38 ans a été interpellé à Cagnes-sur-Mer et présenté à la justice pour des accusations de proxénétisme aggravé et de viols. Il est soupçonné d'avoir contraint une jeune femme de 21 ans, qu'il aurait attirée en France sous un faux prétexte, à se prostituer par la violence.
L'affaire a débuté dans la nuit du 10 au 11 octobre lorsque la police a découvert la victime, en état de choc, errant seule dans la rue. L'intervention rapide des forces de l'ordre a permis l'arrestation du suspect le soir même.
Les points clés de l'affaire
- Un homme de 38 ans a été mis en examen pour proxénétisme aggravé et viols.
- La victime, une femme de 21 ans, a été découverte par la police en état de grande vulnérabilité.
- Le suspect l'aurait attirée en France avec une fausse promesse d'emploi avant de l'exploiter.
- Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Grasse, qui a requis la détention provisoire.
Découverte d'une victime en état de choc
L'alerte a été donnée dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 octobre 2025, aux alentours de 1 heure du matin. Un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) en patrouille sur l'avenue de Nice à Cagnes-sur-Mer a remarqué une jeune femme en situation de détresse évidente.
Âgée de 21 ans et d'origine roumaine, elle marchait pieds nus et semblait complètement désorientée. Ne parlant pas français, elle a eu du mal à communiquer avec les agents, mais son état de prostration témoignait d'un traumatisme récent. Les policiers l'ont immédiatement prise en charge pour la mettre en sécurité.
Les premiers éléments du récit
Malgré la barrière de la langue et son état de choc, la jeune femme a réussi à expliquer les grandes lignes de sa situation. Elle a indiqué avoir été forcée à se prostituer dans un appartement du quartier par un homme qu'elle connaissait à peine. Elle a raconté avoir profité d'un moment d'inattention pour s'échapper de ce qu'elle a décrit comme un véritable calvaire.
Une enquête et une interpellation rapides
Sur la base des indications fournies par la victime, les policiers se sont rendus à l'adresse de l'appartement suspect. Ils y ont trouvé porte close. Cependant, leur travail ne s'est pas arrêté là. Une investigation rapide a été lancée dans le quartier pour localiser l'individu mis en cause.
Grâce à une collaboration efficace avec les opérateurs du centre de supervision urbain (CSU) de la ville, les forces de l'ordre ont pu exploiter les images des caméras de surveillance. Ce dispositif a permis de repérer un homme correspondant à la description du suspect. Il a été interpellé peu de temps après dans le même secteur et placé en garde à vue au commissariat de Cagnes-sur-Mer.
Le rôle de la vidéosurveillance
Le centre de supervision urbain (CSU) joue un rôle de plus en plus important dans les enquêtes de police. En centralisant les images de centaines de caméras réparties sur la voie publique, il permet aux opérateurs de guider les patrouilles sur le terrain en temps réel, d'identifier des suspects ou de reconstituer le déroulement des faits, accélérant ainsi considérablement les investigations.
Le piège de la fausse promesse d'emploi
Au cours de ses auditions, la victime a livré un témoignage détaillé sur les circonstances qui l'ont conduite sur la Côte d'Azur. Selon ses déclarations, le suspect, un compatriote roumain de 38 ans, l'aurait contactée avec une proposition de travail alléchante en France.
Il lui aurait fait miroiter un emploi stable et bien rémunéré dans un restaurant kebab. Croyant à une opportunité d'améliorer sa situation, elle a accepté de le suivre. Cependant, dès son arrivée, la réalité s'est avérée radicalement différente et son séjour a rapidement tourné au cauchemar.
Un quotidien de violence et d'exploitation
La jeune femme a expliqué qu'une fois sur place, le suspect aurait révélé ses véritables intentions. Il l'aurait violée, puis forcée à recevoir des clients dans l'appartement. Pour la soumettre, il n'aurait pas hésité à recourir à une violence extrême.
Elle a décrit des coups répétés et des actes de torture, affirmant qu'il l'avait notamment brûlée avec des cigarettes. Les examens médicaux ont confirmé la présence de blessures et ont conduit à la délivrance d'une Incapacité Totale de Travail (ITT) de deux jours, un chiffre qui témoigne de la violence physique subie, sans compter l'impact psychologique considérable.
Qu'est-ce que le proxénétisme aggravé ?
Le proxénétisme est le fait d'aider, d'assister ou de protéger la prostitution d'autrui, ou d'en tirer profit. Il est considéré comme "aggravé" lorsqu'il est commis avec des circonstances spécifiques, comme l'usage de la violence, des menaces, ou lorsque la victime est particulièrement vulnérable en raison de son âge, d'une maladie, ou de sa situation précaire. Les peines encourues sont alors beaucoup plus lourdes.
Des suites judiciaires importantes
La garde à vue du suspect s'est prolongée jusqu'au début de la semaine, permettant aux enquêteurs de la sûreté urbaine de rassembler les éléments nécessaires. À l'issue de cette période, l'homme de 38 ans a été déféré devant le parquet de Grasse le mardi 14 octobre.
Le magistrat a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour des chefs d'accusation très graves : "viols commis sur une personne se livrant à la prostitution" et "proxénétisme aggravé". Cette procédure confie l'enquête à un juge d'instruction qui mènera des investigations approfondies.
"La victime a été prise en charge par une association luttant contre le proxénétisme", a précisé le parquet de Grasse, soulignant l'importance d'un accompagnement spécialisé pour les personnes ayant subi de tels traumatismes.
Présenté au juge d'instruction, le suspect a été mis en examen. Conformément aux réquisitions du parquet, son placement en détention provisoire a été demandé, dans l'attente de son procès. La victime, quant à elle, bénéficie désormais d'un soutien psychologique et matériel pour l'aider à se reconstruire après cette terrible épreuve.