La sécurité routière en France métropolitaine a connu une dégradation significative en août, avec une augmentation de 18 % du nombre de décès par rapport à l'année précédente. Selon les chiffres publiés par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), ce mois a été le plus meurtrier sur les routes depuis près de 15 ans, suscitant l'inquiétude des autorités.
Au total, 341 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route en août, contre 290 à la même période en 2024. Cette tendance alarmante fait suite à un mois de juillet déjà marqué par une forte hausse de la mortalité.
Points Clés
- La mortalité routière a augmenté de 18 % en France métropolitaine en août.
- 341 personnes sont décédées, faisant de ce mois le plus meurtrier depuis 14 ans.
- Cette hausse concerne presque tous les usagers, notamment les automobilistes, les piétons et les cyclistes.
- Dans les Alpes-Maritimes, la tendance annuelle est à la baisse malgré une augmentation des accidents en juin.
Une hausse généralisée sur les routes françaises
Le bilan du mois d'août est particulièrement préoccupant car il révèle une détérioration globale de la sécurité sur l'ensemble du territoire métropolitain. La hausse de la mortalité ne se limite pas à un type de route ou à une catégorie d'usagers spécifique.
Michèle Lugrand, déléguée interministérielle par intérim à la Sécurité routière, a qualifié la situation de grave, déclarant que « cette dégradation concerne tous les réseaux routiers, tous les âges et tous les modes de déplacement ». La seule exception notable concerne les conducteurs de deux-roues motorisés, pour qui la mortalité n'a pas augmenté.
Août en chiffres
Selon l'ONISR, la comparaison avec août 2024 montre une augmentation nette du nombre de victimes parmi plusieurs catégories d'usagers :
- Automobilistes : 53 décès supplémentaires
- Piétons : 8 décès supplémentaires
- Cyclistes : 2 décès supplémentaires
Analyse des causes et appel à la responsabilité
Les autorités rappellent que la majorité des accidents mortels sont évitables et résultent de comportements à risque. Les facteurs principaux identifiés restent les mêmes année après année.
« C’est le mois d’août le plus meurtrier sur les routes depuis presque 15 ans », a déclaré Michèle Lugrand, qui appelle à « se ressaisir collectivement ».
Les principales causes de ces drames sont bien connues :
- La vitesse excessive ou inadaptée aux conditions de circulation.
- L'usage du téléphone portable au volant, qui multiplie par trois le risque d'accident.
- Les comportements imprudents, comme le non-respect des distances de sécurité ou les dépassements dangereux.
Ces facteurs, selon la Sécurité routière, « augmentent considérablement la survenue des drames ». En revanche, le nombre de blessés graves est resté stable en métropole, avec 1 601 personnes prises en charge, un chiffre identique à celui d'août 2024.
Une situation contrastée entre la métropole et l'outre-mer
Alors que la situation se dégrade en France métropolitaine, les territoires ultramarins affichent des résultats plus encourageants pour le mois d'août. Les données de l'ONISR montrent une baisse significative des accidents corporels.
Le nombre d'accidents a reculé de 24 % dans les territoires d'outre-mer. Au total, 303 personnes ont été blessées et 23 ont perdu la vie, soit deux décès de moins qu'en août 2024. Cette divergence souligne l'importance des contextes locaux dans l'analyse de la sécurité routière.
Un été particulièrement meurtrier
La tendance observée en août s'inscrit dans la continuité d'un mois de juillet déjà très difficile. En juillet, la mortalité routière avait enregistré une progression de 23 % sur un an, avec 338 décès en métropole. François-Noël Buffet, alors ministre délégué, avait dénoncé un « relâchement inacceptable des comportements au volant ».
Focus sur les Alpes-Maritimes : une tendance locale différente
À l'échelle locale, le département des Alpes-Maritimes présente un bilan qui contraste avec la tendance nationale. Depuis le début de l'année, la mortalité routière y est en baisse.
Bilan annuel positif mais vigilance de mise
Selon les derniers chiffres disponibles, 20 décès ont été recensés sur les routes du département depuis le 1er janvier, ce qui représente huit victimes de moins que l'année dernière à la même période. Cette amélioration est particulièrement visible chez les usagers de deux-roues motorisés et les piétons, des catégories historiquement très exposées.
Cependant, le mois de juin 2025 a montré des signes préoccupants. Si la mortalité a baissé, le nombre d'accidents corporels a nettement progressé, avec 81 accidents comptabilisés contre 69 en juin 2024, soit une augmentation de 17 %. Le nombre de blessés graves a également augmenté, passant de 28 à 36 sur la même période. Les automobilistes ont été les plus touchés en juin, avec trois victimes décédées.
Le bilan national de l'année 2024
Pour rappel, sur l'ensemble de l'année 2024, 3 193 personnes avaient perdu la vie sur les routes de France. Ce chiffre était quasiment stable par rapport à 2023, et était accompagné d'une légère diminution du nombre de blessés, selon le bilan annuel de l'ONISR. Les chiffres de l'été 2025 marquent donc une rupture avec cette tendance à la stabilisation.
Face à ce bilan estival alarmant, les autorités insistent sur la nécessité d'une prise de conscience collective et d'un respect scrupuleux des règles du Code de la route pour inverser la tendance et éviter de nouveaux drames.