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Fin de cavale pour Nizar Feddaoui, arrêté à Nice

Après deux mois de cavale, Nizar Feddaoui, figure du banditisme corse, a été arrêté sans résistance à Nice par la BRI. Il s'était évadé en août.

François Chevalier
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François Chevalier

Journaliste spécialisé dans les affaires criminelles et les questions de sécurité sur la Côte d'Azur. François Chevalier couvre les enquêtes judiciaires et décrypte les dynamiques du grand banditisme local.

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Fin de cavale pour Nizar Feddaoui, arrêté à Nice

Nizar Feddaoui, un homme de 36 ans activement recherché après une évasion spectaculaire en août dernier, a été arrêté ce mardi à Nice par la Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI). Sa cavale, qui aura duré près de deux mois, s'est achevée sans incident notable dans la ville même où il avait disparu.

L'arrestation met un terme à une traque menée par la police judiciaire corse. Contrairement aux suppositions initiales, le fugitif n'avait pas quitté la Côte d'Azur. Il devrait être rapidement transféré en Corse pour être présenté à un juge d'instruction dans le cadre d'une affaire de trafic de stupéfiants.

Points Clés

  • Nizar Feddaoui, 36 ans, a été interpellé à Nice après deux mois de fuite.
  • Il s'était évadé le 8 août lors d'un transfert médical alors qu'il était en garde à vue.
  • Son arrestation est liée à une enquête sur un trafic de stupéfiants pilotée depuis la Corse.
  • Connu de la justice, il a déjà été condamné dans une affaire liée au grand banditisme corse.

Une interpellation menée par une unité d'élite

L'opération a été menée avec discrétion et efficacité par les policiers de la Brigade de Recherche et d'Intervention. L'arrestation a eu lieu aux abords du domicile de sa compagne, une piste que les enquêteurs suivaient depuis plusieurs semaines.

Selon Éric Antonetti, commissaire divisionnaire et chef du Service Interdépartemental de Police Judiciaire (SIPJ) des Alpes-Maritimes, les investigations se sont concentrées sur l'environnement proche de Nizar Feddaoui. « Les enquêteurs travaillaient sur son entourage familial et affectif », a-t-il précisé. Cette stratégie a permis de le localiser précisément à Nice.

L'homme, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, n'a opposé aucune résistance lors de son interpellation. Cette arrestation marque l'aboutissement d'une enquête complexe, pilotée depuis la Corse mais menée sur le continent.

Le déroulé de l'évasion en août

La cavale de Nizar Feddaoui avait débuté le 8 août dernier. Placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur un trafic de drogue, il avait profité d'un transfert vers un hôpital de Nice pour s'échapper.

Cet événement avait déclenché une vaste opération de recherche, les autorités craignant qu'il ait pu quitter le territoire national. Sa présence continue à Nice pendant près de deux mois a surpris les observateurs et souligné la complexité de la traque.

Le rôle de la BRI

La Brigade de Recherche et d'Intervention est une unité spécialisée de la Police Nationale française. Elle est souvent mobilisée pour des interpellations à haut risque, notamment dans les affaires de grand banditisme, de terrorisme ou pour l'arrestation de fugitifs considérés comme dangereux. Son intervention dans ce dossier témoigne de l'importance accordée à la capture de Nizar Feddaoui.

Un lien direct avec le crime organisé corse

L'arrestation initiale de Nizar Feddaoui s'inscrivait dans une opération plus large visant à démanteler un réseau de trafic de stupéfiants. L'enquête est dirigée par un juge d'instruction d'Ajaccio, ce qui explique l'implication de la police judiciaire corse.

Le 8 août, jour de son évasion, plusieurs autres personnes avaient été interpellées. Au total, quatre suspects ont été mis en examen dans ce dossier : Imad Kheir, Sabri Khalaoui, Sabrina Azzouz et Dominique Malpelli.

Saisie de stupéfiants

Lors de l'opération du 8 août, les enquêteurs ont saisi cinq kilogrammes de cannabis. La drogue était dissimulée dans la roue de secours d'un véhicule conduit par l'un des suspects, Sabri Khalaoui, démontrant le mode opératoire du réseau.

L'affaire met en lumière les connexions entre le trafic de drogue sur la Côte d'Azur et les réseaux criminels basés en Corse. Nizar Feddaoui est considéré par les autorités comme une figure du grand banditisme insulaire.

Un passé judiciaire déjà chargé

Le nom de Nizar Feddaoui n'est pas inconnu des services de justice. Il a été condamné par le passé à une peine de 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

Cette condamnation concernait sa participation à l'incendie en bande organisée du véhicule utilisé par les auteurs de l'assassinat d'Yves Manunta. Bien qu'il n'ait pas été reconnu coupable de l'homicide lui-même, la justice a retenu son rôle dans la destruction des preuves.

Ce passé judiciaire lourd explique pourquoi son profil était suivi de près par les services spécialisés. Son évasion était considérée comme une priorité pour les forces de l'ordre.

Une figure identifiée du banditisme

Au-delà de ses condamnations, Nizar Feddaoui est identifié comme un membre influent du milieu criminel corse. Son nom apparaît dans des documents confidentiels des services de renseignement.

Selon une note du Sirasco (le service de renseignement de la police nationale spécialisé dans la criminalité organisée) datant de 2022, il était répertorié comme appartenant à l'une des 25 bandes criminelles actives en Corse. Ce recensement met en évidence la structuration du crime organisé sur l'île et l'implication de ses membres dans diverses activités illégales, notamment le trafic de stupéfiants.

Son retour imminent en Corse sous escorte policière permettra à la justice de poursuivre l'instruction de l'affaire de drogue. Il devra également répondre de son évasion, un délit qui pourrait alourdir son casier judiciaire.