Le « Lokal », lieu de décès du streamer Jean Pormanove cet été, a été perquisitionné et placé sous scellés. Cette action intervient après de nouvelles diffusions de scènes de violence. Le parquet de Nice a confirmé ces informations, initialement révélées par Mediapart. Une nouvelle enquête pour violences volontaires est en cours.
Points Clés
- Le « Lokal » à Contes a été perquisitionné et mis sous scellés.
- De nouvelles vidéos montrant des violences ont été diffusées.
- Une enquête pour violences volontaires en réunion est ouverte.
- Le streamer Jean Pormanove est décédé dans ce même lieu en août.
- Les précédentes poursuites pour violences sur personne vulnérable avaient été classées.
Retour sur les Événements Précédents
Le 18 août dernier, Raphaël Graven, connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove, est décédé à 46 ans dans ce local de Contes, près de Nice. Il participait alors à une diffusion en direct sur la plateforme Kick. Ce marathon de streaming avait duré plus de douze jours. Des images montraient M. Graven et un autre homme subir des violences et des humiliations. Owen Cenazandotti, 26 ans, et Safine Hamadi, 23 ans, étaient les auteurs de ces actes.
L'autopsie a conclu à une mort sans intervention extérieure. Les deux jeunes hommes, que M. Graven appelait ses « petits frères », avaient été placés en garde à vue. Ils ont ensuite été relâchés sans poursuites en janvier. Cela s'inscrivait dans le cadre d'une première enquête pour violences sur personne vulnérable. Ils n'apparaissent pas dans les nouvelles diffusions en direct sur Twitch.
Contexte des Diffusions
La chaîne « jeanpormanove » était suivie par près de 200 000 personnes. Elle diffusait depuis plusieurs mois des séquences où Raphaël Graven était insulté, frappé, tiré par les cheveux, menacé, ou visé par des tirs de paintball sans protection. Les protagonistes affirmaient que ces vidéos étaient scénarisées. Chaque participant recevait plusieurs milliers d'euros mensuels. Ces sommes provenaient des dons des internautes qui finançaient ces « mises en scène ».
La Relance des Diffusions et les Nouvelles Violences
Fin août, Owen Cenazandotti, alias « Naruto », l'un des deux animateurs du « Lokal », avait annoncé la fin de la chaîne. La plateforme australienne Kick avait déjà banni la chaîne après la mort de Raphaël Graven. Cependant, dès septembre, Gwen Cenazandotti, le frère cadet d’Owen, a relancé des sessions de streaming. Il utilisait le même local à Contes. Il était accompagné de plusieurs anciens habitués de la chaîne « jeanpormanove ».
Cette fois, la diffusion se faisait sur Twitch. La chaîne comptait environ 43 000 abonnés vendredi. Mediapart a relayé des séquences de ces nouvelles diffusions. On y voit les participants s’insulter à l’écran. Des bruits de coups, accompagnés de rires, sont audibles lorsque la caméra est coupée. Ces images ont alerté les autorités.
« C’est des cascades », a déclaré un des participants de la nouvelle chaîne, minimisant la gravité des actes.
Chiffres Clés
- 46 ans : L'âge de Raphaël Graven au moment de son décès.
- 12 jours : Durée du marathon de streaming avant le décès.
- 200 000 personnes : Nombre d'abonnés de la chaîne « jeanpormanove » sur Kick.
- 43 000 abonnés : Nombre d'abonnés de la nouvelle chaîne sur Twitch.
L'Intervention du Parquet de Nice
Face à ces nouvelles images, le parquet de Nice a réagi. Il a ouvert une nouvelle enquête pour violences volontaires en réunion et diffusion d’images d’atteintes volontaires à la personne. Cette décision marque une nouvelle étape dans l'affaire du « Lokal ». Les autorités prennent ces faits au sérieux, compte tenu du précédent tragique.
Une perquisition a été menée sur les lieux. Le matériel informatique utilisé pour les diffusions a été saisi. Le local a été placé sous scellés. Cette mesure empêche toute nouvelle utilisation du site pour des activités similaires. Elle garantit également la préservation des preuves pour l'enquête en cours. L'objectif est de comprendre l'ampleur des violences et la responsabilité de chacun des participants.
Conséquences pour les Plateformes
L'affaire soulève des questions sur la modération des contenus violents sur les plateformes de streaming. Kick avait déjà banni la chaîne « jeanpormanove » après le décès de Raphaël Graven. Cependant, la relance des diffusions sur Twitch montre la difficulté de contrôler ces contenus. Les streamers peuvent passer d'une plateforme à l'autre. Cela rend la surveillance plus complexe.
Les plateformes ont la responsabilité de faire respecter leurs conditions d'utilisation. Elles doivent agir rapidement contre les contenus illicites. Selon les experts juridiques, la diffusion de violences peut entraîner des sanctions sévères. Cela inclut des peines de prison et de lourdes amendes. La pression publique et médiatique joue un rôle important pour pousser les plateformes à renforcer leurs actions de modération.
Enjeux Juridiques et Sociétaux
Cette affaire met en lumière plusieurs enjeux. D'abord, la question de la responsabilité des participants. Est-ce un simple jeu ou des actes de violence réels ? Les enquêteurs devront déterminer si les participants agissaient sous contrainte ou de leur plein gré. Ensuite, la responsabilité des plateformes. Elles sont souvent critiquées pour leur lenteur à retirer les contenus problématiques.
Enfin, l'affaire interroge sur l'attrait pour les contenus extrêmes. Pourquoi des milliers de personnes regardent-elles des scènes de violence ? Les dons des internautes aux streamers posent aussi question. Ils peuvent encourager la production de contenus toujours plus choquants. Les autorités et la société civile doivent trouver des solutions pour protéger les individus et encadrer ces pratiques numériques.
Rappel des Faits
Le décès de Jean Pormanove avait déjà provoqué une onde de choc. Il avait mis en évidence les dérives de certains contenus en ligne. La reprise des diffusions violentes depuis le même lieu ranime le débat. Elle souligne la nécessité d'une vigilance accrue. Les enquêtes judiciaires sont essentielles pour établir les responsabilités et prévenir de futurs drames.
Le parquet de Nice poursuit son travail. L'enquête déterminera les responsabilités pénales. Elle apportera des éléments de réponse sur la nature des violences diffusées. La fermeture du « Lokal » est une mesure temporaire. Elle montre la volonté de la justice de faire cesser ces pratiques.