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Nice : Un homme se suicide en garde à vue au commissariat Auvare

Un homme d'une trentaine d'années, arrêté pour conduite sous l'emprise de cocaïne, a été retrouvé mort dans sa cellule au commissariat Auvare de Nice. Une enquête est en cours.

Alexandre Fournier
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Alexandre Fournier

Journaliste spécialisé dans les faits divers et les questions de sécurité pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Alexandre Fournier couvre l'actualité locale avec une attention particulière pour les enquêtes et les événements qui touchent les communautés.

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Nice : Un homme se suicide en garde à vue au commissariat Auvare

Un homme d'une trentaine d'années a été retrouvé mort dans sa cellule de garde à vue au commissariat Auvare à Nice, lundi 23 septembre 2025 au soir. Il avait été interpellé plus tôt dans la journée après un contrôle routier qui s'était révélé positif à la cocaïne. Une enquête a été immédiatement ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce drame.

Selon les premières informations, l'homme aurait utilisé une couette pour mettre fin à ses jours. Malgré l'intervention rapide des secours, il n'a pas pu être réanimé. Le procureur de la République de Nice s'est rendu sur les lieux et a confié les investigations au service de police judiciaire.

Points Clés

  • Un homme de 30 ans s'est suicidé dans une cellule du commissariat Auvare à Nice.
  • Il était en garde à vue pour conduite sous l'emprise de cocaïne.
  • La découverte a été faite par des policiers lors d'une ronde lundi soir.
  • Un médecin l'avait déclaré apte à la garde à vue quelques heures avant le drame.
  • Une enquête a été confiée à la police judiciaire pour faire la lumière sur les faits.

Découverte tragique lors d'une ronde de surveillance

Le drame s'est produit dans la soirée du lundi 23 septembre 2025. C'est aux alentours de 20 heures que des fonctionnaires de police ont fait la macabre découverte lors d'une ronde de surveillance habituelle dans les locaux de garde à vue du commissariat Auvare, un des principaux hôtels de police de Nice.

En inspectant l'une des cellules, ils ont trouvé un homme, âgé d'une trentaine d'années, gisant au sol, inanimé. Les secours ont été immédiatement alertés et les premiers gestes de réanimation ont été prodigués par les policiers, puis par les équipes médicales arrivées sur place. Malheureusement, toutes les tentatives pour le ranimer se sont avérées vaines et son décès a été constaté sur les lieux.

Le mode opératoire

Les premières constatations de l'enquête suggèrent un acte de suicide par strangulation. L'homme aurait utilisé la couette fournie dans sa cellule. Il l'aurait enroulée et serrée fermement autour de son cou jusqu'à provoquer l'asphyxie. Aucun signe d'intervention d'un tiers n'a été relevé à ce stade de l'enquête.

Les heures précédant le drame

L'homme avait été placé en garde à vue plus tôt dans la même journée. Son interpellation a eu lieu en fin de matinée lors d'un contrôle routier à Nice. Au volant de son véhicule, il a été soumis à un dépistage de stupéfiants qui s'est révélé positif à la cocaïne.

Conformément à la procédure en vigueur pour une conduite sous l'emprise de produits stupéfiants, il a été immédiatement interpellé et conduit au commissariat Auvare pour y être placé en garde à vue. Cette mesure privative de liberté permet aux enquêteurs de mener les investigations nécessaires, notamment des auditions et des vérifications complémentaires.

Conduite sous stupéfiants : que dit la loi ?

En France, la conduite après avoir fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants est un délit sévèrement puni. Le simple fait de conduire avec un test positif, même sans accident ou infraction, peut entraîner jusqu'à 2 ans de prison, 4 500 euros d'amende et un retrait de 6 points sur le permis de conduire. Cette infraction entraîne systématiquement une garde à vue pour les nécessités de l'enquête.

Un examen médical jugé conforme

Un élément central du dossier est l'examen médical subi par le trentenaire avant son placement effectif en cellule. Comme l'exige la loi, toute personne placée en garde à vue doit être examinée par un médecin. Ce dernier doit déterminer si l'état de santé de la personne est compatible avec la mesure de privation de liberté.

Dans ce cas précis, le médecin qui a examiné l'homme a conclu que son état était compatible avec la garde à vue. Cette validation médicale est une étape cruciale pour garantir les droits et la sécurité des personnes retenues. L'enquête devra déterminer si des signes de détresse psychologique auraient pu être décelés à ce moment-là.

Une enquête ouverte pour faire toute la lumière

Suite à ce décès, le parquet de Nice a immédiatement réagi. Le procureur de la République, Damien Martinelli, s'est déplacé en personne au commissariat Auvare dans la soirée. Il était accompagné d'un médecin légiste chargé de procéder aux premières constatations sur le corps de la victime.

Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort. Cette procédure est systématique lorsqu'un décès survient dans des circonstances non naturelles, particulièrement dans un lieu de privation de liberté. Les investigations ont été confiées au Service de Police Judiciaire des Alpes-Maritimes (SPJ 06).

Une double enquête en perspective

En plus de l'enquête judiciaire menée par le SPJ, une enquête administrative est généralement diligentée par l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Son objectif est de vérifier si toutes les procédures réglementaires concernant la surveillance, la prise en charge et la sécurité du gardé à vue ont été scrupuleusement respectées par les fonctionnaires de police.

Les auditions des policiers

Les enquêteurs du SPJ 06 ont commencé leur travail en auditionnant les fonctionnaires de police qui étaient de service au moment des faits. Ces auditions visent à reconstituer précisément la chronologie des événements, depuis l'arrivée du gardé à vue jusqu'à la découverte de son corps. Les registres de garde à vue, qui consignent chaque événement (rondes, repas, visites), seront également examinés avec attention.

L'objectif est de comprendre la chaîne des événements et de s'assurer que toutes les diligences ont été accomplies conformément aux règles encadrant la garde à vue.

La prévention du suicide en détention, un enjeu majeur

Ce drame met en lumière la question sensible de la vulnérabilité des personnes en garde à vue. La privation de liberté, le stress de l'interpellation et les conséquences judiciaires potentielles peuvent créer une détresse psychologique intense chez certains individus.

Des protocoles stricts existent pour prévenir les risques de suicide :

  • Retrait des objets dangereux : Les lacets, ceintures et tout objet pouvant servir à se blesser sont retirés.
  • Surveillance régulière : Des rondes à intervalles définis sont obligatoires pour vérifier l'état des personnes en cellule.
  • Évaluation médicale : L'examen médical initial vise aussi à déceler d'éventuels troubles psychologiques ou tendances suicidaires.

Malgré ces précautions, le risque zéro n'existe pas. L'enquête devra déterminer si des failles ont pu exister dans l'application de ces mesures de sécurité au commissariat Auvare. Le fait que l'homme ait pu utiliser sa couette pour commettre son geste soulèvera inévitablement des questions sur le matériel fourni en cellule et les modalités de surveillance.