Un homme de 55 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Nice à une peine de dix mois de prison ferme. Il était jugé pour avoir menacé des sapeurs-pompiers avec un tournevis lors d'une intervention en août dernier, alors qu'il se trouvait en état d'ivresse avancée sur la voie publique.
Le prévenu, qui compte une vingtaine de condamnations antérieures liées en grande partie à sa dépendance à l'alcool, a partiellement reconnu les faits, affirmant qu'il voulait s'en prendre au véhicule des secours et non aux secouristes eux-mêmes.
Les points clés de l'affaire
- Un homme de 55 ans a été condamné à 10 mois de prison ferme sans aménagement de peine.
- Les faits se sont déroulés le 5 août à Nice, sur le boulevard de Cessole.
- L'homme, en état d'ivresse, a menacé des pompiers avec un tournevis.
- Le prévenu a affirmé avoir voulu rayer le camion de pompiers, et non agresser les secouristes.
- Le tribunal a suivi une ligne de fermeté face à la multiplication des agressions contre les forces de secours.
Rappel des faits survenus en août
L'incident s'est produit le 5 août dernier à Nice. Des passants ont alerté les secours après avoir découvert un homme gisant sur la chaussée, sur le boulevard de Cessole, visiblement en état d'ébriété. Une équipe de sapeurs-pompiers est rapidement intervenue, suivie par une patrouille de la police municipale.
Cependant, lorsque les secouristes ont tenté de prendre en charge l'individu pour lui porter assistance, la situation a dégénéré. L'homme de 55 ans a réagi avec une grande agressivité, proférant des insultes et des menaces. Il a ensuite sorti un tournevis, créant un climat de vive tension et rendant son interpellation particulièrement difficile.
Un contexte de violences répétées contre les secours
Cette affaire s'inscrit dans un contexte national de hausse des agressions envers les sapeurs-pompiers. Le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Alpes-Maritimes se constitue systématiquement partie civile dans de tels dossiers pour défendre ses agents et marquer sa fermeté face à ces actes inacceptables.
Une audience marquée par des aveux partiels
Présenté en détention provisoire devant le tribunal correctionnel de Nice ce lundi 13 octobre, le prévenu a fait face aux charges de rébellion, outrage et violences sur un pompier. L'homme, décrit comme une personne à la carrure imposante, a reconnu une partie des faits qui lui étaient reprochés.
Néanmoins, il a contesté l'intention d'agresser physiquement les secouristes. « Je voulais simplement rayer le camion », a-t-il déclaré à la barre pour expliquer son geste. Une défense qui n'a pas convaincu le tribunal, présidé par Isabelle Demarbaix Joando.
« Les pompiers n’ont pas à être menacés, insultés », a rappelé Maître Jean-Marc Farneti, avocat représentant les sapeurs-pompiers et le SDIS des Alpes-Maritimes, qui s'est porté partie civile.
Un parcours de vie difficile
L'audience a également permis d'éclairer le parcours personnel du prévenu. Enfant placé à la DDASS, il bénéficie aujourd'hui de l'allocation adulte handicapé. Sa mère adoptive, présente dans la salle, a suivi les débats avec une attention soutenue. Son avocat, Maître Jean-Philippe Pazzano, a souligné que son client, malgré sa dépendance à l'alcool, reconnaissait la gravité de son comportement.
Le poids du casier judiciaire
Le prévenu n'en était pas à sa première confrontation avec la justice. Son casier judiciaire porte la trace d'une vingtaine de condamnations, la plupart étant directement ou indirectement liées à sa consommation excessive d'alcool.
La décision du tribunal
Lors de ses réquisitions, la procureure Noémie Orihuela a déploré une reconnaissance « partielle » des faits par le prévenu. Elle avait demandé une peine de six mois de prison ferme avec maintien en détention, complétée par six mois de sursis probatoire renforcé. Ce sursis aurait inclus une obligation de soins, d'indemnisation des victimes et une interdiction de fréquenter les débits de boissons.
La défense a insisté sur la prise de conscience de son client concernant son comportement inacceptable ce jour-là. Cependant, le tribunal a choisi de prononcer une peine plus sévère que les réquisitions du parquet.
Le prévenu a été condamné à une peine de dix mois de prison ferme, sans possibilité d'aménagement de peine dès le départ (ab initio). Cette décision reflète une volonté de sanctionner fermement les actes de violence dirigés contre les personnes dépositaires de l'autorité publique, et plus particulièrement les services de secours qui œuvrent pour la sécurité de tous.