Une opération menée par la Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI) de Marseille a permis l'interpellation d'un commando armé à Cagnes-sur-Mer. Les individus, suivis depuis plusieurs semaines, sont suspectés d'avoir tenté de prendre le contrôle d'un point de deal à Nice pour le compte d'un puissant clan marseillais.
Cette intervention met en lumière les tensions croissantes entre réseaux de trafiquants et les tentatives d'expansion des organisations criminelles marseillaises sur la Côte d'Azur.
Points Clés
- Interpellation de plusieurs individus lourdement armés par la BRI de Marseille sur l'autoroute A8.
- Le groupe est suspecté d'une tentative de prise de contrôle d'un point de deal dans le quartier des Liserons à Nice.
- Des liens présumés avec le clan marseillais des Oliviers A et la DZ Mafia sont au cœur de l'enquête.
- La police a saisi deux armes de poing, deux véhicules volés et des bidons d'essence.
Une surveillance policière de longue haleine
L'affaire a débuté plusieurs semaines avant les arrestations. Les enquêteurs de la BRI de Marseille surveillaient discrètement une équipe de malfaiteurs dans le cadre d'une enquête distincte liée au grand banditisme. Grâce à des techniques de filature et de renseignement, les policiers ont pu suivre les déplacements et les activités du groupe.
Le 3 septembre dernier, les agents de la BRI ont détecté des préparatifs suspects. Ils ont compris que l'équipe s'apprêtait à passer à l'action et ont immédiatement alerté leurs homologues de la police judiciaire de Nice pour coordonner une surveillance renforcée sur la Côte d'Azur.
L'expédition punitive dans un quartier de Nice
Dans la soirée du 3 septembre, la surveillance s'est intensifiée. Les policiers en civil ont repéré le commando à bord d'une Skoda signalée volée. Les suspects, vêtus de tenues sombres, se sont dirigés vers le quartier des Liserons, un secteur de l'est de Nice connu pour abriter un important point de vente de stupéfiants.
Sur place, le groupe armé a mené ce que les enquêteurs qualifient de "coup de force". L'opération, rapide et violente, visait vraisemblablement à intimider les trafiquants locaux et à s'approprier le contrôle du territoire. Après leur action, les malfaiteurs ont rapidement quitté les lieux, abandonnant la Skoda pour une autre voiture volée, une Renault, afin de brouiller les pistes.
Contexte : La guerre des territoires pour le trafic de drogue
Le trafic de stupéfiants sur la Côte d'Azur génère des profits considérables, attisant la convoitise de nombreuses organisations criminelles. Les points de deal, particulièrement lucratifs, sont souvent au centre de violentes guerres de territoire. Les clans marseillais, très structurés, cherchent régulièrement à étendre leur influence au-delà de leur base historique, en ciblant des villes comme Nice.
L'interception décisive au péage
Grâce au suivi ininterrompu, les forces de l'ordre connaissaient l'itinéraire de fuite du commando. La BRI a choisi un lieu stratégique pour intervenir en toute sécurité : la barrière de péage de Cagnes-sur-Mer, sur l'autoroute A8, en direction de Marseille.
Profitant de l'arrêt forcé du véhicule, les policiers d'élite ont procédé à une interpellation rapide et maîtrisée des suspects. La fouille de la Renault a permis de découvrir une cache aménagée dissimulant deux armes de poing prêtes à l'emploi. Dans la Skoda abandonnée aux Liserons, les enquêteurs ont également retrouvé plusieurs bidons d'essence, suggérant que le commando avait peut-être l'intention d'incendier le véhicule pour effacer toute trace.
Une alliance criminelle redoutable
L'enquête se concentre sur les liens entre cette équipe locale et des acteurs majeurs du crime organisé marseillais. Selon les premières informations, le commando aurait agi pour le compte du clan des Oliviers A, lui-même allié à la redoutable DZ Mafia. Cette alliance est connue pour sa violence et sa détermination à contrôler le marché de la drogue dans le sud de la France.
Les suites de l'enquête
L'opération ne s'est pas arrêtée à l'autoroute. Dans la foulée des arrestations, les enquêteurs ont mené une perquisition dans l'arrière-pays niçois. Le lieu, un mobil-home situé dans la commune du Bar-sur-Loup, avait été identifié durant la phase de surveillance.
Cette perquisition a permis l'interpellation d'un troisième suspect, potentiellement impliqué dans la logistique de l'opération. Les individus interpellés ont été placés en garde à vue et une information judiciaire a été ouverte pour, entre autres, association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes.
L'enquête, désormais entre les mains d'un juge d'instruction, devra déterminer le rôle exact de chaque suspect et confirmer les liens avec les réseaux marseillais. Cette affaire démontre une nouvelle fois la collaboration efficace entre les services de police de Marseille et de Nice dans la lutte contre le crime organisé qui gangrène la région.