Un grave incident s'est produit le dimanche 5 octobre 2025 sur la ligne 1 du tramway de Nice. Un chien de 10 ans, nommé Stan, a été traîné sur plusieurs centaines de mètres entre deux stations après que les portes de la rame se sont refermées, le séparant de ses maîtres. L'animal a subi de graves blessures, notamment des brûlures au troisième degré.
Cet événement soulève des questions sur la sécurité des usagers et l'application du règlement concernant les animaux dans les transports en commun. Une enquête interne a été ouverte par la régie Lignes d'Azur pour déterminer les circonstances exactes de l'accident.
Points Clés
- Un chien a été traîné par une rame de tramway entre les arrêts Le Ray et Gorbella à Nice.
- L'animal souffre de brûlures au troisième degré et de multiples fractures.
- Le propriétaire et la régie Lignes d'Azur ont des versions différentes sur le déroulement des faits.
- Une enquête interne est en cours et la conductrice a été suspendue à titre conservatoire.
Déroulement de l'incident à la station Le Ray
Le dimanche 5 octobre, vers 14h45, Claude et son épouse s'apprêtaient à monter dans une rame de la ligne 1 du tramway à l'arrêt Le Ray, en direction de Masséna. Ils étaient accompagnés de leur shih tzu de 10 ans, Stan.
Claude aidait sa femme, qui porte une prothèse au genou, à monter dans le véhicule. C'est à ce moment que les portes automatiques se sont refermées. Selon le témoignage du propriétaire, les portes se sont refermées sur lui, le coinçant partiellement. Il tenait la laisse de Stan, mais le chien est resté sur le quai.
La rame a alors démarré son trajet, entraînant l'animal avec elle. Le chien a été tiré sur la distance séparant la station Le Ray de la station suivante, Gorbella. Les témoins de la scène ont été choqués par la violence de l'événement.
La tentative d'alerte des passagers
À l'intérieur de la rame, la situation a rapidement provoqué la panique. Claude a immédiatement actionné le signal d'alarme pour tenter d'arrêter le tramway. Une autre passagère a également tiré un second signal d'urgence.
« Des gens tapaient à la vitre de la cabine et criaient. Mais le tram ne s’est jamais arrêté », a raconté Claude, encore sous le choc.
Malgré ces tentatives, la rame a poursuivi sa course sans ralentir jusqu'à l'arrêt suivant. À l'arrivée à la station Gorbella, Claude a retrouvé son chien gravement blessé sur le quai.
Les conséquences pour l'animal et la réaction de Lignes d'Azur
L'état de santé de Stan a nécessité une prise en charge vétérinaire immédiate. Le chien a été transporté d'urgence dans une clinique à Saint-Laurent-du-Var où il a reçu les premiers soins et a été placé sous morphine pour gérer la douleur intense.
Diagnostic vétérinaire sévère
Le vétérinaire qui suit habituellement Stan, le Dr Patrick Hayot de la clinique Berlioz à Nice, a confirmé la gravité des blessures. L'animal souffre de brûlures au troisième degré sur son flanc droit, avec des zones de peau nécrosée. Sa hanche a été touchée, l'empêchant de poser une de ses pattes arrière. Plusieurs opérations sous anesthésie générale seront nécessaires.
Face à cet accident, la régie Lignes d'Azur, qui gère le réseau de transport, a rapidement réagi. Gaël Nofri, président de la régie et adjoint au maire délégué aux Transports, a annoncé l'ouverture d'une enquête interne. Les boîtes noires de la rame et les images de vidéosurveillance sont en cours d'analyse pour clarifier les faits.
À titre conservatoire, la conductrice de la rame a été suspendue de ses fonctions le temps de l'enquête. Gaël Nofri a toutefois exprimé sa confiance envers son employée.
Divergences sur les responsabilités
L'accident met en lumière un débat sur les responsabilités de chacun. D'un côté, le propriétaire du chien dénonce un manque de réactivité de la conductrice. De l'autre, Lignes d'Azur pointe un non-respect du règlement intérieur.
La question du signal d'alarme
Gaël Nofri a apporté des précisions techniques sur le fonctionnement du signal d'alarme dans les tramways. Le système est conçu pour provoquer un freinage d'urgence automatique uniquement s'il est actionné dans les 40 premiers mètres après le départ d'une station.
« Au-delà des 40 m, le tramway est trop élancé et il y a un risque de chute pour les passagers en cas de freinage d’urgence automatique », a-t-il expliqué. Dans ce cas, le signal déclenche seulement une alerte sonore dans la cabine, laissant au conducteur la responsabilité d'évaluer la situation et de décider de la manœuvre à effectuer.
Selon Lignes d'Azur, si l'alarme a été tirée après cette distance critique, cela pourrait expliquer pourquoi la rame ne s'est pas arrêtée immédiatement.
Que dit le règlement sur les animaux ?
Le règlement de Lignes d'Azur est très clair concernant le transport d'animaux :
- Les animaux domestiques de petite taille doivent être « convenablement enfermés dans des sacs ou paniers ».
- Les chiens guides d'aveugles ou d'assistance sont autorisés.
- Les chiens de plus grande taille doivent être muselés et tenus en laisse courte (sauf ceux de catégorie 1).
Un shih tzu comme Stan, tenu uniquement en laisse, n'est donc pas autorisé à bord. Gaël Nofri a souligné que cette règle vise à éviter des accidents, comme le fait qu'un petit animal se fasse écraser par les passagers. « Ce monsieur a mis en danger l’ensemble des usagers », a-t-il affirmé.
Les suites de l'affaire
Claude reconnaît ne pas avoir respecté le règlement à la lettre. « Mais j’ai toujours voyagé avec mon chien, j’ai été contrôlé à de nombreuses reprises, et personne ne m’a jamais rien dit », se défend-il. Il critique surtout ce qu'il perçoit comme une « indifférence » face à la situation critique.
Le propriétaire de Stan a fait une demande officielle pour que l'intégralité des frais vétérinaires soit prise en charge par Lignes d'Azur. Ces frais s'annoncent élevés en raison des multiples interventions chirurgicales nécessaires.
Il a également sollicité un entretien avec Gaël Nofri pour discuter de l'affaire. La régie a indiqué que ses services prendraient contact avec lui. Bien que Lignes d'Azur ait décidé de ne pas porter plainte contre le propriétaire pour infraction au règlement, le dialogue entre les deux parties sera déterminant pour la résolution de ce dossier.
Cet accident met en évidence l'importance pour tous les usagers de connaître et de respecter les règles de sécurité dans les transports en commun, tout en interrogeant les procédures d'urgence en place pour faire face à des situations imprévues et dramatiques.