Un conducteur de 24 ans a été mis en examen à Nice pour blessures involontaires après avoir percuté une mère de famille ukrainienne le 24 juin dernier. La victime, qui avait fui la guerre, se trouve dans un état grave. L'homme a été placé sous contrôle judiciaire.
Cet accident s'est produit devant la préfecture des Alpes-Maritimes alors que la femme se rendait à un rendez-vous administratif. La communauté ukrainienne locale, déjà éprouvée, se mobilise pour soutenir la famille.
Points Clés
- Un automobiliste de 24 ans a été mis en examen pour blessures involontaires graves à Nice.
- La victime est une réfugiée ukrainienne, mère de trois enfants, qui se rendait à la préfecture.
- L'accident a eu lieu le 24 juin ; la victime a été hospitalisée dans un état critique.
- Le conducteur, sans antécédents judiciaires, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Déroulement de l'accident devant la préfecture
Le vendredi 24 juin, un grave accident de la circulation a eu lieu à Nice. Une femme a été violemment percutée par une voiture alors qu'elle traversait devant le centre administratif des Alpes-Maritimes (Cadam).
La victime est une citoyenne ukrainienne qui avait trouvé refuge en France peu après le début du conflit dans son pays. Selon les informations recueillies, elle se dirigeait vers les services de la préfecture pour effectuer des démarches administratives essentielles.
Les secours sont intervenus rapidement pour prendre en charge la victime. Grièvement blessée, elle a été transportée à l'hôpital dans un état jugé très préoccupant. Son pronostic vital a été engagé pendant plusieurs jours.
Un contexte local douloureux
Ce drame a profondément marqué la communauté ukrainienne de Nice. Il est survenu seulement cinq jours avant un autre accident tragique sur la Promenade des Anglais, où un enfant, également issu d'une famille de réfugiés ukrainiens, a perdu la vie après avoir été fauché par un véhicule.
L'enquête et les suites judiciaires
Le conducteur impliqué dans l'accident, un jeune homme âgé de 24 ans, a été immédiatement interpellé et placé en garde à vue. L'enquête a été confiée aux services de police pour déterminer les circonstances exactes de la collision.
Les premiers éléments suggèrent que l'automobiliste n'aurait pas freiné à l'approche de la piétonne. Face à la gravité des faits, le parquet de Nice a décidé d'ouvrir une information judiciaire le mercredi suivant l'accident.
Parvine Derivery, procureure de la République adjointe, a confirmé l'avancement de la procédure. Le jeudi 30 juin, le conducteur a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen.
La qualification des faits
Le chef d'accusation retenu est précis : "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité, ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de plus de trois mois". Cette qualification souligne la gravité de la faute de conduite suspectée.
Malgré la sévérité des faits reprochés, le jeune homme, qui ne possédait pas d'antécédents judiciaires, a été remis en liberté. Il est cependant soumis à un contrôle judiciaire strict en attendant son procès.
Une famille brisée par le drame
Derrière cet accident se cache une tragédie humaine. La victime est une mère de trois enfants. Elle avait fui les bombardements en Ukraine pour mettre sa famille en sécurité en France. Cet accident la frappe alors qu'elle tentait de reconstruire sa vie.
Mobilisation de la communauté
L'association franco-ukrainienne Côte d’Azur (Afuca) s'est immédiatement mobilisée pour venir en aide à la famille. Sa présidente, Iryna Podyriako, a joué un rôle clé dans la médiatisation de la situation.
L'une des urgences était de permettre au fils aîné de la victime, âgé de 23 ans et resté en Ukraine, de rejoindre sa mère hospitalisée à Nice. L'association a alerté le consulat d'Ukraine pour faciliter ses démarches et lui permettre de quitter le pays malgré le contexte de guerre.
"Nous avons alerté le consul sur le drame vécu par cette famille et sur l'urgence de permettre à son fils de quitter l'Ukraine pour rejoindre sa mère", a expliqué Iryna Podyriako, soulignant la double peine vécue par cette famille.
Cette situation met en lumière la vulnérabilité des personnes réfugiées, qui, en plus du traumatisme de la guerre et de l'exil, doivent faire face aux épreuves de la vie quotidienne dans un pays qu'elles connaissent peu. La solidarité locale est donc essentielle pour les accompagner.
