Trois policiers de la Brigade Spécialisée de Terrain (BST) ont été légèrement blessés ce mercredi 15 octobre 2025 au soir dans le quartier des Moulins à Nice. L'agression est survenue lors d'une opération de lutte contre le trafic de stupéfiants, dans un contexte de tensions persistantes dans ce secteur de l'ouest de la ville.
Les fonctionnaires ont été pris pour cible par un groupe d'individus après avoir procédé à l'interpellation d'un guetteur présumé sur un point de vente de drogue. Cet événement s'inscrit dans un climat de violence exacerbée, quelques jours seulement après une fusillade mortelle qui a secoué le même quartier.
Points Clés
- Trois policiers de la BST ont subi des blessures légères lors d'une patrouille aux Moulins.
- L'attaque a eu lieu après l'arrestation d'un individu sur un point de deal connu.
- Les forces de l'ordre ont utilisé des armes non létales pour disperser les agresseurs.
- Cet incident survient moins de deux semaines après une fusillade mortelle dans le même quartier.
- L'enquête sur la fusillade du 3 octobre a déjà mené à deux mises en examen.
Déroulement de l'agression contre les forces de l'ordre
L'incident s'est produit en début de soirée, ce mercredi 15 octobre. Une équipe de la Brigade Spécialisée de Terrain, une unité habituée aux interventions en zones sensibles, patrouillait dans le quartier des Moulins. Leur mission ciblait un point de vente de stupéfiants bien identifié.
Au cours de leur intervention, les policiers ont interpellé un individu soupçonné de jouer le rôle de guetteur, aussi appelé « charbonneur » dans le jargon des trafiquants. C'est immédiatement après cette arrestation que la situation a dégénéré.
Une attaque soudaine et violente
Selon les premiers éléments, un groupe de plusieurs personnes s'est rapidement formé autour des policiers. Ils ont alors commencé à lancer divers projectiles en direction des fonctionnaires, notamment des pierres et des cannettes.
Pris à partie, les trois agents ont été touchés. Les blessures, bien que légères, témoignent de la violence de l'attaque. L'un a été atteint aux genoux, un autre aux lèvres et le troisième aux mains. Leur état n'a pas nécessité d'hospitalisation mais souligne les risques encourus lors de ces missions.
La réponse policière et l'arrivée de renforts
Face à cette agression caractérisée, les policiers ont dû faire usage de leur équipement pour se défendre et sécuriser la zone. Conformément aux procédures, ils ont riposté pour disperser le groupe hostile et protéger leur intégrité physique.
Les fonctionnaires ont utilisé un lanceur de balles de défense (LBD), un pistolet-mitrailleur HK MP7 et un pistolet à impulsion électrique de type Taser. D'après les informations disponibles, ces tirs de riposte n'ont fait aucun blessé parmi les agresseurs.
Le rôle de la Brigade Spécialisée de Terrain (BST)
Les BST sont des unités de la Police Nationale créées pour lutter contre la délinquance dans les quartiers sensibles. Leurs missions incluent la sécurisation, la lutte contre les trafics et le maintien d'une présence visible pour rassurer la population. Les agents de la BST reçoivent une formation spécifique pour intervenir dans des environnements souvent tendus.
Alertés de la situation, des renforts ont été dépêchés sur place. Une compagnie de CRS, la CRS 38, qui était positionnée dans un autre secteur de Nice, a été mobilisée pour venir en aide à ses collègues et aider à ramener le calme dans le quartier.
Un quartier marqué par une récente fusillade
Cette nouvelle flambée de violence intervient dans un contexte particulièrement lourd pour le quartier des Moulins. Le 3 octobre dernier, soit moins de deux semaines auparavant, une fusillade d'une extrême gravité avait éclaté, marquant profondément les esprits.
Un commando armé, circulant à bord d'une voiture volée, avait ouvert le feu, faisant au total sept victimes. Le bilan humain de cette attaque est tragique, avec deux personnes décédées.
Des victimes innocentes du trafic
Les deux victimes décédées sont un jeune homme de 20 ans et un père de famille de 59 ans. Fait notable et particulièrement dramatique, aucun des deux n'était connu des services de justice. Ils apparaissent comme des victimes collatérales de la guerre de territoire que se livrent les trafiquants de drogue.
Contexte : la lutte pour le contrôle des points de deal
Les fusillades liées au trafic de stupéfiants sont souvent le résultat de conflits entre bandes rivales pour le contrôle de points de vente très lucratifs. Ces « points de deal » peuvent générer des dizaines de milliers d'euros par jour, attisant les convoitises et menant à des règlements de comptes violents qui mettent en danger les habitants des quartiers concernés.
Un hommage a été rendu à ces deux victimes le 8 octobre, rassemblant des habitants et des élus pour dénoncer cette violence aveugle. La communauté locale reste sous le choc de cet événement.
L'avancée de l'enquête sur le drame du 3 octobre
L'enquête sur cette fusillade meurtrière progresse. Le mode opératoire, impliquant un commando et un véhicule volé retrouvé incendié à Mougins, pointe vers une action préméditée et organisée, typique du grand banditisme lié aux stupéfiants.
Le jour même de l'hommage aux victimes, le 8 octobre, les efforts des enquêteurs ont porté leurs fruits avec une avancée judiciaire significative. Deux suspects ont été présentés à un juge d'instruction.
- Un premier suspect a été interpellé à Nice.
- Un second suspect a été appréhendé à Carpentras, dans le département du Vaucluse.
Les deux individus ont été mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat en bande organisée, des chefs d'accusation extrêmement graves qui témoignent de la détermination de la justice à faire la lumière sur ce dossier. L'enquête se poursuit pour identifier l'ensemble des membres du commando et les commanditaires de l'attaque.
Cet épisode de violence contre les forces de l'ordre du 15 octobre vient donc raviver les inquiétudes des résidents et des autorités, illustrant la difficulté de pacifier durablement un secteur gangrené par le trafic de drogue.