Dans le quartier de Magnan à Nice, les résidents de la rue Saint-Honoré vivent une situation de plus en plus tendue. Un immeuble situé au numéro 17 est au cœur des préoccupations, avec des logements occupés illégalement, générant des nuisances sonores, de l'insalubrité et un fort sentiment d'insécurité pour le voisinage.
Les habitants dénoncent des trafics présumés et des menaces, tandis que les autorités locales et la préfecture ont été saisies du dossier pour tenter de résoudre un problème qui dure depuis plusieurs années.
Points Clés
- Des résidents du quartier Magnan à Nice signalent des nuisances continues provenant d'un squat.
- Les problèmes incluent le bruit, l'insalubrité, des menaces et des activités illégales présumées.
- La mairie de Nice a engagé des procédures judiciaires après des tentatives infructueuses de dialogue avec l'un des propriétaires.
- Les habitants et certains propriétaires se sentent démunis face à une situation qui se dégrade.
Une situation quotidienne devenue intenable
Au 17 rue Saint-Honoré, la vie des riverains est rythmée par des troubles constants. Plusieurs logements de l'immeuble, des caves à la terrasse, seraient occupés illégalement. Certains appartements sont loués légalement, mais des squatteurs se seraient installés parmi les locataires, créant une situation complexe.
Les témoignages des voisins décrivent des nuits agitées, marquées par le bruit et les disputes. L'insalubrité est également un problème majeur, avec des déchets et des seringues retrouvés aux abords de la propriété, selon les dires de plusieurs personnes vivant ou travaillant dans la rue.
Selon certains propriétaires, la situation s'est fortement dégradée il y a environ deux ans. Ils évoquent un climat de tension permanent qui affecte la tranquillité du quartier, habituellement discret.
Un climat d'insécurité grandissant
Le sentiment d'insécurité est au centre des préoccupations des habitants. Plusieurs d'entre eux rapportent des activités suspectes, évoquant ouvertement des trafics. Des vélos et des trottinettes volés seraient entreposés sur les terrasses, à la vue de tous.
Un individu, présenté comme l'un des principaux squatteurs, est souvent mentionné. Selon des voisins, il n'hésiterait pas à parler de ses activités illégales.
"Il en parle ouvertement, devant tout le quartier, sans aucune crainte", confie un résident qui souhaite rester anonyme.
Ce climat a des conséquences directes sur l'attractivité du quartier. La rue Saint-Honoré compte de nombreuses locations saisonnières, et les retours des touristes sont parfois négatifs. "Des clients m'ont signalé avoir trouvé des seringues derrière l'immeuble", déplore un propriétaire. Un autre ajoute : "Les appartements sont sympas, mais les alentours font peur."
Des incidents préoccupants
Plusieurs départs de feu ont été signalés dans l'immeuble au fil du temps. Les riverains craignent un accident grave, soulignant les risques liés à la sur-occupation d'un bâtiment ancien où l'alcool et les comportements à risque sont fréquents.
L'intervention des pouvoirs publics
Face à l'exaspération des riverains, les autorités ont été alertées. La préfecture a confirmé avoir été informée du dossier le 5 septembre dernier suite au signalement d'un habitant. Des vérifications sont en cours pour clarifier les conditions d'occupation des lieux.
La Mairie de Nice monte au créneau
La municipalité suit ce dossier depuis 2024. Anthony Borré, premier adjoint au maire, explique les démarches entreprises. "Nous avons adressé plusieurs mises en demeure aux propriétaires", précise-t-il. Si certains se sont montrés coopératifs, l'un d'eux, propriétaire de la partie où se concentrent les problèmes, aurait refusé toute collaboration.
L'arsenal juridique de la ville
Face à ce blocage, la Ville a tenté de prendre un arrêté d'insalubrité, mais l'accès aux lieux lui a été refusé. En conséquence, la municipalité a saisi le parquet et signalé à la justice un cas potentiel de "marchand de sommeil". "La Ville poursuit ses démarches, nous continuons à mettre la pression et nous irons jusqu'au bout", assure Anthony Borré.
Les résidents, de leur côté, ont également tenté d'agir. "On nous a dit d’écrire au préfet. On l’a fait, en recommandé, mais on n’a jamais eu de réponse", soupire un habitant, exprimant un sentiment d'abandon.
Le témoignage d'un propriétaire dépassé
Franck R., propriétaire des huit studettes concernées, décrit la situation comme "un enfer". Il a acquis l'immeuble il y a douze ans lors d'une vente aux enchères, alors qu'il était déjà partiellement squatté. Après d'importants travaux, il a pu louer les logements sans problème pendant plusieurs années.
Aujourd'hui, il affirme perdre de l'argent malgré les loyers perçus. Le principal problème se situe sur la terrasse et dans les caves, constamment réinvesties par des squatteurs.
"Ma femme vient toutes les semaines nettoyer et dégager les squatteurs, mais elle ne peut rien faire. Moi je ne vais pas risquer de prendre un coup de couteau."
Le couple dit retrouver régulièrement des ordures et même des excréments sur la terrasse. Selon lui, les interventions des services de police pour déloger les occupants ou pour des affaires de drogue restent sans effet durable. Les problèmes reviennent systématiquement, laissant les propriétaires et les voisins dans une impasse.