Cinq jours après la fusillade mortelle qui a secoué le quartier des Moulins à Nice, l'enquête a connu une avancée significative. Un homme et une femme ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir. Ils sont les premiers suspects interpellés dans le cadre de cette affaire qui a fait deux morts et cinq blessés le 3 octobre dernier.
Les arrestations ont eu lieu dans le Vaucluse et à Nice, marquant une première étape dans l'identification des membres du commando et de leurs complices. L'information judiciaire, ouverte par le parquet de Marseille, porte sur des faits d'une extrême gravité, qualifiés par certains de "narcoterrorisme".
Points Clés
- Un homme et une femme ont été placés en détention provisoire suite à la fusillade des Moulins.
- L'attaque du 3 octobre a fait deux morts et cinq blessés sur un point de deal.
- L'homme a été arrêté à Carpentras, la femme à Nice.
- L'enquête est menée par la JIRS de Marseille pour "assassinats en bande organisée".
- Les tireurs principaux et d'autres complices sont toujours activement recherchés.
Une enquête rapide mène aux premières interpellations
L'enquête sur la fusillade des Moulins a progressé rapidement. Dès le week-end suivant les faits, les efforts conjoints du service interdépartemental de la police judiciaire des Alpes-Maritimes (SIPJ 06) et de la direction zonale de la police nationale des Bouches-du-Rhône (DZPN 13) ont permis de localiser et d'interpeller deux individus.
Ces arrestations sont le résultat d'un travail d'investigation intense mené depuis le soir de l'attaque. Les enquêteurs ont exploité tous les indices disponibles pour remonter la piste des auteurs et de leur réseau de soutien.
Les profils des deux suspects
Selon les informations recueillies, les deux personnes incarcérées ne seraient pas les tireurs présumés. L'homme, appréhendé à Carpentras dans le département du Vaucluse, est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la préparation de l'attaque. Son implication serait logistique, sans qu'il ait participé directement à la fusillade.
La femme a été interpellée à Nice. Elle serait la compagne d'un autre suspect activement recherché par les forces de l'ordre. Son rôle exact dans le déroulement des faits reste à déterminer par les investigations en cours.
Rappel des faits du 3 octobre
Le vendredi 3 octobre, aux alentours de 21h15, un commando a ouvert le feu sur la place des Amaryllis, au cœur du quartier des Moulins. Les tireurs, à bord d'une Peugeot 3008 blanche, ont utilisé des armes de guerre, notamment une Kalachnikov et une arme de poing de calibre 9 mm, pour tirer en direction d'un point de deal bien connu.
Une attaque qualifiée de "narcoterrorisme"
Le mode opératoire de l'attaque et son bilan humain particulièrement lourd ont marqué les esprits. Les assaillants ont tiré à l'aveugle, touchant sept personnes. Deux d'entre elles ont succombé à leurs blessures. Fait aggravant, plusieurs victimes étaient de simples passants, sans aucun lien avec le trafic de stupéfiants qui gangrène le quartier.
Ce déchaînement de violence, visant à terroriser et à marquer un territoire, a conduit les autorités à évoquer le terme de "narcoterrorisme". Cette qualification souligne la brutalité inédite de l'attaque sur la Côte d'Azur et la détermination des réseaux criminels.
Le véhicule utilisé par le commando
La Peugeot 3008 blanche utilisée par les tireurs avait été dérobée trois jours avant la fusillade à Marseille. Le véhicule a été retrouvé entièrement incendié peu de temps après les faits sur la commune de Mougins, une technique courante pour effacer les traces et compliquer le travail des enquêteurs.
Une information judiciaire aux chefs d'accusation multiples
L'enquête a été confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, compétente en matière de criminalité organisée. Mercredi, le parquet a ouvert une information judiciaire pour des motifs d'une gravité exceptionnelle :
- Assassinats et tentatives d’assassinats en bande organisée
- Vol et recel de vol en bande organisée
- Participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime en bande organisée
Ces chefs d'accusation reflètent la complexité et la préméditation de l'opération criminelle. Les deux suspects ont été mis en examen pour l'ensemble de ces faits avant leur placement en détention provisoire.
La traque des autres membres du commando se poursuit
Si ces deux arrestations constituent une avancée importante, l'enquête est loin d'être terminée. Les services de police recherchent toujours activement les autres membres du commando, en particulier les deux tireurs qui ont semé la mort sur la place des Amaryllis.
L'objectif principal des enquêteurs est désormais d'identifier et d'interpeller tous les protagonistes de cette attaque meurtrière, du commanditaire aux exécutants.
Les investigations se poursuivent pour éclaircir les motivations précises de cette attaque. La piste d'un règlement de comptes sur fond de guerre de territoire pour le contrôle du trafic de drogue est privilégiée. La violence employée suggère une volonté d'intimidation et de démonstration de force entre bandes rivales.
La mobilisation des forces de l'ordre reste maximale pour démanteler le réseau responsable de ce drame et ramener le calme dans un quartier profondément traumatisé par les événements.