Une série de contrôles menés par la police municipale de Nice a conduit à la fermeture administrative de six commerces en une seule semaine. Les infractions constatées sont graves, allant du travail dissimulé à la découverte d'armes, en passant par la vente de produits illégaux.
Ces opérations, menées par la Cellule d’Intervention Mutualisée (C.I.M.), révèlent un réseau d'activités illicites et de manquements sévères aux réglementations en vigueur. Les autorités locales appellent à un durcissement de la législation pour faire face à des contrevenants souvent récidivistes.
L'essentiel
- Six fermetures administratives de commerces ont été ordonnées à Nice en une semaine.
- Les motifs incluent la vente de tabac de contrebande, le travail dissimulé et des manquements graves à l'hygiène.
- Des armes ont été découvertes dissimulées dans les cloisons d'une pizzeria.
- Les autorités locales demandent une réforme nationale pour permettre des sanctions plus sévères, comme la fermeture définitive.
Une intensification des contrôles aux résultats frappants
La semaine passée a été marquée par une vague d'opérations de contrôle à travers Nice, ciblant des établissements suspectés de diverses fraudes. Sous l'autorité de Pierre Buisson, les agents de la C.I.M. ont inspecté de nombreux commerces, aboutissant à des sanctions exemplaires.
Au total, six établissements ont fait l'objet d'une fermeture administrative. Cette mesure, réservée aux cas les plus graves, témoigne de l'ampleur des problèmes découverts. Les infractions sont variées et touchent plusieurs secteurs de la ville.
Des infractions de natures diverses
Parmi les cas les plus notables, un commerce du secteur Jean-Vigo a été sanctionné pour s'être transformé en bureau de tabac clandestin, écoulant des cigarettes de contrebande. Ailleurs, un snack a été pris en flagrant délit de travail dissimulé, une pratique qui prive les employés de leurs droits et l'État de ses recettes.
Les questions d'hygiène ont également été au centre des préoccupations. Un salon de coiffure pour hommes (barber shop) a été fermé pour des violations manifestes des normes sanitaires, présentant un risque pour la clientèle.
Qu'est-ce qu'une fermeture administrative ?
Une fermeture administrative est une décision prise par l'autorité préfectorale, souvent sur proposition des services de police, pour sanctionner un établissement qui ne respecte pas la réglementation. Elle est temporaire et sa durée est proportionnelle à la gravité des faits reprochés. Elle peut être décidée pour des raisons de sécurité, de salubrité publique, de fraude ou de trouble à l'ordre public.
Des découvertes alarmantes derrière les façades commerciales
Au-delà des infractions administratives, les contrôles ont mis en lumière des activités bien plus inquiétantes. L'un des cas les plus troublants concerne une pizzeria qui proposait des pizzas à un prix dérisoire de cinq euros, un modèle économique qui a immédiatement éveillé les soupçons des enquêteurs.
L'enquête devra déterminer si cet établissement servait de façade à des opérations de blanchiment d'argent. Mais la découverte la plus choquante a été faite lors de la perquisition : des armes étaient dissimulées à l'intérieur même des cloisons du restaurant.
« Nous avons souvent affaire à des épiceries qui se multiplient, dont certaines ne respectent aucune règle, qui sont gérées par des récidivistes, et contre lesquels nos réponses paraissent parfois bien faibles », a déclaré Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice.
Les descentes de police ont également permis de saisir une grande quantité de marchandises illégales et dangereuses. Dans les réserves de certains commerces, les agents ont trouvé des cigarettes électroniques chinoises non conformes, du tabac de contrebande, ainsi que des produits aphrodisiaques toxiques vendus sans aucun contrôle.
Saisies et observations sur le terrain
- Produits illégaux : Cigarettes électroniques chinoises, tabac étranger, produits aphrodisiaques toxiques.
- Comportements suspects : Des battes de baseball ont été trouvées à portée de main sous les comptoirs.
- Infractions au travail : Des employés ont été contrôlés sous l'emprise de stupéfiants sur leur lieu de travail.
- Gaz hilarant : La police traque activement les vendeurs de protoxyde d'azote, dont l'usage détourné présente des risques graves pour la santé.
Un appel à une réforme nationale
Face à la multiplication de ces commerces illégaux et à la récidive de certains gérants, les élus locaux estiment que les outils juridiques actuels sont insuffisants. Anthony Borré plaide pour une réforme législative au niveau national.
L'objectif serait de doter les autorités de pouvoirs de sanction plus forts. La principale demande est la possibilité de prononcer une fermeture définitive pour les contrevenants les plus dangereux, afin d'empêcher la réouverture du même type de commerce sous un autre nom ou par un prête-nom.
Cette demande vise à protéger les commerçants respectueux des règles et à garantir la sécurité et la santé des consommateurs. Les opérations de contrôle se poursuivront dans les semaines à venir pour assainir le tissu commercial niçois et lutter contre toutes les formes de délinquance qui s'y développent.





