La police municipale de Nice a mené une série de contrôles dans plusieurs commerces de proximité durant la nuit de jeudi à vendredi. L'opération a révélé de nombreuses infractions, allant de la vente de produits de contrebande à des manquements graves mettant en danger la sécurité et la santé des consommateurs.
Points Clés
- Une opération de contrôle a ciblé plusieurs épiceries de nuit à travers Nice.
- Des centaines de produits illégaux, dont des cigarettes de contrebande et des vapoteuses non autorisées, ont été saisis.
- Un commerce du boulevard de la Madeleine, déjà sanctionné à plusieurs reprises, a de nouveau été épinglé.
- Des élus locaux dénoncent la récidive de certains gérants et appellent à des sanctions plus fermes.
Une opération nocturne ciblée
Entre jeudi et vendredi, plusieurs équipes de la police municipale, accompagnées d'experts en hygiène et conformité, ont été déployées dans différents quartiers de Nice. Coordonnée par Pierre Buisson, chef de la Cellule d’intervention mutualisée, cette action visait à vérifier la régularité des activités de plusieurs commerces de nuit.
Ces contrôles ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont déclenchés soit suite à des signalements de riverains, soit après un travail de surveillance administrative. L'objectif est de lutter contre les fraudes, les nuisances et les activités illégales qui peuvent se développer dans ces établissements ouverts tard dans la nuit.
Des contrôles réguliers pour la tranquillité publique
Les opérations de ce type sont menées de manière hebdomadaire par la police municipale de Nice. Elles visent à garantir le respect de la réglementation par les commerces de proximité et à répondre aux préoccupations des habitants concernant la sécurité et les nuisances sonores.
Un commerce récidiviste dans le viseur
Parmi les établissements inspectés, l'épicerie MS Market, située sur le boulevard de la Madeleine, a particulièrement attiré l'attention des agents. Ce n'est pas la première fois que ce commerce fait l'objet de sanctions administratives. Depuis 2022, il a déjà été contraint de fermer ses portes temporairement à trois reprises.
Lors de cette nouvelle descente, les policiers ont découvert et saisi 95 paquets de cigarettes de marques italiennes, destinés à la vente illégale. La revente clandestine de tabac semble être une pratique récurrente dans cet établissement.
En plus du tabac, des cigarettes électroniques d'origine chinoise ont été trouvées. Ces produits soulèvent une inquiétude particulière, comme l'explique Pierre Buisson :
« Il s’agit de produits qui sont, déjà, écoulés clandestinement, mais qui ne bénéficient pas non plus d’autorisation de mise sur le marché. En clair, on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans, comment tout ceci a été fabriqué… Le risque pour la santé publique est évident. »
Les agents ont également découvert une importante liasse d'argent liquide dissimulée, alors que le fond de caisse officiel était quasiment vide. Tous les produits illégaux ont été saisis pour être détruits ou remis aux services des douanes.
Des découvertes inquiétantes dans d'autres quartiers
L'opération ne s'est pas limitée au boulevard de la Madeleine. Dans d'autres quartiers comme Le Voeu, Nice-Ouest ou encore Cassin, les contrôles ont mis en lumière d'autres situations préoccupantes.
Dans plusieurs commerces, les policiers ont interpellé des employés travaillant sous l'emprise de stupéfiants. Certains détenaient même de la drogue sur leur lieu de travail. La sécurité des employés et des clients est également remise en cause.
Des armes derrière le comptoir
Dans une épicerie du secteur Cassin, les agents ont découvert que le caissier gardait une batte de baseball à portée de main. Ce type d'arme par destination a été immédiatement saisi par les forces de l'ordre.
Les saisies ont aussi concerné des produits potentiellement très dangereux pour la santé. Les agents ont notamment mis la main sur des fioles de « miel d’amour », un produit vendu illégalement et connu pour provoquer de graves effets secondaires, y compris des arrêts cardiaques.
L'appel à des sanctions plus dures
Face à la récidive de certains commerçants, les autorités locales expriment leur frustration. Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, qualifie la situation de « dingue ».
« Ce commerce a déjà été sanctionné, et les dérives observées se poursuivent avec la même intensité », a-t-il déclaré en faisant référence au MS Market. Il dénonce l'existence d'épiceries de nuit qui « ne respectent aucune règle » et sont souvent gérées par les mêmes individus malgré les fermetures administratives.
L'élu pointe du doigt une législation qu'il juge inadaptée face à ces comportements. « Il faudrait fermer définitivement cet endroit. En réalité, vous verrez que la préfecture ne prononcera que six mois, parce que la loi est mal faite », regrette-t-il.
Ces opérations de police se poursuivront dans les semaines à venir pour tenter d'endiguer ces pratiques frauduleuses et garantir la sécurité et la santé des Niçois.





