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Nice: un dégât des eaux révèle une cache d'armes et de drogue

Une intervention de police pour un dégât des eaux à Nice a mené à la découverte d'une cache contenant 45 000€ de drogue et des armes. Deux hommes ont été condamnés.

Sophie Martin
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Sophie Martin

Journaliste spécialisée dans les faits divers et les actualités locales, Sophie Martin couvre les événements marquants de la région avec rigueur et précision. Elle s'attache à rapporter les informations de manière factuelle et complète.

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Nice: un dégât des eaux révèle une cache d'armes et de drogue

Une intervention de police pour un simple dégât des eaux dans le centre de Nice a conduit à la découverte inattendue d'une importante cache de stupéfiants et d'armes dans un appartement squatté. Deux des trois occupants des lieux ont depuis été jugés et condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal correctionnel.

L'affaire a débuté le 10 septembre dernier, rue Joseph et Xavier de Maistre, lorsque les forces de l'ordre, alertées pour une fuite d'eau, sont tombées sur près d'un kilo de drogues diverses, des armes et près de 5 000 euros en espèces.

Points Clés

  • Une intervention pour un dégât des eaux à Nice a permis de démanteler un point de vente de drogue.
  • La police a saisi près d'un kilo de stupéfiants, d'une valeur estimée à 45 000 euros.
  • Un fusil de chasse, un taser, une matraque télescopique et près de 5 000 euros en liquide ont également été trouvés.
  • Deux hommes de 36 et 37 ans ont été condamnés à 12 et 18 mois de prison ferme.

Une intervention de routine qui tourne à la saisie

Le 10 septembre en fin de journée, un équipage de Police Secours s'est rendu rue Joseph et Xavier de Maistre à Nice pour un motif à première vue banal : un dégât des eaux. Cependant, l'intervention a pris une toute autre dimension lorsqu'un individu leur a ouvert la porte et les a invités à entrer dans le logement.

Les policiers ont été immédiatement frappés par une forte odeur caractéristique de cannabis. À l'intérieur, ils ont découvert deux hommes et un véritable arsenal destiné au trafic de drogue. Le logement était occupé illégalement depuis plusieurs semaines et faisait l'objet de plaintes récurrentes du voisinage pour des allées et venues incessantes, surtout la nuit.

La découverte d'une "caverne d'Ali Baba"

La perquisition qui a suivi a permis de confirmer les soupçons des agents. La présidente du tribunal, Isabelle Demarbaix-Joando, a qualifié les lieux de "véritable caverne d’Ali Baba" lors de l'audience. Les enquêteurs ont mis la main sur une quantité significative de produits stupéfiants.

Inventaire de la saisie

  • Stupéfiants : Un total avoisinant le kilo, comprenant cocaïne, résine et herbe de cannabis, ainsi que de l'ecstasy. La valeur marchande est estimée à 45 000 euros.
  • Armes : Un fusil de chasse avec ses munitions, un pistolet à impulsion électrique (taser) et une matraque télescopique.
  • Matériel : Une balance de précision, une machine à conditionner et du matériel d'emballage.
  • Argent et documents : Près de 5 000 euros en espèces et des documents comptables détaillant le trafic.

Deux profils, deux versions différentes

Lors de leur comparution devant le tribunal correctionnel de Nice, les deux prévenus présents ont offert des explications divergentes sur leur implication. Un troisième suspect, présenté par la défense comme le cerveau du réseau, n'a pas pu être interpellé.

L'accusé principal reconnaît les faits

Maximilien Cretey, âgé de 37 ans, a reconnu son rôle dans le trafic. Défendu par Maître Benjamin Taïeb, il a admis avoir détaillé, conditionné et livré la drogue. Son casier judiciaire porte la trace de dix condamnations antérieures, dont trois spécifiquement liées aux stupéfiants.

Son avocat a plaidé que son client était polytoxicomane et agissait principalement pour financer sa propre consommation.

"Ce sont des amateurs pour avoir laissé entrer la police alors qu’ils détenaient tout cela. Peut-être étaient-ils complètement défoncés", a souligné Me Taïeb pour illustrer le manque de professionnalisme de l'opération.

Le co-prévenu plaide l'hébergement temporaire

Nizar Chaty, 36 ans, a quant à lui affirmé être étranger au trafic. Assisté de Maître Chahrnaz Hechmati, il a expliqué qu'il ne faisait qu'occuper temporairement l'appartement pour dormir après ses journées de travail, faute de solution de logement stable. Son casier judiciaire était vierge depuis une condamnation en 2010.

Le contexte du squat et du trafic

L'occupation illégale de logements vacants est un problème récurrent dans les grandes villes. Ces lieux sont parfois utilisés par des réseaux criminels comme bases logistiques pour le stockage et le conditionnement de produits stupéfiants, à l'abri des regards et loin des domiciles officiels des trafiquants.

Des peines de prison ferme prononcées

Lors du procès, la procureure Melody Kergonou a mis en avant la responsabilité des deux hommes dans la garde des stupéfiants, de l'argent et leur participation active à la vente. Elle a requis des peines sévères : trois ans de prison ferme pour Maximilien Cretey et 18 mois pour Nizar Chaty.

La défense a contesté la sévérité de ces réquisitions, arguant que le véritable organisateur du trafic était le troisième homme, absent à l'audience. Selon les avocats, ce dernier était le propriétaire réel des armes et de la drogue saisies.

Après délibération, le tribunal a finalement rendu son verdict. Maximilien Cretey a été condamné à 18 mois de prison ferme, tandis que Nizar Chaty a écopé de 12 mois de prison ferme. Le tribunal a également ordonné leur maintien en détention à l'issue de l'audience.