L'enquête sur la fusillade mortelle survenue le 3 octobre dernier dans le quartier des Moulins, à Nice, a connu une avancée significative. Trois hommes, âgés de 18 à 23 ans, ont été interpellés dans le Gard au cours des derniers jours, portant à cinq le nombre total de suspects arrêtés dans cette affaire qui a coûté la vie à deux personnes.
Points Clés de l'Affaire
- Trois nouvelles interpellations ont eu lieu les 18 et 21 octobre dans le Gard.
- Les suspects sont trois hommes de 18 et 23 ans, connus pour trafic de stupéfiants.
- Deux des nouveaux suspects ont été mis en examen pour "assassinats en bande organisée" et placés en détention.
- Ces arrestations s'ajoutent à deux premières interpellations réalisées le 8 octobre.
- L'attaque du 3 octobre avait fait deux morts et cinq blessés place des Amaryllis.
Nouvelles interpellations dans le Gard
Les investigations menées par la police judiciaire ont progressé, aboutissant à une nouvelle vague d'arrestations loin de Nice. Les opérations se sont déroulées le samedi 18 et le mardi 21 octobre dans les communes de Roquemaure et de Nîmes, dans le département du Gard.
Trois jeunes hommes ont été appréhendés. Il s'agit de deux individus âgés de 23 ans et d'un troisième de 18 ans. Tous sont originaires de cette région et déjà connus des services de police pour leur implication présumée dans des réseaux de trafic de stupéfiants.
Ces arrestations s'ajoutent à celles d'un homme et d'une femme survenues le 8 octobre, cinq jours seulement après le drame. Ces deux premières personnes avaient également été placées en détention provisoire.
Des accusations d'une extrême gravité
Présentés à un magistrat instructeur de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, qui pilote l'enquête, les suspects ont fait face à de lourdes charges. Le procureur de la République de Marseille a détaillé les suites judiciaires dans un communiqué.
Le rôle de la JIRS de Marseille
Les Juridictions interrégionales spécialisées sont compétentes pour enquêter et juger les affaires de criminalité organisée et de délinquance financière les plus complexes. Leur saisine dans ce dossier souligne la gravité des faits et leur lien présumé avec le grand banditisme.
Les deux suspects de 23 ans ont été mis en examen pour des chefs d'accusation particulièrement graves. Le parquet a retenu les qualifications d'assassinats en bande organisée, de tentatives d'assassinat en bande organisée, et de participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime.
Ils sont également poursuivis pour "recel et destruction par moyens dangereux en bande organisée", a précisé le procureur de Marseille. Ces deux individus ont été placés en détention provisoire.
Le troisième homme, âgé de 18 ans, est suspecté de "participation à une association de malfaiteurs". Il a été laissé en liberté mais placé sous contrôle judiciaire strict dans l'attente de la suite de la procédure.
Retour sur une attaque de type "narcoterrorisme"
Les faits remontent à la soirée du 3 octobre 2025. Vers 21h15, un commando armé a fait irruption sur la place des Amaryllis, un lieu de vie central du quartier des Moulins. Les agresseurs, à bord d'une Peugeot 3008 blanche, ont ouvert le feu à l'arme lourde de manière indiscriminée.
Le véhicule utilisé avait été signalé volé trois jours plus tôt à Marseille, ce qui suggère une opération planifiée et coordonnée. Les tireurs ont "rafalé" en direction des personnes présentes sur la place avant de prendre la fuite.
Un bilan humain tragique
L'attaque a fait un total de sept victimes. Deux personnes ont perdu la vie sous la violence des tirs, tandis que cinq autres ont été blessées. Plusieurs des victimes étaient de simples passants, totalement étrangers au trafic de drogue qui gangrène le quartier.
Ce mode opératoire, qui vise à terroriser un quartier entier sans distinction de cible, s'apparente à ce que certains nomment le "narcoterrorisme". Il témoigne d'une escalade de la violence dans la lutte pour le contrôle des points de deal.
L'enquête se poursuit
Avec ces nouvelles arrestations, l'enquête franchit une étape cruciale. Les enquêteurs cherchent désormais à déterminer le rôle précis de chacun des suspects. Les deux hommes de 23 ans incarcérés sont fortement suspectés d'avoir fait partie du commando de tireurs.
L'information judiciaire ouverte le 8 octobre se poursuit activement pour identifier l'ensemble des auteurs et des complices de cette attaque meurtrière. Les autorités espèrent démanteler le réseau criminel à l'origine de ce déchaînement de violence qui a endeuillé la ville de Nice.