Lors d'une audience au tribunal correctionnel de Nice, la présidente a exprimé sa vive inquiétude face à la persistance des vols avec violence, qualifiant la situation d'« effrayante ». Cette déclaration intervient alors que des chiffres officiels récents indiquent une baisse de ce type de délinquance dans la région.
Points Clés
- La présidente du tribunal correctionnel de Nice a qualifié la récurrence des vols violents d'« effrayante » lors d'une audience.
- Deux affaires distinctes d'extorsion et de vol avec arme ont été jugées, impliquant des menaces sur des jeunes pour de l'argent ou un téléphone.
- Cette alerte contraste avec les statistiques de la préfecture des Alpes-Maritimes, qui faisaient état d'une baisse de 35% des vols avec violence cet été.
- Les peines prononcées allaient de la surveillance électronique à de la prison ferme avec interdiction du territoire.
Une inquiétude exprimée au cœur du tribunal
Malgré des statistiques estivales encourageantes présentées par la préfecture des Alpes-Maritimes, le sentiment d'insécurité lié aux agressions reste une préoccupation majeure. C'est le message qu'a fait passer Isabelle Demarbaix-Joando, la présidente du tribunal correctionnel de Nice, lors d'une récente audience.
Alors qu'elle examinait deux dossiers distincts de vols commis avec violence, la magistrate n'a pas caché son désarroi. « Ce genre de violence est récurrent, c’est effrayant », a-t-elle déclaré, soulignant la gravité des faits jugés ce jour-là. Son intervention met en lumière le décalage entre les chiffres globaux de la délinquance et la réalité violente vécue par certaines victimes.
Un contexte statistique en décalage
À la mi-septembre, le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, avait présenté un bilan estival de la délinquance. Les chiffres officiels montraient une diminution notable des atteintes aux biens et aux personnes, avec une baisse de 35% des vols avec violence enregistrée dans le département durant l'été.
Deux agressions pour des motifs futiles
Les deux affaires jugées illustrent la nature des faits qui alarment la justice. Dans le premier cas, deux hommes de 23 et 27 ans ont été jugés pour avoir extorqué un adolescent de 17 ans près de la place Masséna au début du mois d'août.
La victime a été encerclée et menacée, ainsi que sa famille, pour un butin dérisoire : un billet de 50 euros et quelques cigarettes. Le père de l'adolescent, présent à l'audience, a témoigné du traumatisme de son fils. « Il a été très choqué, il ne sort plus jamais seul depuis », a-t-il confié au tribunal. Les prévenus ont invoqué une forte alcoolisation pour expliquer leur geste.
« C’est une peine clémente. J’espère vraiment que vous avez compris. Je vous le dis solennellement, vous auriez dû aller en prison. »
Le plus âgé des agresseurs, lui-même père de famille, a tenté de se justifier : « Je suis un papa et ce n’est pas dans mes habitudes d’agir comme ça ». Ils ont finalement été condamnés à huit mois de prison à effectuer sous surveillance électronique.
Un étudiant menacé au couteau sur la Promenade des Anglais
La seconde affaire concernait un jeune étudiant en STAPS, agressé devant une boîte de nuit sur la Promenade des Anglais. Sorti prendre l'air, il a été accosté par deux individus qui l'ont entraîné dans une ruelle adjacente.
Selon le récit de la victime, l'un des agresseurs l'a menacé de mort avec un couteau pendant que le second lui dérobait son téléphone portable. Les deux prévenus, en situation irrégulière et déjà connus des services de police pour des faits similaires, ont nié les violences, l'un d'eux admettant seulement le vol.
L'image de la ville en question
L'avocate de l'étudiant, Maître Émilie Farrugia, a interpellé le tribunal sur les conséquences de tels actes. « Mon client a été menacé avec un couteau pour un téléphone. C’est une très mauvaise image de Nice qui est renvoyée à votre juridiction », a-t-elle plaidé.
Elle a poursuivi en posant une question qui résonne avec l'inquiétude de nombreux résidents et visiteurs : « Les jeunes ne peuvent-ils plus sortir en sécurité le soir dans cette ville ? »
Des peines plus lourdes pour les récidivistes
Face à des casiers judiciaires déjà chargés, la présidente a estimé qu'« aucune leçon n’a été retenue ». Les deux prévenus ont été condamnés à des peines de 8 et 12 mois de prison ferme. Ces peines sont assorties d'une interdiction du territoire national pour une durée de cinq ans, une mesure visant à prévenir la récidive.
Ces jugements et les commentaires de la présidente du tribunal viennent rappeler que derrière les statistiques, la violence au quotidien demeure une réalité tangible qui préoccupe autant les citoyens que les acteurs du système judiciaire niçois.





