Une soirée de tensions s'est conclue par six interpellations dans le quartier des Moulins à Nice, ce samedi 6 décembre 2025. Des agents de sécurité privés ont été la cible de tirs de mortiers d'artifice, un acte qui a provoqué une réponse rapide des forces de l'ordre et des réactions politiques fermes.
Le parquet de Nice a confirmé que six individus ont été placés en garde à vue. Les faits sont qualifiés de « violence avec arme en réunion sur personnes chargées d’une mission de service public », soulignant la gravité de l'incident.
Les points clés de l'affaire
- Des agents de sécurité de la brigade Gaida ont été visés par des tirs de mortiers d'artifice dans le quartier des Moulins à Nice.
- Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue suite à l'incident.
- Les suspects font face à des accusations de violence aggravée sur des agents en mission de service public.
- Le maire de Nice, Christian Estrosi, a réclamé des sanctions exemplaires pour les auteurs des faits.
Déroulement des événements de samedi soir
La situation a dégénéré samedi soir dans le quartier des Moulins, un secteur régulièrement au cœur des préoccupations sécuritaires de la ville. Une patrouille d'agents du Groupement d’agents interbailleurs contre les désordres et les abus (Gaida) effectuait sa ronde lorsqu'elle a été prise pour cible.
Plusieurs individus ont utilisé des mortiers d'artifice, des engins pyrotechniques détournés de leur usage festif pour être utilisés comme projectiles. Ces tirs tendus créent un danger direct pour les personnes visées et peuvent causer de graves blessures ainsi que des départs de feu.
L'attaque a immédiatement déclenché une intervention des forces de sécurité, qui ont rapidement procédé à l'identification et à l'arrestation des suspects présumés dans le secteur.
Qu'est-ce que la brigade Gaida ?
La brigade Gaida est un dispositif de sécurité privé mis en place par la ville de Nice. Son nom signifie « Groupement d’agents interbailleurs contre les désordres et les abus ». Ces agents ne sont pas des policiers, mais ils sont chargés d'une mission de service public visant à assurer la tranquillité et à lutter contre les incivilités et les abus dans les zones d'habitat social, en complément des actions de la police nationale et municipale.
Une réponse judiciaire rapide et ferme
La réaction des autorités judiciaires ne s'est pas fait attendre. Le parquet de Nice a rapidement communiqué sur l'affaire, confirmant l'interpellation de six personnes. Ces dernières ont été placées en garde à vue pour être interrogées sur leur implication dans les faits.
La qualification juridique retenue est particulièrement sévère. Les suspects sont poursuivis pour « violence avec arme en réunion sur personnes chargées d’une mission de service public ». Cette qualification prend en compte plusieurs circonstances aggravantes :
- L'usage d'une arme par destination (le mortier d'artifice).
- L'action en groupe (en réunion).
- La qualité des victimes, considérées comme exerçant une mission de service public.
Ces éléments exposent les auteurs à des peines de prison potentiellement lourdes, reflétant la volonté des autorités de ne pas banaliser ce type d'agression contre les forces de l'ordre ou les agents qui les assistent.
La réaction politique du maire de Nice
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a réagi publiquement à l'incident via le réseau social X (anciennement Twitter). Connu pour sa fermeté sur les questions de sécurité, il a condamné l'attaque et a affiché son soutien aux agents visés.
« J'espère des sanctions très sévères », a-t-il déclaré dans sa publication, appelant à une réponse pénale exemplaire pour dissuader toute récidive.
Cette déclaration s'inscrit dans une politique plus large de la municipalité niçoise visant à renforcer la sécurité dans les quartiers sensibles. Le déploiement de brigades comme Gaida est l'une des illustrations de cette stratégie qui cherche à occuper le terrain et à lutter contre les trafics et les incivilités qui minent la vie des habitants.
Le détournement des mortiers d'artifice
Initialement conçus pour les feux d'artifice, les mortiers sont de plus en plus souvent détournés pour être utilisés comme armes lors de violences urbaines. Leur vente est réglementée, mais un marché parallèle permet de s'en procurer facilement. Les autorités alertent régulièrement sur leur dangerosité, capable de causer des brûlures graves, des blessures aux yeux et des départs d'incendie.
Un contexte de tensions persistantes
Cet événement n'est pas un cas isolé. Il s'inscrit dans un contexte national de tensions récurrentes entre des groupes de jeunes et les différentes forces chargées de la sécurité dans certains quartiers. Les attaques au mortier d'artifice sont devenues un mode opératoire fréquent pour défier l'autorité et marquer un territoire.
Pour les résidents de ces quartiers, ces flambées de violence sont une source d'inquiétude constante. Elles dégradent le cadre de vie et renforcent un sentiment d'insécurité, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics.
L'enquête en cours devra déterminer les motivations exactes des auteurs et leur éventuelle appartenance à des réseaux organisés. Les suites judiciaires de cette affaire seront scrutées de près, tant par les autorités que par les habitants des Moulins, qui aspirent à retrouver la tranquillité.





