Un jeune conducteur a été condamné à 12 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nice. Sa condamnation fait suite à une course-poursuite dangereuse de 15 minutes entre Nice et Saint-Jean-Cap-Ferrat, entièrement filmée par un motard de 20 ans qui le suivait.
Les faits, qui se sont terminés par un accident spectaculaire sur le port de Nice, ont mis en lumière le comportement extrêmement dangereux de l'automobiliste. Lors de son procès, il a expliqué avoir paniqué en se sentant poursuivi par la moto.
Points Clés de l'Affaire
- Un conducteur a été filmé pendant 15 minutes alors qu'il commettait de multiples infractions routières graves.
- La course-poursuite s'est achevée par un accident sur le port de Nice, sans faire de blessés graves.
- Le prévenu a été condamné à 12 mois de prison avec sursis probatoire et une annulation de permis d'un an.
- Sa défense a mis en avant un état dépressif et la peur d'être suivi par le motard.
Une course effrénée sur la Côte d'Azur
La séquence vidéo, devenue virale, a choqué de nombreux internautes. Elle montre un véhicule s'engageant dans une série de manœuvres périlleuses sur plusieurs kilomètres. Le conducteur a grillé des feux rouges, emprunté des voies à contresens et mis en danger la vie de nombreux usagers de la route.
Le périple a commencé dans les rues de Nice pour se poursuivre en direction de Saint-Jean-Cap-Ferrat, avant de revenir vers le port de la capitale azuréenne. C'est là que la course folle a pris fin lorsque le véhicule a percuté un obstacle, provoquant un accident matériel important mais heureusement sans conséquences humaines dramatiques.
Le rôle du motard témoin
Le témoin clé de cette affaire est un jeune motard de 20 ans. C'est lui qui, stupéfait par le comportement du conducteur, a décidé de le suivre tout en filmant la scène avec sa caméra embarquée. Ses images ont constitué une preuve accablante pour les enquêteurs et le tribunal. Il a déclaré avoir été choqué par la violence de la conduite, affirmant que le chauffard "aurait pu tuer quelqu’un".
Le motard a exprimé son soulagement après l'issue de l'affaire, tout en restant marqué par l'événement. "Si j’avais été en face de lui à moto et qu’il m’avait percuté, je pourrais être paraplégique", a-t-il confié, soulignant la gravité des risques pris par l'automobiliste.
Le profil du conducteur et sa défense
Interpellé rapidement après l'accident, le conducteur a été présenté devant le tribunal correctionnel de Nice. Loin de l'image du délinquant routier aguerri, c'est un jeune homme sans casier judiciaire qui a comparu, visiblement dépassé par la situation.
En pleurs à l'audience, il a expliqué son geste par un état de panique. Selon sa version, il aurait pris peur en voyant le motard le suivre et le filmer, ce qui l'aurait poussé à accélérer pour tenter de le semer. Cette explication a été accueillie avec scepticisme par le parquet, mais le tribunal semble en avoir tenu compte dans sa décision.
Un contexte personnel difficile
La défense a également insisté sur la situation personnelle fragile du prévenu. Le jeune homme vit chez ses grands-parents et a consacré les deux dernières années à s'occuper de son grand-père malade, mettant sa propre vie professionnelle entre parenthèses. Il a été décrit comme étant dans un état dépressif au moment des faits.
Détails de l'enquête
Lors de la fouille de son véhicule après l'accident, une bouteille de liqueur de menthe (Get 27) a été découverte. Le conducteur a affirmé n'avoir bu qu'une seule bière avant de prendre le volant. Il a cependant refusé de se soumettre au contrôle d'alcoolémie demandé par les forces de l'ordre, ce qui constitue un délit.
Ces éléments ont complexifié l'analyse du dossier, entre un comportement routier inexcusable et un profil personnel suscitant une certaine compassion.
Une condamnation mesurée
Le tribunal, présidé par Isabelle Demarbaix Joando, a finalement rendu un jugement qui prend en compte la gravité des faits tout en considérant le profil du prévenu. Le conducteur a été condamné à une peine de 12 mois de prison avec sursis probatoire d'une durée de deux ans.
Cette condamnation est assortie de plusieurs obligations strictes qui visent à encadrer sa réinsertion et à prévenir toute récidive. Il devra notamment :
- Suivre des soins psychologiques ou médicaux (obligation de soins).
- Trouver et conserver un travail (obligation de travailler).
- Indemniser les victimes pour les dommages matériels causés.
En complément, son permis de conduire a été annulé avec une interdiction de le repasser pendant une période d'un an. Il devra donc effectuer toutes les démarches nécessaires (visite médicale, tests psychotechniques, examen du code et de la conduite) s'il souhaite un jour reprendre le volant.
Le jugement reflète une volonté de sanctionner un comportement inacceptable tout en offrant une chance de réhabilitation à un jeune homme sans antécédents judiciaires et confronté à des difficultés personnelles.
Cette affaire rappelle de manière spectaculaire les dangers des rodéos urbains et les conséquences judiciaires sévères auxquelles s'exposent leurs auteurs, même en l'absence de victimes physiques. Elle souligne également l'importance des témoignages filmés, qui deviennent des outils précieux pour la justice.





