La municipalité de Saint-Laurent-du-Var a pris la décision d'interdire la baignade sur l'ensemble de son littoral ce lundi 22 septembre 2025. Cette mesure préventive a été mise en place par des arrêtés municipaux suite aux fortes pluies survenues dans la nuit, qui ont engendré un risque élevé de pollution des eaux.
Une mesure de précaution sur l'ensemble du littoral
Ce lundi matin, les habitants et les touristes de Saint-Laurent-du-Var ont découvert que l'accès à la mer était interdit. Des arrêtés municipaux ont été publiés, officialisant la fermeture temporaire de toutes les plages de la commune.
Les plages concernées par cette nouvelle interdiction sont celles des Vespins, des Flots Bleus et des Goélands. Cette décision vient s'ajouter à une situation déjà complexe pour la commune, puisque deux autres plages étaient déjà inaccessibles depuis le début de l'année.
Points Clés
- Interdiction totale de la baignade à Saint-Laurent-du-Var depuis le 22 septembre 2025.
- La mesure est une précaution suite aux fortes pluies et au risque de pollution.
- Les plages des Vespins, Flots Bleus et Goélands sont fermées temporairement.
- Les plages Cousteau et Landsberg restent fermées pour toute l'année 2025 en raison d'une pollution chronique.
- La réouverture dépendra des résultats des analyses de la qualité de l'eau.
Les intempéries à l'origine du risque de pollution
La principale cause de cette fermeture généralisée est directement liée aux conditions météorologiques. Les fortes précipitations qui se sont abattues sur la région dans la nuit du 21 au 22 septembre ont provoqué des phénomènes de ruissellement importants.
Les arrêtés municipaux précisent que le risque provient du "lessivage des sols et des débordements d’eaux usées". En effet, lorsque des pluies intenses surviennent, l'eau qui s'écoule sur les surfaces imperméabilisées et les sols agricoles peut entraîner avec elle divers polluants vers la mer.
Un double risque pour la qualité de l'eau
Le premier risque est celui du lessivage des sols. L'eau de pluie entraîne des hydrocarbures présents sur les routes, des pesticides provenant des zones agricoles et d'autres débris. Ces substances se déversent ensuite dans les cours d'eau, comme le Var, avant d'atteindre le littoral.
Le second risque, plus préoccupant, est celui des débordements des réseaux d'eaux usées. Lors de fortes pluies, les systèmes d'assainissement peuvent être surchargés, entraînant des rejets d'eaux non traitées directement dans le milieu naturel. Ces rejets contiennent une forte concentration de bactéries, notamment des entérocoques et Escherichia coli, présentant un danger pour la santé humaine.
Le phénomène de ruissellement urbain
Le ruissellement est un processus naturel, mais il est amplifié dans les zones urbanisées. L'imperméabilisation des sols par le béton et l'asphalte empêche l'eau de s'infiltrer. Elle s'écoule alors rapidement vers les réseaux d'évacuation, emportant avec elle les polluants accumulés sur les surfaces. Ce phénomène est une préoccupation majeure pour la gestion de la qualité des eaux littorales en Méditerranée.
Procédure de contrôle et attente des résultats
L'interdiction de baignade n'est pas une mesure prise à la légère. Elle répond à un principe de précaution visant à protéger la santé publique. La durée de cette interdiction est pour l'instant indéterminée.
Les arrêtés stipulent que la mesure "prend effet immédiatement, et ce jusqu’à ce que le contrôle de qualité des eaux de baignades [...] indique que les normes réglementaires requises sont respectées".
Des prélèvements d'eau seront effectués par les autorités compétentes, notamment l'Agence Régionale de Santé (ARS), sur plusieurs points stratégiques le long du littoral. Ces échantillons seront ensuite analysés en laboratoire pour mesurer la concentration de bactéries indicatrices de contamination fécale.
Quels sont les seuils réglementaires ?
Pour qu'une eau de baignade soit déclarée conforme, les analyses doivent révéler une concentration inférieure à 100 unités formant colonie (UFC) pour 100 ml pour les entérocoques intestinaux et inférieure à 250 UFC/100 ml pour Escherichia coli. Un dépassement de ces seuils entraîne une interdiction de baignade.
Un contexte local déjà tendu
Cette fermeture temporaire de l'ensemble des plages de Saint-Laurent-du-Var met en lumière une problématique plus profonde pour la commune. Deux de ses plages, Cousteau et Landsberg, situées les plus à l'est, sont déjà interdites à la baignade pour toute l'année 2025.
Cette interdiction permanente a été décidée par l'ARS après que les analyses de la qualité de l'eau aient montré des résultats insuffisants pendant cinq années consécutives. Cette situation est directement liée à la proximité de l'embouchure du Var et à l'historique de la station d'épuration locale.
Le scandale de la station d'épuration
La station d'épuration, située à proximité, a été au cœur d'un scandale environnemental majeur. Pendant des années, elle a rejeté des eaux usées insuffisamment traitées directement dans l'estuaire du Var. Ces rejets ont eu un impact durable sur l'écosystème local et sur la qualité des eaux de baignade des plages les plus proches.
Bien que des mesures correctives aient été engagées, les conséquences de cette pollution historique se font encore sentir. La contamination des sédiments et la fragilité de l'écosystème local expliquent en partie pourquoi les plages Cousteau et Landsberg peinent à retrouver une qualité d'eau conforme aux normes sanitaires.
"La fermeture préventive après de fortes pluies est une procédure standard pour protéger les baigneurs. Cependant, la situation de Saint-Laurent-du-Var est aggravée par des problèmes structurels qui nécessitent des solutions à long terme pour garantir une qualité de l'eau irréprochable", explique un expert en gestion de l'eau.
Conséquences pour les usagers et l'économie locale
Pour les résidents et les derniers touristes de la saison, cette interdiction est une déception. Alors que le mois de septembre peut encore offrir de belles journées ensoleillées, la baignade, l'une des activités phares du littoral, est désormais proscrite.
Les autorités sanitaires rappellent les risques encourus en cas de non-respect de l'interdiction. Le contact avec une eau polluée peut provoquer diverses affections :
- Troubles gastro-intestinaux : nausées, vomissements, diarrhées.
- Infections cutanées : irritations, éruptions cutanées.
- Infections ORL : otites, conjonctivites.
La municipalité a renforcé la signalisation sur les plages pour informer le public. Les services de la ville attendent désormais le feu vert des autorités sanitaires, qui ne sera donné qu'après une série d'analyses conformes. La situation sera réévaluée quotidiennement en fonction des nouveaux résultats de laboratoire.