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L'Université Côte d’Azur partage son électricité solaire entre trois campus

L'Université Côte d’Azur et Enedis lancent un réseau de partage d'électricité solaire reliant trois campus à Nice pour réduire les coûts et l'empreinte carbone.

Maxime Durand
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Maxime Durand

Journaliste spécialisé dans les questions d'énergie, d'environnement et d'infrastructures. Maxime Durand analyse les politiques de transition énergétique, les innovations technologiques et les projets locaux qui façonnent un avenir plus durable.

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L'Université Côte d’Azur partage son électricité solaire entre trois campus

L'Université Côte d’Azur et Enedis ont officialisé un partenariat pour créer un réseau de partage d'électricité solaire entre trois campus à Nice. Signée le 24 septembre 2025, cette convention vise à optimiser l'utilisation de l'énergie photovoltaïque produite localement, réduisant ainsi les coûts et l'empreinte carbone de l'université.

Ce projet s'appuie sur une première expérimentation réussie sur le campus SophiaTech et s'inscrit dans une stratégie énergétique plus large de l'établissement. Il illustre également une tendance nationale en forte croissance : l'autoconsommation collective d'énergie renouvelable.

Points Clés

  • Un accord a été signé entre l'Université Côte d’Azur et Enedis pour un projet d'autoconsommation collective.
  • Le surplus d'électricité solaire du campus de Fabron sera partagé avec les campus Carlone et Trotabas.
  • Le projet vise à réduire les factures d'énergie et la dépendance aux énergies fossiles.
  • Cette initiative fait suite à un projet pilote réussi sur le campus SophiaTech depuis 2023.
  • L'université envisage de créer une "super boucle" pour connecter tous ses campus niçois.

Un nouveau réseau énergétique pour les campus niçois

L'Université Côte d’Azur franchit une nouvelle étape dans sa transition énergétique. Une convention a été signée le mercredi 24 septembre sur le campus Valrose entre Jeanick Brisswalter, président de l'université, et Xavier Montuelle, directeur territorial Alpes-Maritimes d'Enedis.

Cet accord établit une "boucle d'autoconsommation collective" qui reliera trois sites universitaires majeurs de Nice : les campus de Fabron, Carlone et Trotabas. L'objectif est de créer une synergie énergétique entre ces différents lieux d'enseignement et de recherche.

Le principe du partage d'énergie solaire

Le fonctionnement du dispositif est conçu pour être simple et efficace. Le campus de Fabron, équipé de panneaux photovoltaïques d'une puissance supérieure à 800 kilowatts-crête (kWc), produira une quantité importante d'électricité verte.

Cette énergie sera d'abord consommée sur place pour répondre aux besoins du site. Lorsque la production solaire dépassera la consommation locale, notamment lors des périodes de fort ensoleillement ou de faible activité, l'excédent sera automatiquement acheminé via le réseau public d'Enedis vers les campus de Carlone et Trotabas.

Qu'est-ce que l'autoconsommation collective ?

L'autoconsommation collective permet à plusieurs consommateurs et producteurs d'électricité de se regrouper au sein d'une même entité pour partager l'énergie produite localement. Cette électricité transite par le réseau de distribution public, géré par Enedis, qui assure l'équilibre et la sécurité de l'approvisionnement. Ce modèle favorise les circuits courts de l'énergie.

Un modèle éprouvé et des ambitions élargies

Cette initiative niçoise n'est pas un saut dans l'inconnu pour l'université. Elle capitalise sur le succès d'un projet pilote lancé en avril 2023 sur le campus SophiaTech, situé à Biot.

Le succès de l'expérimentation à SophiaTech

Le site de SophiaTech est doté de deux centrales photovoltaïques totalisant une puissance de 650 kWc. Depuis sa mise en service, cette première boucle a démontré sa pertinence et son efficacité.

Entre septembre 2024 et septembre 2025, la boucle de SophiaTech a permis de produire et de partager plus de 139 500 kilowattheures (kWh). Cette performance a validé la viabilité technique et économique du modèle d'autoconsommation collective pour l'université.

Les résultats positifs de cette première phase ont encouragé l'établissement à étendre le concept à ses campus niçois, où le potentiel de production et de partage est encore plus important.

Vers une "super boucle" énergétique

L'Université Côte d’Azur ne compte pas s'arrêter là. Depuis plusieurs années, elle déploie une stratégie globale d'optimisation énergétique qui inclut l'installation de panneaux solaires, la mise en place de systèmes de pilotage intelligent des bâtiments (GECOS), et la modernisation de ses équipements de chauffage et de climatisation.

À plus long terme, l'ambition est de créer une "super boucle" à l'échelle de Nice. Ce projet regrouperait l'ensemble des campus niçois de l'université, permettant de mutualiser encore plus largement la production d'énergie solaire et de renforcer l'autonomie énergétique globale de l'institution.

"Université Côte d’Azur confirme son rôle de pionnière dans la transition énergétique en s’appuyant sur la synergie entre campus", a déclaré Jeanick Brisswalter, président de l'Université Côte d’Azur.

Une tendance nationale en pleine expansion

Le projet de l'Université Côte d’Azur s'inscrit dans un mouvement de fond en France. L'autoconsommation collective connaît une croissance exponentielle sur tout le territoire, portée par la volonté des collectivités, des entreprises et des citoyens de s'engager dans la transition énergétique.

Selon les données d'Enedis, la dynamique est impressionnante. Les chiffres montrent une accélération notable de ce type de projets.

  • Au 30 juin 2025, 1 111 opérations d'autoconsommation collective étaient en service en France.
  • Ce chiffre représente une multiplication par quatre par rapport à l'année 2023.
  • Par ailleurs, 1 358 projets supplémentaires étaient en cours de développement à cette même date.

La Côte d'Azur, un territoire moteur

La région Côte d'Azur est particulièrement active dans ce domaine. On y dénombre actuellement 40 opérations actives et 45 en développement. Le département des Alpes-Maritimes se distingue avec 18 de ces projets.

Le rôle d'Enedis est central dans ce déploiement. Le gestionnaire du réseau de distribution met à disposition son infrastructure et ses compteurs communicants, qui sont essentiels pour mesurer les flux d'énergie et assurer une répartition juste et précise de l'électricité produite localement.

Pour Xavier Montuelle d'Enedis, "l’autoconsommation collective constitue un levier concret pour répondre aux enjeux de sobriété énergétique".

Ce partenariat entre le monde académique et un acteur majeur de l'énergie illustre une approche concrète pour accélérer la transition vers un modèle énergétique plus durable, local et collaboratif.