À Cagnes-sur-Mer, les résidents de l'impasse des Espartes font face à des difficultés de circulation croissantes suite à la construction de nouveaux immeubles. Entre embouteillages quotidiens et craintes pour leur sécurité, ils ont interpellé le maire, Louis Nègre, pour exiger des solutions concrètes face à une infrastructure jugée inadaptée.
La situation a atteint un point critique, poussant plus de 80 habitants à signer une pétition pour dénoncer une situation qu'ils estiment dangereuse, notamment pour l'accès des services d'urgence. La municipalité explore plusieurs pistes, mais les contraintes techniques et juridiques complexifient la recherche d'une issue rapide.
Les points essentiels
- Des constructions immobilières récentes ont augmenté la population et le trafic dans l'impasse des Espartes.
- Les résidents dénoncent des embouteillages quotidiens et des risques pour la sécurité, notamment pour l'accès des secours.
- Une pétition signée par plus de 80 personnes a été remise au maire, Louis Nègre.
- La mairie étudie plusieurs solutions, comme la création d'une zone 20 km/h et l'installation de ralentisseurs, mais se heurte à des obstacles techniques et juridiques.
Une saturation qui exaspère les habitants
Le développement immobilier rapide dans le secteur de l'impasse des Espartes à Cagnes-sur-Mer a transformé le quotidien de ses habitants. L'arrivée de nouvelles familles a entraîné une augmentation significative du nombre de véhicules, saturant une voie déjà étroite et mal adaptée.
Les résidents décrivent des scènes de chaos aux heures de pointe. Il devient presque impossible de circuler, que ce soit pour entrer ou sortir de chez soi. Jérémy, un père de famille, exprime son inquiétude pour la sécurité de son fils, contraint de marcher le long de cette voie encombrée pour rejoindre son bus scolaire chaque matin.
Cette congestion n'est pas seulement une source de frustration ; elle soulève de graves questions de sécurité. L'accès des véhicules d'urgence est devenu un véritable défi, une réalité vécue de près par certains résidents.
La sécurité des personnes en jeu
La crainte principale des habitants concerne leur sécurité en cas d'urgence. L'étroitesse de la rue, aggravée par le stationnement le long de la chaussée, rend le passage des ambulances ou des camions de pompiers extrêmement difficile, voire impossible.
« Les ambulanciers ont dû venir me chercher en civière quand, il y a quelques mois, j’ai eu besoin d’être conduit à l’hôpital. Ça a été le parcours du combattant car il est quasiment impossible de venir en voiture jusque chez moi », raconte Jean, un résident de 86 ans.
Ce témoignage illustre une peur partagée par de nombreux voisins. Françoise, 78 ans, s'interroge sur la logique derrière les permis de construire accordés par la mairie. « Comment la mairie a pu accepter ces permis de construire ? Les infrastructures ne sont pas adaptées ! Cela nous met en danger. Les pompiers ne peuvent pas passer. S'il y a le feu, on brûle tous », s'alarme-t-elle.
Contexte : Urbanisation et infrastructures
La situation de l'impasse des Espartes est symptomatique d'un défi courant dans de nombreuses villes de la Côte d'Azur. La forte pression immobilière conduit à la densification de certains quartiers, mais les infrastructures existantes, comme les routes et les réseaux, ne sont pas toujours modernisées en parallèle pour absorber l'augmentation de la population.
Face à la mairie, un dialogue tendu
Mobilisés et déterminés, les habitants ont organisé une réunion avec le maire, Louis Nègre, pour obtenir des réponses. Forts d'une pétition signée par plus de 80 personnes, ils ont présenté leurs doléances et leurs propositions pour améliorer la situation.
Le maire a reconnu la légitimité de leurs préoccupations. « J'ai bien eu votre pétition et j'ai reçu le 3 septembre une délégation vous représentant. J'entends vos doléances mais je ne peux pas vous donner plus que ce que j'ai », a-t-il déclaré, soulignant la complexité du dossier.
Les discussions ont porté sur plusieurs solutions potentielles, mais chaque proposition s'est heurtée à des obstacles réglementaires, techniques ou financiers, illustrant la difficulté pour la municipalité d'agir rapidement.
La piste du parking écartée
Une des solutions suggérées par les résidents et soutenue par l'élu d'opposition Philippe Touzeau-Menoni était d'aménager un parking sur un terrain vague situé à proximité. Ce dernier, appartenant à la Métropole Nice Côte d'Azur, semblait être une solution évidente pour désengorger la rue.
Une solution impossible
Le maire Louis Nègre a catégoriquement rejeté cette idée, expliquant la fonction essentielle de cette parcelle. « Impossible d'en faire un parking : c'est un bassin de rétention, indispensable pour éviter les inondations », a-t-il précisé. Cet équipement joue un rôle crucial dans la gestion des eaux pluviales du secteur.
Cependant, le maire a proposé de contacter l'État et la Métropole pour étudier la possibilité de tracer une voie d'accès sur ce terrain afin de mieux desservir les résidences, sans toutefois pouvoir garantir une réponse positive.
Quelles solutions pour l'avenir ?
Malgré les difficultés, la municipalité a présenté plusieurs pistes d'aménagement qui seront étudiées par les services techniques. Ces propositions visent à la fois à réduire la vitesse et à fluidifier la circulation, mais elles impliquent des contreparties importantes pour les résidents.
Pour l'impasse des Espartes, la mairie envisage plusieurs options :
- Passage en zone verte : La vitesse serait limitée à 20 km/h.
- Création de zones de croisement : Des espaces seraient aménagés pour permettre aux véhicules de se croiser plus facilement.
- Contrepartie : Ces aménagements nécessiteraient la suppression des places de stationnement actuelles.
Concernant le chemin des Espartes, la voie principale menant à l'impasse, deux mesures sont à l'étude : l'installation de dos d'âne et la création de trottoirs. Là encore, cela impliquerait de supprimer le stationnement toléré sur le bord de la route.
Un processus de concertation engagé
La mairie a également dû écarter l'idée d'un sens unique, estimant que cela pourrait paradoxalement augmenter la vitesse des véhicules. Le maire a toutefois annoncé une intensification des contrôles de la police municipale sur l'ensemble du secteur.
Pour garantir que les futurs aménagements répondent aux attentes des habitants, une délégation de volontaires a été constituée. Elle sera consultée par les services municipaux tout au long du processus d'étude. Louis Nègre s'est engagé à organiser une nouvelle réunion de suivi. « D'ici un mois et demi, deux mois, nous referons le point et verrons ce qui est envisageable », a-t-il assuré.
Les résidents de l'impasse des Espartes attendent désormais que ce dialogue débouche sur des actions concrètes pour retrouver un cadre de vie apaisé et sécurisé.