Le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé son intention de nommer une future école du quartier Nice Est en l'honneur de Robert Badinter. La proposition sera soumise au vote lors du prochain conseil municipal, avec une ouverture de l'établissement prévue pour la rentrée 2026. Cette initiative coïncide avec l'entrée au Panthéon de l'ancien garde des Sceaux, figure emblématique de l'abolition de la peine de mort en France.
Ce projet vise à rendre hommage à une personnalité majeure de la République française, dont l'engagement pour la justice et les droits humains a marqué l'histoire contemporaine du pays. L'école sera construite sur un ancien site industriel, symbolisant une transformation tournée vers l'éducation et la transmission des valeurs républicaines.
Les points essentiels
- Christian Estrosi propose de nommer une nouvelle école à Nice Est « Robert Badinter ».
- L'ouverture de l'établissement est programmée pour la rentrée scolaire 2026.
- L'annonce intervient la veille de la panthéonisation de Robert Badinter.
- Le maire de Nice salue un « modèle pour nos enfants » et une figure de la justice.
Une décision symbolique pour la ville de Nice
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a officialisé sa proposition ce mercredi 8 octobre 2025. Il souhaite qu'un nouvel établissement scolaire, qui doit voir le jour dans le secteur de Nice Est, soit baptisé du nom de Robert Badinter. Cette décision sera formellement présentée aux élus niçois lors d'une prochaine séance du conseil municipal pour validation.
L'école devrait accueillir ses premiers élèves à la rentrée de septembre 2026. Le site choisi pour sa construction est celui des anciens comptoirs métallurgiques du Littoral, une friche industrielle qui sera ainsi réhabilitée pour un projet éducatif majeur.
Un hommage à une figure de la République
Le calendrier de cette annonce n'est pas anodin. Elle a été faite la veille de la cérémonie d'entrée au Panthéon de Robert Badinter, prévue pour le jeudi 9 octobre. Cet événement national vise à honorer la mémoire de l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand, décédé le 9 février 2024.
Robert Badinter est universellement reconnu comme l'artisan de l'abolition de la peine de mort en France. La loi portant cette abolition a été promulguée le 9 octobre 1981, une date hautement symbolique.
Qui était Robert Badinter ?
Avocat, essayiste, homme politique et ancien président du Conseil constitutionnel, Robert Badinter (1928-2024) a dédié sa vie à la justice et aux droits de l'homme. Son combat le plus célèbre reste son discours historique devant l'Assemblée nationale en 1981, qui a conduit à l'abolition de la peine capitale. Son héritage intellectuel et moral continue d'influencer profondément la société française.
Un projet éducatif porteur de valeurs
Dans un communiqué, Christian Estrosi a souligné l'importance de ce choix pour les futures générations. Selon lui, nommer une école Robert Badinter est une manière d'ancrer les valeurs de la République au cœur de l'éducation des jeunes Niçois.
« Donner à une école le nom de Robert Badinter, c’est inviter chaque élève à grandir avec l’exemple de la justice, du courage et de la dignité », a déclaré le maire de Nice.
Il a décrit l'ancien garde des Sceaux comme un « humaniste » et « une figure majeure de notre République ». Pour l'édile, Robert Badinter a incarné pendant plus d'un demi-siècle une vision exigeante et éclairée de la France, fidèle à ses principes fondateurs.
La transmission d'un héritage
Le maire a également insisté sur le rôle de modèle que représente Robert Badinter. « Son éloquence et son engagement ont toujours été au service d’une justice plus humaine, plus équitable, plus éclairée », a-t-il ajouté. Il a rappelé les nombreuses avancées juridiques portées par l'ancien ministre, telles que la fin des juridictions d'exception et le renforcement de la protection des victimes.
« Nommée à son image, cette nouvelle école de Nice Est portera la mémoire d’un homme qui croyait en l’intelligence, en la culture, en la force du droit, et qui toute sa vie a cherché à faire triompher la justice sur la vengeance », a poursuivi Christian Estrosi.
L'engagement de Robert Badinter en chiffres
- 1981 : Année de l'abolition de la peine de mort en France.
- 9 octobre 1981 : Date de promulgation de la loi sur l'abolition.
- 14 ans : Durée de son mandat à la présidence du Conseil constitutionnel (1986-1995).
- Plus de 50 ans : Carrière dédiée au droit et à la défense des libertés fondamentales.
Un contexte politique et mémoriel
Cette proposition de dénomination intervient dans un contexte où les choix de noms pour les lieux publics peuvent susciter des débats. Récemment, le choix de nommer l'esplanade du nouvel hôtel de police « Nicolas Sarkozy » avait généré une polémique. Le nom de Robert Badinter, en revanche, semble recueillir un large consensus.
Le parcours politique de Christian Estrosi lui-même témoigne d'une évolution sur la question de la peine capitale. En 1988, alors jeune député, il avait voté en faveur d'une proposition de loi visant à la rétablir.
Une évolution assumée
Interrogé sur ce vote passé par le journal Le Parisien en 2017, Christian Estrosi avait exprimé un profond regret, déclarant : « je déteste ce que j’ai été ». Il avait alors reconnu une erreur de jeunesse et affirmé que sa vision avait radicalement changé avec le temps. Sa proposition actuelle d'honorer Robert Badinter s'inscrit dans cette trajectoire et marque une adhésion pleine et entière à l'héritage de l'abolitionniste.
La date du prochain conseil municipal, où cette délibération sera à l'ordre du jour, n'a pas encore été communiquée. Le dernier s'est tenu le 1er octobre 2025. La validation de cette proposition par les élus niçois ne fait cependant que peu de doutes, tant la figure de Robert Badinter est respectée au-delà des clivages politiques.