La vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marie-Florence Bulteau-Rambaud, a présenté les initiatives en cours pour les lycées des Alpes-Maritimes. Les principaux axes incluent la rénovation des infrastructures, le renforcement de la sécurité et l'intégration de mesures de transition écologique. Cette approche vise à répondre aux besoins spécifiques de chaque établissement avec une stratégie « pragmatique ».
Points Clés
- 112 millions d'euros investis depuis 2016 pour la sécurité des lycées.
- 100% des établissements équipés de dispositifs de protection.
- 75,5 millions d'euros engagés pour des rénovations dans les Alpes-Maritimes.
- Priorité aux solutions écologiques passives contre la chaleur.
- Baisse du nombre d'apprentis, avec 14 600 dans les Alpes-Maritimes en 2024.
Sécurité Renforcée dans les Établissements Scolaires
Après les incidents récents, notamment l'attaque au lycée horticole d'Antibes, la sécurité des lycées est une priorité majeure pour la Région Sud. Marie-Florence Bulteau-Rambaud a souligné l'engagement du président Renaud Muselier sur ce dossier. Depuis 2016, 112 millions d'euros ont été alloués à la sécurisation des lycées de la région.
Actuellement, tous les lycées sont équipés de mesures de protection. Cela inclut des contrôles d'accès, des systèmes de vidéoprotection et des loges d'accueil avec des agents formés. Certains établissements disposent même de tourniquets pour filtrer les entrées. Ces dispositifs visent à créer un environnement plus sûr pour les élèves et le personnel.
Chiffres Clés Sécurité
- 112 millions d'euros : Investissement régional en sécurité depuis 2016.
- 100% : Proportion des lycées équipés de dispositifs de protection.
- 178 : Nombre de médiateurs déployés aux abords des établissements.
Défis Spécifiques aux Lycées Professionnels et Agricoles
La sécurisation des lycées professionnels et agricoles présente des défis uniques. Ces établissements, par leur nature, nécessitent la circulation d'outils professionnels ou s'étendent sur de vastes terrains sans clôture. La vice-présidente a insisté sur l'impossibilité de transformer ces lieux en « forteresses ».
Les lycées horticoles ou agricoles, par exemple, sont souvent ouverts au public via leurs magasins de vente. Les lycées hôteliers utilisent des couteaux, et les filières techniques manipulent divers outils. Dans ces contextes, la surveillance humaine reste essentielle. Les proviseurs, conseillers principaux d'éducation (CPE), assistants d'éducation (AED) et agents d'accueil jouent un rôle crucial.
« Rien ne remplace le contrôle visuel et humain. Les proviseurs, CPE, AED, agents d'accueil connaissent leurs élèves et peuvent repérer un comportement anormal. »
Le Rôle des Médiateurs et des Contrôles d'Accès
La Région Sud a déployé 178 médiateurs aux abords des lycées. Ces jeunes, souvent en formation BPJEPS, contribuent à désamorcer les tensions entre élèves avant qu'elles ne s'aggravent. Leur présence est particulièrement importante car de nombreux incidents se produisent aux alentours des établissements.
Concernant les contrôles, la fouille des sacs n'est pas du ressort des personnels de l'Éducation nationale ou de la Région. Seules les forces de police sont habilitées à effectuer ces vérifications. Un exemple récent à Menton a montré l'efficacité de ces interventions policières pour intercepter des objets dangereux avant leur entrée dans un lycée.
La stratégie régionale privilégie la multiplication des contrôles aux accès. Il s'agit également de différencier les alarmes (intrusion, incendie) et de demander systématiquement une pièce d'identité aux visiteurs extérieurs. Ces mesures visent à renforcer la sécurité sans entraver le fonctionnement pédagogique des établissements.
Garde Régionale des Lycées
La « garde régionale des lycées » est un dispositif mis en place par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle vise à apaiser la vie scolaire et à renforcer la sécurité aux abords des établissements. Les médiateurs en font partie intégrante.
Adaptation au Changement Climatique et Rénovations
La Région Sud intègre la transition écologique dans ses projets de rénovation. Face aux périodes de canicule, des solutions de rafraîchissement sont mises en œuvre. L'objectif est de réduire la température de quelques degrés, ce qui fait une différence significative pour les élèves et le personnel.
Lors de chaque réhabilitation, un maximum d'espaces verts et de plantations sont intégrés. La climatisation généralisée n'est pas une option privilégiée. Des raisons environnementales et l'existence de solutions alternatives plus durables expliquent ce choix. Des brasseurs d'air, des films sur les vitres, des rideaux occultants et des brise-soleil sont installés. Ces solutions ont prouvé leur efficacité, comme observé à La Réunion où les lycées fonctionnent sans climatisation malgré la chaleur constante.
Nouveaux Établissements et Projets dans les Alpes-Maritimes
Contrairement à d'autres régions, la Région Sud construit de nouveaux lycées. Deux projets sont en cours à Allauch et au Luc. Ces constructions privilégient des solutions architecturales innovantes. Elles intègrent la végétation, l'ombre naturelle et des systèmes de ventilation passive, tels que les puits canadiens. L'objectif est de concevoir des bâtiments adaptés au climat pour les 50 ou 100 prochaines années.
Dans les Alpes-Maritimes (06), aucun nouveau lycée n'est en projet. Cependant, plusieurs chantiers de rénovation importants sont en cours. Le lycée Masséna à Nice est l'un des projets les plus emblématiques. Il bénéficie d'un plan de rénovation en dix phases successives, représentant un investissement d'environ 50 millions d'euros. 8 millions d'euros ont déjà été consacrés à l'internat. La classification du bâtiment impose des contraintes spécifiques des architectes des bâtiments de France.
D'autres opérations concernent la rénovation de gymnases. Celui d'Estienne d'Orves est achevé, et celui de Carnot est en cours. Au total, près de 75,5 millions d'euros ont été engagés récemment pour les Alpes-Maritimes. Cela démontre un investissement significatif dans l'amélioration des infrastructures éducatives du département.
Soutien à l'Apprentissage et aux CFA
Bien que la compétence des Centres de Formation d'Apprentis (CFA) ait été transférée à l'État, la Région Sud maintient un soutien actif. Pour l'année 2025, 20 dossiers de CFA dans les Alpes-Maritimes recevront un soutien financier, pour un montant global de 3,8 millions d'euros. Deux enveloppes sont dédiées : environ 7 millions d'euros pour l'investissement et 3 millions pour l'équipement.
En 2024, la Région a soutenu des établissements comme le CFA du bâtiment d'Antibes et celui de Nice. Pour 2025, le Pôle national supérieur de danse Rosella Hightower à Cannes bénéficiera également d'une aide. Le CFA de Carros est reconnu comme un pôle d'excellence, mais il existe d'autres centres de qualité à Marseille et Toulon, par exemple.
Apprentissage en Chiffres
- 3,8 millions d'euros : Montant global de soutien aux CFA des Alpes-Maritimes en 2025.
- 71 300 : Nombre d'apprentis dans la région début 2024.
- 15 600 : Nombre d'apprentis dans les Alpes-Maritimes début 2024.
- 69 000 : Nombre d'apprentis attendus pour la rentrée 2024 dans la région.
- 14 600 : Nombre d'apprentis attendus pour la rentrée 2024 dans les Alpes-Maritimes.
Inquiétude face à la Baisse du Nombre d'Apprentis
Une préoccupation majeure concerne la baisse prévue du nombre d'apprentis. Au début de l'année 2024, la région comptait 71 300 apprentis, dont 15 600 dans les Alpes-Maritimes. Pour la rentrée prochaine, ces chiffres devraient diminuer à 69 000 pour la région et 14 600 pour le département.
Cette diminution est attribuée à la réduction des aides incitatives aux employeurs. Marie-Florence Bulteau-Rambaud a exprimé ses regrets face à cette situation. L'apprentissage est en effet considéré comme une voie d'excellence, offrant des parcours du CAP au diplôme d'ingénieur. Maintenir l'attractivité de cette voie est essentiel pour la formation professionnelle et l'insertion des jeunes sur le marché du travail.
Impact des Aides aux Employeurs
Les aides aux employeurs ont un rôle crucial dans l'encouragement de l'apprentissage. Leur réduction peut directement influencer le nombre de contrats signés et freiner le développement de cette filière de formation.