L'aéroport Nice Côte d'Azur se prépare à une étape majeure avec l'achèvement imminent de l'extension de son Terminal 2. Ce projet de 25 000 m², qui inclut une nouvelle salle d'enregistrement, vise à fluidifier le trafic passagers et à améliorer la connectivité de la région. L'ouverture est prévue pour le début de l'été 2026 au plus tard, avec une phase de rodage possible avant cette échéance.
Points Clés
- L'extension du Terminal 2 couvre 25 000 m².
- Une nouvelle salle d'enregistrement de 36 banques est un élément central.
- L'ouverture est envisagée pour le début de l'été 2026.
- Le projet vise à améliorer la fluidité du trafic et la connectivité.
- Les responsables de l'aéroport réfutent les accusations de pollution accrue.
Un Projet d'Envergure pour l'Aéroport de Nice
L'extension du Terminal 2 de l'aéroport Nice Côte d'Azur représente un investissement significatif pour l'infrastructure régionale. Les 25 000 m² de nouveaux bâtiments, construits principalement en bois et en acier, sont désormais presque achevés. Cette nouvelle structure s'étend sur une longueur considérable, se rapprochant du fleuve Var et du centre commercial Cap 3000.
Une partie de cette extension a déjà été mise en service en avril de l'année précédente. Il s'agit de la salle d'embarquement internationale. Cet espace permet aux passagers d'accéder aux vols long-courriers, notamment à l'A380 d'Emirates pour Dubaï. Il comprend également un nouveau salon et plusieurs commerces pour les voyageurs.
Chiffre Clé
L'extension du Terminal 2 ajoute 25 000 mètres carrés de surface, ce qui équivaut à environ trois terrains de football.
La Nouvelle Salle d'Enregistrement : Un Atout Majeur
L'élément le plus attendu de cette extension est la future grande salle d'enregistrement. Elle sera équipée de 36 banques d'enregistrement. Cet espace est décrit comme immense, lumineux et boisé. Son objectif principal est de fluidifier le trafic des passagers, en réduisant les temps d'attente et en améliorant l'expérience utilisateur.
Les travaux de gros œuvre et de sécurité sont déjà terminés. Il ne reste plus que la connexion des systèmes électroniques et des détails de finition. Le président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur, Franck Goldnadel, a qualifié cette extension d'« opportunité et de nécessité » pour la plateforme aéroportuaire.
« Cette extension est une opportunité et une nécessité », a déclaré Franck Goldnadel, président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur.
Un Parcours Juridique Complexe et des Travaux Avancés
Le projet a rencontré des oppositions et a fait l'objet de procédures judiciaires. Le permis de construire, délivré en 2019, avait été mis en suspens en raison de la pandémie de Covid-19. Franck Goldnadel a expliqué que le projet a été amélioré avant le lancement des travaux.
Des actions en justice ont été menées, d'abord en référé, puis sur le fond devant le tribunal administratif de Nice. Les autorités ont obtenu gain de cause. La cour d'appel de Marseille a ensuite demandé un complément à l'étude d'impact environnementale et sanitaire. Ce complément a été validé après une enquête publique, confirmant la validité juridique du permis de construire.
Les travaux ont débuté vers 2022 et sont désormais très avancés. La nouvelle salle d'enregistrement sera directement connectée à six postes avion existants, qui n'étaient auparavant accessibles qu'en bus. Cela permettra aux gros et moyens porteurs d'être directement au contact du terminal.
Contexte Historique
Le permis de construire pour cette extension remonte à 2019. Le développement a été ralenti par la crise sanitaire et les recours juridiques. Les travaux ont repris en force en 2022.
Réponses aux Préoccupations Environnementales
Les opposants au projet ont soulevé des inquiétudes concernant une augmentation de la pollution due à l'extension. Franck Goldnadel a fermement réfuté ces allégations. Il a souligné que les données de l'aéroport sont publiques et que l'enquête publique a clairement montré que la croissance de l'activité ne se traduit pas par un nombre accru d'avions.
Entre 2019 et 2024, l'aéroport a enregistré une croissance du nombre de passagers. Cependant, le nombre de mouvements d'avion n'a pas augmenté dans les mêmes proportions. La croissance est principalement due à l'utilisation d'avions plus grands et à un meilleur taux de remplissage. Une expertise indépendante, menée par des cabinets d'étude respectés, a confirmé ces conclusions.
- La croissance du trafic ne signifie pas plus d'avions.
- Les avions sont plus grands et mieux remplis.
- Les terrains utilisés pour l'extension étaient déjà bitumés, sans nouvelle artificialisation.
Capacité et Connectivité pour l'Avenir
Un lecteur a soulevé la question de la capacité de l'aéroport. En 1982, l'aéroport accueillait 3,4 millions de passagers. Aujourd'hui, il en reçoit 14,7 millions par an, tout en conservant seulement deux pistes. Le lecteur s'interroge sur la capacité de l'aéroport à maintenir la sécurité et la ponctualité dans ces conditions.
Franck Goldnadel a assuré que l'aéroport n'aura pas besoin de pistes supplémentaires pour son développement. Il a cité l'exemple d'autres aéroports internationaux qui gèrent un trafic plus important avec deux pistes. L'objectif n'est pas de battre des records de trafic, mais d'accueillir les passagers dans les meilleures conditions possibles, notamment en vue des Jeux olympiques d'hiver 2030.
Évolution du Trafic
De 3,4 millions de passagers en 1982 à 14,7 millions aujourd'hui, l'aéroport a vu son trafic augmenter considérablement.
Le président a insisté sur le rôle essentiel de l'aéroport pour la mobilité des habitants des Alpes-Maritimes. La région est enclavée, et le train n'offre pas toujours des alternatives rapides pour toutes les destinations nationales. L'aéroport est donc crucial pour les besoins professionnels, personnels, familiaux et touristiques.
« Notre raison d'être est de mieux connecter notre territoire. Et permettre aux Azuréens de ne pas se sentir déclassés », a-t-il affirmé. Il a ajouté que si la région perdait sa connectivité, cela pourrait avoir un impact négatif sur les entreprises, l'emploi et la richesse du territoire.
Un Engagement Environnemental Fort
Franck Goldnadel a mis en avant les efforts environnementaux de l'aéroport. Il a déclaré que l'objectif est d'atteindre la neutralité carbone pour les émissions directes et indirectes d'ici 2030, sans compensation. Depuis 2010, les émissions de CO2 ont été réduites de 93 à 95 %.
Des mesures concrètes ont été prises, telles que la transformation des installations de climatisation et de chauffage du Terminal 1, passant des turbines à gaz à l'utilisation de l'énergie issue des eaux usées. La flotte de véhicules a également été convertie à l'électrique. L'aéroport s'engage aussi dans la plantation et l'entretien de forêts pour créer des puits de carbone.
Accréditation Environnementale
L'aéroport Nice Côte d'Azur a été le premier de sa taille à obtenir une accréditation de niveau 5, le plus élevé, attestant de ses engagements environnementaux.
Concernant les émissions du Scope 3 (liées aux fournisseurs et à la logistique en aval), l'aéroport n'a jamais promis de les réduire d'ici 2030. Cependant, Franck Goldnadel a précisé qu'il sera possible de les maintenir, voire de les diminuer, quelle que soit la croissance du trafic. Les compagnies aériennes visent la neutralité carbone d'ici 2050 grâce à de nouveaux engagements.
L'aéroport encourage également l'utilisation de transports décarbonés. La présence de bus bas carbone ou électriques et du tramway permet à une partie des clients de choisir des alternatives à la voiture.
La Question des Retards et l'Inspection Générale
Franck Goldnadel a exprimé son mécontentement face aux retards et à la suraffluence observés pendant l'été. Il a qualifié l'aéroport de Nice de « le moins maltraité de France en matière de retards ». Les retards entraînent une multiplication des passagers dans les installations, créant une saturation.
Les retards ont des conséquences économiques importantes pour les compagnies aériennes et les passagers. Un avion à l'heure rapporte de l'argent, un avion en retard coûte de l'argent, et une annulation génère des coûts considérables pour l'hébergement des passagers. Cette situation dure depuis deux ans et demi et n'est pas acceptable.
« Nous sommes l'aéroport le plus maltraité de France en matière de retards », a affirmé Franck Goldnadel.
Le président a épargné le personnel de l'aviation civile, saluant leur technicité et leur professionnalisme. Il a cependant pointé un manque de personnel au sein de l'administration en charge du contrôle aérien comme cause principale des retards. Il a abordé ce sujet avec le ministre des Transports démissionnaire, qui a mandaté une inspection générale pour proposer des solutions. Cette information a été confirmée par Philippe Tabarot, qui a saisi l'inspection le 11 juillet.
Franck Goldnadel prévoit également de discuter de ces pistes de solution avec Chemseddine Chkioua, le nouveau directeur général de l'Aviation civile depuis le 1er octobre. Il espère améliorer la ponctualité, essentielle pour l'attractivité de la Côte d'Azur.