Le trafic aérien en Belgique a été fortement perturbé mardi soir et dans la nuit de mercredi suite à la détection de drones à proximité des aéroports de Bruxelles-Zaventem et de Liège. Cette situation a entraîné l'annulation de dizaines de vols, laissant des centaines de passagers dans l'incertitude et soulevant des questions de sécurité nationale dans un contexte déjà tendu.
Points Clés
- Environ 80 vols ont été annulés à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem mardi soir.
- Entre 400 et 500 passagers ont dû passer la nuit dans l'aérogare.
- Les survols de drones interviennent après des incidents similaires au-dessus de bases militaires sensibles.
- Une enquête a été ouverte et un conseil national de sécurité a été convoqué en urgence.
Chaos dans les aéroports de Bruxelles et Liège
Le contrôle aérien belge, géré par la société Skeyes, a pris la décision radicale d'interrompre tout le trafic à deux reprises mardi soir. Une première suspension a eu lieu vers 20h00, suivie d'une seconde aux alentours de 22h00, après que des drones ont été signalés près des pistes de Bruxelles-Zaventem, le principal hub du pays, et de l'aéroport de Liège.
Les conséquences ont été immédiates. À Bruxelles, près de 80 vols ont été annulés, forçant des centaines de voyageurs à trouver des solutions d'hébergement d'urgence. Ariane Goossens, porte-parole de Brussels Airport, a confirmé qu'entre 400 et 500 personnes ont passé la nuit sur place. Plusieurs appareils en approche ont également été déroutés vers d'autres aéroports, notamment aux Pays-Bas.
L'aéroport de Liège, une plaque tournante majeure pour le fret aérien en Europe, a également subi des perturbations importantes. Son activité, principalement nocturne, a été interrompue pendant environ six heures avant de pouvoir reprendre progressivement avant 2h00 du matin mercredi.
Les chiffres de la perturbation
- 80 vols annulés à Bruxelles.
- 400 à 500 passagers bloqués pour la nuit.
- 6 heures d'interruption du trafic à l'aéroport de Liège.
- 2 suspensions du trafic aérien national.
L'impact sur les liaisons avec la France
Bien que la situation tende à se normaliser ce mercredi matin, des répercussions se font encore sentir sur le programme des vols. Les liaisons avec la France, et notamment la Côte d'Azur, sont suivies de près par les voyageurs.
Selon les informations disponibles, le vol prévu au départ de Nice à destination de Bruxelles à 13h45 ce mercredi est pour l'instant maintenu sans retard. Dans le sens inverse, le vol en provenance de la capitale belge vers Nice, prévu à 11h10, ne signale pas de perturbation non plus.
Cependant, d'autres vols accusent des retards. C'est le cas notamment d'une liaison entre Bruxelles et Marseille, qui devait initialement décoller à 9h35 et a été reportée à 11h00. Les passagers sont invités à vérifier le statut de leur vol auprès de leur compagnie aérienne.
Un contexte de menaces répétées
Ces incidents ne sont pas des cas isolés. Depuis plusieurs semaines, la Belgique fait face à une série de survols de drones au-dessus de sites stratégiques et sensibles, ce qui accroît l'inquiétude des autorités.
Des sites stratégiques survolés
Le week-end dernier, la base militaire de Kleine-Brogel, qui abriterait des armes nucléaires américaines, a été survolée à trois reprises. Mardi soir, de nouveaux survols suspects ont été signalés au-dessus de ce même site ainsi que de la base aérienne de Florennes, où sont stationnés les nouveaux avions de chasse F-35 de l'armée belge.
Le ministre de la Défense, Theo Francken, a évoqué une opération coordonnée menée par des « professionnels » visant à « déstabiliser » le pays, sans pour autant désigner de responsable. Ces événements ont conduit à l'ouverture d'une enquête par le service de renseignement militaire.
La sécurité nationale en question
Face à l'escalade, les responsables politiques et aéroportuaires expriment leur vive préoccupation. La perturbation du trafic aérien commercial marque une nouvelle étape dans cette série d'incidents.
« C’est inquiétant pour la sûreté nationale », a déclaré Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport de Liège, à la radio publique RTBF, soulignant la gravité de la situation.
En réponse à cette crise, le ministre belge de l'Intérieur, Bernard Quintin, a demandé la convocation d'un conseil national de sécurité en urgence. L'objectif est d'évaluer la menace et de coordonner les mesures à prendre pour protéger les infrastructures critiques du pays contre ce nouveau type de risque.
Alors que le trafic aérien reprend son cours, les enquêteurs travaillent désormais à identifier l'origine et les intentions derrière ces survols qui ont paralysé une partie du ciel européen.





