Un incident aérien a été évité de justesse le dimanche 21 septembre à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Deux avions, l'un d'easyJet et l'autre de Nouvelair, ont failli entrer en collision. La compagnie Nouvelair a d'abord invoqué des « conditions météorologiques extrêmement difficiles » pour expliquer l'événement. Cependant, le témoignage d'un passager présent à bord de l'avion de Nouvelair, étayé par une vidéo, remet en question cette version des faits. Il décrit une météo clémente au moment de l'approche.
Points Clés
- Un incident aéroportuaire a failli entraîner une collision entre un avion easyJet et un avion Nouvelair à Nice.
- Nouvelair a communiqué sur des « conditions météorologiques difficiles » comme cause.
- Un passager de Nouvelair conteste cette explication, vidéo à l'appui.
- Le passager déplore le manque d'information de la part de la compagnie après l'incident.
- Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) mène actuellement une enquête approfondie.
Un atterrissage mouvementé à l'aéroport de Nice
L'incident s'est produit vers 23h30. L'avion de Nouvelair, en provenance de Tunis, entamait sa phase d'atterrissage. Au même moment, un appareil easyJet (vol U2 4706) se préparait à décoller pour Nantes. Selon les premières informations, l'avion tunisien aurait frôlé celui au sol à environ trois mètres de distance. Face à cette situation critique, le pilote de Nouvelair a dû remettre les gaz, reprendre de l'altitude, avant de se poser sans encombre quinze minutes plus tard.
Samuel A., 47 ans, résident niçois et passager régulier de la ligne Tunis-Nice, était à bord. Il se dit encore « sous le choc » et exige des « réponses transparentes » de la part de la compagnie. Assis près du hublot, il a filmé l'approche de l'avion, capturant des images qui contredisent la version officielle de Nouvelair.
Un Chiffre Clé
La distance estimée entre les deux avions au moment critique était d'environ 3 mètres, soulignant la gravité de l'incident évité.
La version de Nouvelair et le témoignage du passager
Dans un communiqué publié le mardi 23 septembre, Nouvelair a attribué l'incident à des « conditions météorologiques particulièrement difficiles ». La compagnie a évoqué de très fortes pluies et une visibilité extrêmement réduite. Elle a également assuré coopérer pleinement avec le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), en charge de l'investigation.
Cependant, le témoignage de Samuel A. offre une perspective différente. Ce dernier a filmé la descente de l'appareil. Sur ses images, la baie des Anges apparaît clairement visible, malgré quelques gouttes de pluie sur le hublot. Il affirme que la côte était « très claire » et que le littoral était « très bien visible ». Il reconnaît avoir vu des éclairs au loin, vers le Var et les montagnes, mais précise que Nice n'était pas encore affectée par les orages au moment de l'incident.
« Sur la côte, c'était très clair, on voyait très bien le littoral. Quand on regardait au loin le Var et les montagnes, oui, il y avait des éclairs. Mais à ce moment-là, Nice n'était pas encore touchée par les orages, ils sont venus bien après l'atterrissage. »
Des conditions météo contestées
Samuel A. est un habitué des vols vers Tunis. Il a déjà connu des atterrissages complexes à Nice, notamment lors de forts vents ayant forcé un détournement vers Marseille. Mais pour ce dimanche 21 septembre, il est catégorique : « Quand on a commencé à atterrir, ça ne bougeait pas, tout était normal, il n'y avait pas de vent. » Il a juste eu l'impression que l'avion arrivait « très vite », une perception partagée par sa voisine de siège. Lorsque le pilote a remis les gaz, les passagers n'ont « pas du tout compris pourquoi ». Ils n'ont pas aperçu l'avion easyJet au sol.
Le passager réfute fermement les explications de Nouvelair concernant le brouillard. « Il n'y avait aucun brouillard sur la piste », insiste-t-il. Pour appuyer ses dires, il a fourni une photo prise le soir même depuis son quartier du port, montrant la piste d'atterrissage au loin, ce qui aurait été impossible avec du brouillard. « Il n'y avait aucun vent. Je ne comprends pas... », ajoute-t-il, exprimant son incompréhension face aux justifications de la compagnie.
Le Rôle du BEA
Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) est l'organisme français chargé des enquêtes techniques sur les accidents et incidents de l'aviation civile. Son rôle est de déterminer les circonstances et les causes des événements pour améliorer la sécurité aérienne, et non de déterminer les responsabilités.
Manque de communication et conséquences psychologiques
L'une des principales critiques de Samuel A. concerne le manque de communication de la compagnie aérienne. Il a découvert l'incident et la collision évitée « lundi dans le journal », soit le lendemain des faits. Cette absence d'information directe a été un choc pour lui. Après la remise des gaz et l'atterrissage, le personnel de bord a agi « comme après un voyage normal », sans mentionner l'incident.
Selon le passager, « la moindre des choses aurait été de nous dire qu'il y a eu un incident ». Il estime que cette attitude est « pas correcte de la part de Nouvelair », surtout au regard de la situation vécue par les passagers de l'avion easyJet, qui ont assisté de près à la scène. Cet événement a eu un impact psychologique important sur lui. Depuis lundi, l'incident le préoccupe constamment. Ses amis lui ont exprimé leur soulagement de le voir en vie. Il confie ne plus avoir envie de reprendre l'avion, malgré ses habitudes de voyage.
- Lundi : Samuel A. apprend l'incident par la presse.
- Mardi : Nouvelair publie un communiqué attribuant l'incident aux conditions météorologiques.
- Mercredi : Météo-France transmet ses données au BEA.
Attente des résultats de l'enquête
Samuel A. insiste sur le fait que sa démarche n'est pas motivée par une demande de compensation financière, mais par la recherche de « réponses » et la volonté que « les personnes qui ont commis cette erreur soient condamnées, pour que cela ne se reproduise pas ». Il attend avec impatience les résultats de l'enquête menée par le BEA.
Météo-France Alpes-Maritimes a confirmé avoir transmis toutes les informations pertinentes concernant les conditions météorologiques du dimanche 21 septembre à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, ainsi qu'au service de la navigation aérienne, dans le cadre des investigations en cours. Cependant, aucune précision supplémentaire ne sera communiquée à la presse tant que l'enquête est en cours, selon un interlocuteur de Météo-France. L'attente des conclusions du BEA est donc primordiale pour éclaircir les circonstances exactes de cet incident.