L'actrice Joséphine Japy a présenté son premier long-métrage en tant que réalisatrice, "Qui brille au combat", lors de la 7e édition du festival Cinéroman à Nice. Le film, projeté le 30 septembre, explore de manière intime l'histoire de sa famille et le handicap de sa sœur, atteinte d'une maladie génétique rare.
Déjà remarqué en séance spéciale au Festival de Cannes 2025, ce projet marque une nouvelle étape dans la carrière de l'actrice de 31 ans, lauréate d'un César en 2015. Il s'agit d'une œuvre profondément personnelle, inspirée par son propre vécu.
Points Clés
- Joséphine Japy réalise son premier film, "Qui brille au combat", inspiré de sa propre histoire familiale.
- Le film a été présenté au festival Cinéroman à Nice après une sélection au Festival de Cannes.
- L'intrigue est centrée sur le syndrome de Phelan-McDermid, une maladie génétique rare dont souffre la sœur de la réalisatrice.
- Le casting réunit Mélanie Laurent, Angelina Woreth, Sarah Pachoud et Pierre-Yves Cardinal.
Une première réalisation présentée sur la Côte d'Azur
Le festival Cinéroman, qui se déroule chaque année à Nice, met en lumière les liens entre la littérature et le cinéma. C'est dans ce cadre que Joséphine Japy a choisi de présenter "Qui brille au combat". La projection a eu lieu le mardi 30 septembre au cinéma Pathé Gare du Sud, offrant au public niçois un aperçu de cette œuvre poignante, en grande partie tournée sur la Côte d'Azur.
Pour l'actrice, connue du grand public depuis son rôle dans "Respire" de Mélanie Laurent, ce passage derrière la caméra représente bien plus qu'une simple évolution de carrière. C'est une démarche personnelle et courageuse pour raconter une histoire qu'elle a longtemps gardée pour elle.
Le festival Cinéroman
La 7e édition du festival Cinéroman s'est tenue à Nice, avec des rencontres et des projections organisées dans des lieux emblématiques comme l'hôtel Le Negresco. L'événement a pour vocation de célébrer les films adaptés d'œuvres littéraires, créant un pont entre deux formes d'art. Joséphine Japy était également présente en tant qu'actrice dans un autre film en compétition, "Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan" de Ken Scott.
Au cœur d'un récit familial poignant
Le titre du film, "Qui brille au combat", n'est pas anodin. Il correspond à l'étymologie du prénom de sa sœur, Bertille. Cette dernière est atteinte du syndrome de Phelan-McDermid, un trouble génétique rare qui provoque des retards de développement et un comportement proche de l'autisme.
Le film ne cherche pas à être un documentaire, mais une fiction inspirée de faits réels. Il explore les dynamiques familiales face au handicap, la résilience d'une mère et la difficulté pour une jeune sœur de construire sa propre vie.
Un casting au service de l'émotion
Pour incarner ces personnages complexes, Joséphine Japy a réuni une distribution de talent. Elle a confié le rôle de sa sœur à l'actrice Sarah Pachoud. Son propre double fictionnel, une jeune femme de 17 ans nommée Marion, est interprété par Angelina Woreth.
Le choix de Mélanie Laurent pour jouer la mère, une femme combattive et souvent au bord de la rupture, est particulièrement symbolique. C'est en effet Mélanie Laurent qui avait dirigé Joséphine Japy dans "Respire", le film qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin. Le père, un personnage plus en retrait, est joué par le comédien québécois Pierre-Yves Cardinal.
"Il fallait que ce soit des personnages auxquels je puisse croire, qu’ils aient leur propre originalité. Je n’étais pas dans une démarche documentaire", a expliqué Joséphine Japy à propos de ses choix de casting.
Briser le silence et la pudeur
Réaliser ce film a été un long processus pour Joséphine Japy. Elle a dû surmonter une grande pudeur pour partager cette facette de sa vie. Elle a confié que de nombreuses personnes de son entourage professionnel, qui la connaissent depuis ses débuts à l'âge de 10 ans, ignoraient tout de cette histoire familiale.
"Avant de commencer le tournage, il fallait que je me débarrasse de ma dernière pudeur", a-t-elle déclaré. Ce travail sur elle-même était une étape nécessaire pour pouvoir diriger ses acteurs et porter ce récit à l'écran avec sincérité.
Le syndrome de Phelan-McDermid
- C'est une maladie génétique rare due à une anomalie sur le chromosome 22.
- Elle se caractérise principalement par un retard de développement global, un retard ou une absence de langage et des troubles du spectre autistique.
- Le diagnostic est souvent tardif, et la maladie reste peu connue du grand public.
Les défis de l'émancipation
Au-delà du handicap, "Qui brille au combat" aborde un thème universel : la difficulté de quitter le cocon familial pour vivre sa propre vie. Cette problématique est particulièrement intense pour les frères et sœurs de personnes en situation de handicap, qui peuvent ressentir une forte culpabilité ou un sens du devoir.
Dans le film, le personnage de Marion tente de s'échapper à travers une relation amoureuse avec un homme plus âgé, un restaurateur à succès. Cette relation s'avère rapidement toxique, la ramenant vers le foyer familial. La réalisatrice a souhaité montrer comment cette expérience, qu'elle qualifie de "pernicieuse ou violente", est une réalité pour beaucoup de jeunes femmes lors de leurs premières amours.
Cette intrigue fait écho à la vie personnelle de Joséphine Japy, qui a été en couple avec le chef Jean Imbert. Ce dernier a fait l'objet d'accusations de la part de plusieurs ex-compagnes. Le film explore ainsi la manière dont les dynamiques familiales peuvent rendre une jeune femme plus vulnérable dans ses relations extérieures.
En définitive, "Qui brille au combat" est une œuvre à plusieurs niveaux. C'est le portrait d'une famille face à la maladie, une réflexion sur le rôle des aidants, mais aussi le récit d'une jeune femme qui se bat pour trouver sa propre lumière, en dehors de l'ombre portée par le handicap de sa sœur.





