À Saint-Laurent-du-Var, six édifices religieux, allant d'une église du XIe siècle à une construction contemporaine, composent un patrimoine architectural et spirituel unique. Chaque clocher raconte une partie de l'histoire de la commune, de ses traditions et de l'engagement de ses habitants. Roland Galligani, responsable de l'équipe liturgique locale, partage les récits qui animent ces lieux de culte.
Points Clés
- La commune de Saint-Laurent-du-Var abrite six édifices religieux aux styles et époques variés.
- Le patrimoine s'étend de l'église Saint-Laurent, datant du XIe siècle, à l'église moderne Saint-Joseph, consacrée en 2009.
- Chaque bâtiment témoigne d'une histoire locale spécifique, incluant des initiatives citoyennes, des dons privés et des événements historiques.
- Plusieurs de ces chapelles font l'objet d'efforts de restauration et de réouverture pour préserver leur héritage.
Saint-Joseph, le visage contemporain de la foi
L'église Saint-Joseph se distingue par son architecture résolument moderne. Consacrée en janvier 2009, sa construction répondait à un besoin concret pour la communauté. « Le projet est né d'une volonté d'offrir à la ville et au doyenné un édifice plus grand, capable d'accueillir dignement les célébrations », explique Roland Galligani.
Le projet, initié dans les années 2000 par le père Castro, a vu le jour grâce à une convergence d'événements favorables. Un horticulteur spécialisé dans la culture de roses a cédé le terrain pour un montant symbolique. Par la suite, un promoteur suisse a financé l'intégralité des travaux et du mobilier, tout en restant discret.
« On peut dire que l’église a littéralement été bâtie sur des fleurs », souligne Roland Galligani avec un sourire.
Construite en béton, l'église Saint-Joseph tire sa singularité de ses vitraux modernes. Ces œuvres, qui baignent l'intérieur de lumière, ont été créées par le couple d'artistes Frédéric et Christine Pélissier, installés à Sainte-Agnès.
Saint-Laurent, la gardienne de l'histoire
L'église Saint-Laurent est le plus ancien édifice religieux du territoire. Érigée par les Augustins au XIe siècle, elle conserve son clocher d'origine, qui est aujourd'hui classé monument historique. « Le bâtiment a connu plusieurs restaurations, la dernière il y a trois ans. Le clocher, lui, reste inchangé, témoin des siècles », précise Roland Galligani.
Bien que portant le nom du saint patron de la ville, l'église est principalement dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Une découverte surprenante a eu lieu lors de travaux dans les années 1970.
Une découverte sous la nef
Lors du repavage de l'église, les ouvriers ont mis au jour une vaste cavité sous la nef. À l'intérieur se trouvaient des ossements humains ainsi que d'anciennes bouteilles de vin. « Rien de probant pour parler d’une sépulture, mais on suppose que les Augustins pouvaient y entreposer leurs réserves », note M. Galligani.
Les chapelles, au cœur des quartiers
Outre ses deux églises principales, Saint-Laurent-du-Var compte quatre chapelles qui témoignent de la vie et de la croissance de ses différents quartiers au fil du XXe siècle.
La chapelle Jeanne-d’Arc
Construite il y a environ cinquante ans sous l'impulsion du père Isnardi, la chapelle Jeanne-d’Arc reflète le dynamisme pastoral des années 1970. Son emplacement, en contrebas de la route, est dû à des contraintes de copropriété sur le terrain acquis à l'époque.
Sa charpente en chêne massif est considérée comme un véritable chef-d'œuvre artisanal. La chapelle reste un lieu de culte actif, avec une messe célébrée tous les dimanches à 9 heures.
Sainte-Geneviève, l'initiative des habitants
Dans les années 1970, des habitants du quartier excentré de Montaleigne, menés par une conseillère municipale, Madame Blondeau, se sont mobilisés pour construire leur propre lieu de culte. La chapelle Sainte-Geneviève est le fruit de cet effort communautaire.
« C’est un lieu chaleureux, remis récemment à neuf : toiture, sonorisation, chauffage… », détaille Roland Galligani. Pour maintenir le lien social, une messe y est désormais célébrée chaque dernier dimanche du mois. Les paroissiens espèrent faire revivre les traditions d'antan, comme la kermesse annuelle dont les bénéfices finançaient l'entretien du bâtiment.
Des lieux nés de la volonté populaire
La construction des chapelles Jeanne-d’Arc et Sainte-Geneviève dans les années 1970 illustre une période où l'expansion urbaine s'accompagnait d'initiatives locales fortes pour créer des lieux de rassemblement et de culte au sein des nouveaux quartiers, souvent à l'initiative des résidents eux-mêmes.
Des trésors patrimoniaux à préserver
Deux autres chapelles, plus anciennes, complètent ce patrimoine et portent une forte charge émotionnelle et historique pour les Laurentins.
Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
« C’est un petit bijou, la plus petite des six », confie Roland Galligani. Cette chapelle a été construite au XIXe siècle en remerciement à la Vierge Marie après la fin d'une épidémie de choléra qui avait touché la région.
Ses fresques intérieures ont été entièrement restaurées par une artiste bénévole, préservant ainsi sa beauté. Les célébrations y sont rares, se limitant au lundi de Pâques et à la fête de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Faute de bénévoles pour l'ouvrir régulièrement, elle reste un lieu de mémoire cher aux anciens du quartier.
Sainte-Pétronille, vers une renaissance
Édifiée au XIXe siècle au milieu des collines et des oliviers, la chapelle Sainte-Pétronille était autrefois le théâtre d'un pèlerinage annuel très populaire. Cette tradition a cependant été interrompue après un grave incident de sécurité.
Fermée au public depuis trois ans en raison d'une infestation de termites, la chapelle est aujourd'hui sur la voie de la réouverture. « Le traitement est terminé, on espère la rouvrir pour la messe de la Pentecôte », annonce Roland Galligani. La mairie a également prévu des travaux de peinture pour restaurer les parties endommagées. La communauté locale attend avec impatience de voir ce lieu historique reprendre vie.