Le projet de Campus Santé de l'Université Côte d'Azur à Nice franchit une étape décisive avec un budget de 48 millions d'euros presque entièrement sécurisé. Cette nouvelle infrastructure, dont les travaux devraient débuter fin 2026, vise à unifier et moderniser la formation des professionnels de santé pour répondre aux besoins croissants du territoire.
Points Clés
- Un budget de 48 millions d'euros est quasiment bouclé pour le projet.
- Les travaux devraient commencer fin 2026 ou début 2027 pour une durée de trois ans.
- Le campus regroupera les formations de médecine, pharmacie, odontologie et plusieurs filières paramédicales.
- L'objectif est de répondre à la saturation des locaux actuels et d'adapter la formation aux nouvelles méthodes pédagogiques.
Un projet stratégique pour la santé régionale
Le futur Campus Santé de Nice est désormais sur les rails. Lors d'une conférence de presse le 18 décembre, Jeanick Brisswalter, président d'Université Côte d'Azur, a confirmé l'avancement du projet. « Puisque nous avons obtenu toutes les autorisations, puisque le concours d’architectes est lancé avec 46 candidatures et une désignation de l’architecte en février 2026, nous pouvons annoncer que nous aurons le premier coup de pioche à la fin de l’année 2026 », a-t-il déclaré.
Ce projet d'envergure est conçu pour devenir un pôle d'excellence en matière de formation, de recherche et d'innovation dans le domaine de la santé. Il répond à un besoin urgent de modernisation et d'agrandissement des infrastructures existantes, devenues inadaptées face à l'augmentation du nombre d'étudiants.
« Ce Campus Santé est une étape essentielle dans la trajectoire d’Université Côte d’Azur. On souhaite adosser une formation d’excellence dans les domaines médical et paramédical, connectée à la recherche et à l’innovation, au service du bien-être et de la santé des citoyens », a précisé Jeanick Brisswalter.
Un besoin urgent de modernisation
Les locaux actuels de la faculté de médecine sont décrits comme étant « saturés, dispersés, inadaptés aux nouvelles méthodes pédagogiques et à l’augmentation des effectifs ». Construits pour accueillir 70 étudiants, ils en reçoivent aujourd'hui 280, illustrant la pression démographique sur les formations de santé.
Un financement public majeur
Le budget global du projet s'élève à 48 millions d'euros, une somme revue à la baisse par rapport à l'estimation initiale de 70 millions. Le financement est assuré par plusieurs acteurs publics, témoignant de l'importance stratégique du campus pour le territoire.
La majorité des fonds provient du Contrat de plan État-Région (CPER) avec une contribution de 32,6 millions d'euros. À cela s'ajoutent 5,4 millions d'euros issus des projets « Campus Prometteur ». Les collectivités locales ont également apporté leur soutien : la métropole Nice Côte d’Azur a engagé 2 millions d'euros et le département des Alpes-Maritimes près d'un million.
Un engagement renforcé de l'État
Lors de la présentation, le préfet Laurent Hottiaux a annoncé un effort financier supplémentaire de l'État à hauteur de 3,77 millions d'euros. « Par ce financement global, l’État envoie un signal clair et sans ambiguïté : ce campus est un investissement qui est stratégique, pour la formation des enseignants, pour la qualité des soins, pour la souveraineté sanitaire de tout un territoire », a-t-il affirmé.
Malgré ces contributions significatives, il manque encore un peu plus de trois millions d'euros pour boucler entièrement le budget. Le président de l'université espère un soutien complémentaire de la région Sud pour finaliser le plan de financement.
Regrouper pour mieux former
L'un des principaux objectifs du Campus Santé est de rassembler en un seul lieu des formations aujourd'hui dispersées. Le futur site accueillera les étudiants en :
- Médecine
- Odontologie (dentaire)
- Pharmacie
- Maïeutique (sage-femme)
- Kinésithérapie
- Orthophonie
- Soins infirmiers spécialisés
Ce regroupement facilitera les synergies entre les différentes disciplines et encouragera une approche collaborative des soins, essentielle dans les pratiques médicales modernes. Il permettra également de mutualiser les ressources et d'offrir des équipements pédagogiques de pointe à tous les étudiants.
Une réponse à la saturation actuelle
La situation actuelle est devenue critique pour de nombreuses filières. Jean Dellamonica, doyen de la faculté de médecine, a souligné que sa faculté, conçue pour 70 étudiants, en accueille désormais 280. « Notre responsabilité sociale est de fournir le nombre de professionnels dont notre territoire et dont les citoyens ont besoin », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité de former « toutes les professions du soin ».
Ce constat est partagé par d'autres départements. Auriane Gros, directrice du département d'orthophonie, a confirmé les difficultés liées au manque de place malgré l'augmentation des promotions. « Nous sommes obligés de recourir plus à la visio, ce qui pour des enseignements très pratiques peut être un peu délétère pour la formation », a-t-elle regretté. Pour sa filière, l'objectif avec le nouveau campus est de doubler les effectifs pour former 80 orthophonistes chaque année.
Un calendrier ambitieux
Le projet avance à grands pas. Le concours d'architectes, qui a attiré 46 candidatures, devrait aboutir à la sélection du lauréat en février 2026. La date de début des travaux fait l'objet d'une légère nuance entre les responsables.
Le président de l'université, Jeanick Brisswalter, table sur un premier coup de pioche fin 2026. De son côté, le préfet Laurent Hottiaux s'est montré plus prudent, évoquant une échéance « plutôt en 2027 ». Quoi qu'il en soit, le chantier devrait durer environ trois ans, pour une ouverture potentielle du campus à l'horizon 2030.
Ce projet est perçu non seulement comme une construction de bâtiments, mais comme « un choix collectif, un engagement durable, une réponse concrète aux défis majeurs que sont la santé, le vieillissement de la population, la formation des soignants et l’excellence de notre recherche », a conclu le préfet.





