Les habitants du nouveau quartier Joia Méridia à Nice-Ouest font face à des tarifs de stationnement jugés prohibitifs, atteignant jusqu'à 199 euros par mois. Proposés par l'opérateur privé Indigo, ces prix suscitent une vive colère et ont poussé la Métropole Nice-Côte d'Azur à intervenir pour tenter de trouver une solution.
Face au mécontentement grandissant, une rencontre est prévue entre les élus de la Métropole et les responsables d'Indigo. L'objectif est de discuter de cette politique tarifaire qui semble déconnectée des réalités du marché local et de la situation des familles et actifs que le quartier cherche à attirer.
Les points clés de l'affaire
- Des abonnements mensuels pour le stationnement à Joia Méridia coûtent jusqu'à 199 euros.
- Les résidents dénoncent des prix "hors de prix" fixés par l'opérateur privé Indigo.
- La Métropole Nice-Côte d'Azur a prévu de rencontrer Indigo pour négocier.
- Le statut privé du parking limite le pouvoir d'intervention de la collectivité sur les tarifs.
- Des alternatives comme les parcs-relais du tramway existent mais ne répondent pas à tous les besoins.
Des tarifs qui provoquent la colère des habitants
Le quartier de Joia Méridia, conçu pour être un pôle d'attractivité pour les familles et les professionnels, est aujourd'hui au cœur d'une polémique sur le coût du stationnement. Les résidents se voient proposer des abonnements mensuels par la société Indigo à des prix qui déclenchent l'incompréhension et la frustration.
Le tarif le plus élevé atteint 199 euros par mois pour un accès 24/7, et grimpe à 228 euros pour une formule sans engagement. D'autres options, à peine plus abordables, sont également disponibles : 182,50 euros par mois pour un stationnement en semaine uniquement, ou 77,50 euros pour un accès limité aux nuits et aux week-ends. Pour de nombreux ménages, ces montants représentent une charge financière considérable, s'ajoutant au coût de la vie déjà élevé.
Joia Méridia : un écoquartier tourné vers l'avenir
Situé dans la plaine du Var, Joia Méridia est l'un des projets phares de l'Éco-Vallée de Nice. Il a été pensé comme un quartier mixte et durable, combinant logements, bureaux, commerces et espaces verts. L'objectif est d'y développer une nouvelle centralité urbaine, bien desservie par les transports en commun, notamment la ligne 3 du tramway.
La Métropole face à un opérateur privé
Le mécontentement des habitants n'a pas laissé la Métropole Nice-Côte d'Azur indifférente. Gaël Nofri, vice-président de la Métropole, a confirmé qu'une rencontre avec les dirigeants d'Indigo était programmée pour aborder ce problème. Il a exprimé son soutien aux résidents, qualifiant lui-même les tarifs d'"excessifs".
"Nous allons recevoir Indigo, rendez-vous est pris. Je partage l’avis des riverains : le tarif est excessif et nous allons le leur dire !" a déclaré Gaël Nofri le 1er octobre.
Cependant, le pouvoir de la collectivité reste limité. Le parking étant une propriété privée, la Métropole ne peut légalement imposer une grille tarifaire. "Ils sont en pleine propriété, ils ont acheté le terrain et construit le parking. On ne peut pas leur imposer des tarifs", a précisé l'élu. La discussion prendra donc la forme d'une négociation plutôt que d'une injonction.
Une stratégie commerciale jugée "déconnectée"
Pour Gaël Nofri, la politique tarifaire d'Indigo à Joia Méridia est économiquement discutable et pourrait se révéler contre-productive pour l'entreprise elle-même. Il estime que ces prix ne correspondent pas à la réalité du marché ni à la demande locale.
Comparaison des offres de stationnement
- Parking Indigo Joia Méridia : 199 €/mois (24/7)
- Parcs-relais du tramway : 40 €/mois (offre soirs et week-ends)
- Stationnement sur voirie (zone verte) : Environ 30-40 €/mois pour les résidents (selon les zones)
"Ce tarif n’est pas tenable puisque c’est la loi de l’offre et de la demande : cette offre est déconnectée des prix du marché et ils doivent déjà s’en rendre compte", analyse le vice-président. Selon lui, Indigo n'a aucun intérêt à maintenir des prix si élevés si cela conduit à un faible taux d'occupation. La crainte est que les places de parking restent vides, ce qui ne serait bénéfique ni pour les résidents, ni pour l'opérateur.
La Métropole espère donc que la discussion permettra de faire prendre conscience à Indigo de la nécessité d'ajuster sa stratégie. "Je souhaite qu’ils corrigent cela. On va essayer de négocier", a conclu M. Nofri.
Quelles alternatives pour les automobilistes ?
La question du stationnement dans les nouveaux quartiers est un enjeu majeur. Gaël Nofri rappelle que la responsabilité de prévoir des places suffisantes incombe en premier lieu aux promoteurs immobiliers lors de la conception des immeubles. Il souligne également que les acheteurs doivent intégrer cette dimension lors de l'acquisition de leur logement.
De son côté, la Métropole a concentré ses investissements sur le développement des transports en commun, avec la création du tramway. Cette infrastructure est complétée par un réseau de parcs-relais, qui représentent une solution alternative. Ces parkings, situés le long des lignes de tramway, proposent des abonnements attractifs, notamment une formule soirs et week-ends à 40 euros par mois.
Toutefois, cette option présente des contraintes. Le stationnement y est limité à 23 heures consécutives, ce qui ne convient pas à un usage résidentiel permanent. Pour les habitants de Joia Méridia, qui ont besoin d'une solution de stationnement quotidienne et flexible, l'offre des parcs-relais ne constitue qu'une réponse partielle à leur problème.