Dans le nouveau quartier de Méridia à Nice, trouver une place de stationnement est devenu un défi quotidien pour les résidents. Entre des tarifs d'abonnement parmi les plus élevés de la ville et une offre jugée insuffisante, la tension monte et le problème commence à affecter les quartiers voisins.
Le parking Joia Meridia, géré par la société Indigo, est au cœur des préoccupations. Un abonnement mensuel y coûte 199 euros avec un engagement annuel, et jusqu'à 228 euros sans engagement. Ces tarifs placent ce parking comme le deuxième plus cher de Nice, juste derrière celui d'Arénas Cassin-Aéroport.
Les points clés
- Les tarifs du parking Joia Meridia atteignent 199 €/mois, parmi les plus chers de Nice.
- Les résidents peinent à trouver des alternatives abordables, avec des places à la vente pour 25 000 € sur 25 ans.
- La saturation du stationnement s'étend au quartier voisin de Sainte-Marguerite.
- Les parkings-relais sont jugés inadaptés ou trop éloignés par les habitants.
- La mairie annonce un projet de nouveau parking, mais les détails restent flous.
Des tarifs prohibitifs et des alternatives rares
Le coût élevé du stationnement à Méridia force les habitants à chercher des solutions alternatives, souvent sans succès. Antony Sorrento, président du collectif Meridia, souligne la difficulté de la situation. « Je pense que les propriétaires les gardent. C'est une denrée rare, ici », explique-t-il, décrivant un marché où les places disponibles sont peu nombreuses et chères.
L'achat d'une place n'est pas non plus une option viable pour tous. M. Sorrento raconte s'être vu proposer une place de parking pour 25 000 euros lors de l'acquisition d'un studio. Il s'agissait cependant d'une concession de 25 ans pour une place non fermée. « Ça ne vaut absolument pas le coup. Et si on a le choix entre ça et une place louée à prix d'or, ça devient compliqué… », déplore-t-il.
Le stationnement à Nice en chiffres
Avec un abonnement mensuel à 199 euros, le parking Joia Meridia est le deuxième plus onéreux de la ville. Il est devancé par le parking Arénas Cassin-Aéroport (216 €/mois). D'autres parkings du centre-ville affichent également des tarifs élevés, comme Notre-Dame (191,50 €) et Gare du Sud (190 €).
Un quartier en plein développement
Le quartier Méridia est encore en construction, avec de nouveaux immeubles et l'arrivée continue de résidents et de travailleurs. Selon Gaël Nofri, adjoint au maire délégué au Stationnement, le secteur compte actuellement 4 300 places de stationnement. Ce chiffre inclut les 1 130 places des deux parkings de l'ensemble immobilier Joia Meridia.
Le constructeur Eiffage confirme qu'une centaine de ces places sont encore disponibles à la vente. Cependant, l'augmentation prévue de la population laisse craindre une aggravation de la pénurie. Les habitants actuels, même ceux utilisant les transports en commun la semaine, possèdent souvent un véhicule pour leurs déplacements le week-end, les vacances ou pour des raisons professionnelles.
« La plupart des riverains utilisent le tram pour aller travailler mais ont quand même une voiture pour le week-end ou les vacances. Certains ont même un véhicule professionnel. Il faut bien garer tout ça… » - Antony Sorrento, président du collectif Meridia
L'impact sur les quartiers voisins
Le manque de places à Méridia a des répercussions directes sur les zones environnantes. Monique Raimondi, présidente du comité de quartier de Sainte-Marguerite, un secteur voisin, tire la sonnette d'alarme. « Chez nous, tout est saturé », affirme-t-elle.
Elle décrit une situation devenue si difficile que certaines rues ont dû être réaménagées pour gérer le flux de véhicules. « Nous avons dû passer l'impasse de la Gaieté en sens unique car la situation y devenait anarchique », précise-t-elle. Pour elle, la cause est évidente : la construction de trop nombreux logements sans une planification adéquate du stationnement.
Les parkings-relais, une solution inefficace ?
Bien que le quartier soit desservi par deux lignes de tramway, les parkings-relais (P+R) ne semblent pas répondre aux besoins des résidents de Méridia. Le P+R du Cadam est jugé peu pratique car il nécessite un changement de ligne de tram. Quant au P+R de Saint-Isidore, situé à quatre arrêts, il est considéré comme « trop loin » des habitations pour un usage quotidien.
Quelles solutions pour l'avenir ?
Face à cette situation, les habitants réclament la création de nouvelles places de stationnement. Une demande entendue par la municipalité, qui a déjà obtenu une concession de la part d'Indigo. Suite à une rencontre avec Gaël Nofri, un quota de vingt places a été réservé aux résidents du quartier Joia Meridia au tarif préférentiel de 149 euros par mois.
Cette mesure reste cependant limitée. L'adjoint au maire évoque un projet de nouveau parking qui devrait voir le jour à l'angle du boulevard du Mercantour et de l'avenue Robini. Toutefois, ni le nombre de places, ni les tarifs, ni le calendrier de ce projet ne sont encore connus.
En attendant des solutions pérennes, les résidents de Méridia et des quartiers alentour continuent de faire face à un casse-tête quotidien pour garer leur véhicule, un problème qui symbolise les défis de la croissance rapide de l'ouest de Nice.





