Dans le quartier de Saint-Isidore à Nice, les résidents de l'avenue Angélique-Braquet vivent un calvaire quotidien. Chaque matin et chaque après-midi, cette voie sans issue se transforme en un immense embouteillage, paralysant la circulation aux heures d'entrée et de sortie des classes du groupe scolaire voisin. Cette situation, aggravée par le développement récent du quartier, force les habitants à organiser leurs déplacements à la minute près pour éviter d'être pris au piège.
Face à des blocages qui durent parfois plus d'un quart d'heure, les riverains et les parents d'élèves expriment leur exaspération. Entre les voitures garées en double file et l'unique voie d'accès, la tension monte. Des solutions sont proposées par la communauté locale, allant de la présence policière à un projet d'aménagement routier, mais pour l'instant, aucune réponse concrète n'a été apportée par les autorités municipales.
Les points clés
- Les résidents de l'avenue Angélique-Braquet à Nice sont bloqués par des embouteillages quotidiens.
- Le problème est causé par l'afflux de parents déposant leurs enfants au groupe scolaire Saint-Isidore.
- L'augmentation de la population due aux nouvelles constructions immobilières a intensifié le trafic.
- Des habitants proposent de prolonger la rue ou de faire appel à la police municipale pour réguler la circulation.
Un quotidien rythmé par les blocages
Pour les habitants de l'avenue Angélique-Braquet, la journée commence souvent par un casse-tête logistique. Cette rue, qui se termine en impasse devant le groupe scolaire Saint-Isidore, devient impraticable à des moments clés de la journée. Les voitures s'accumulent, rendant toute entrée ou sortie extrêmement difficile.
Stéphane Raby, président du conseil syndical d'une copropriété locale, décrit une situation devenue intenable. « Tout est bouché aux heures d’école ! On est obligé de calculer le moment où l’on bouge de chez nous », explique-t-il. Il souligne que la voie est en réalité une impasse, ce qui complique toutes les manœuvres.
« Il y a des voitures en double file partout, on ne peut plus circuler aux heures d’entrée et de sortie d’école. C’est vraiment compliqué. »
Ce sentiment est partagé par de nombreux autres résidents et parents. La paralysie est telle que même des trajets courts demandent une planification rigoureuse pour éviter de rester coincé.
Horaires critiques
Selon les témoignages des résidents, la circulation est quasiment impossible entre 8h15 et 8h40 le matin. Une situation similaire se produit l'après-midi, aux alentours de 16h30, lors de la sortie des classes. Ces créneaux de 25 à 30 minutes suffisent à paralyser tout le secteur.
L'impact sur la vie personnelle et professionnelle
Les conséquences de ces embouteillages dépassent le simple désagrément. Pour Stéphane Raby, cela affecte directement l'organisation familiale. « Mon fils est au collège de Carros. Trois matins par semaine, il commence à 9 heures. Nous sommes obligés de partir très en avance, ce qui le fait arriver une demi-heure avant les cours », confie-t-il.
Cette contrainte illustre le dilemme de nombreuses familles qui doivent jongler avec les horaires scolaires et professionnels. Le temps perdu dans les bouchons se traduit par du stress et une perte de productivité pour ceux qui doivent ensuite se rendre au travail.
Les causes d'une congestion croissante
Le problème de l'avenue Angélique-Braquet n'est pas nouveau, mais il s'est considérablement aggravé ces dernières années. Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation, au premier rang desquels figure le développement urbain du quartier Saint-Isidore.
Un quartier en pleine expansion
Le quartier Saint-Isidore, situé à l'ouest de Nice, a connu une forte croissance démographique. De nombreuses opérations immobilières ont attiré de nouvelles familles, augmentant mécaniquement le nombre d'habitants et, par conséquent, le nombre d'enfants scolarisés dans le groupe scolaire local, qui comprend une école primaire, une maternelle et une crèche.
Cette expansion a entraîné un agrandissement de l'école pour accueillir les nouveaux élèves. Cependant, les infrastructures routières n'ont pas suivi le même rythme de développement. « Avec l’augmentation de la population dans le quartier [...], le groupe scolaire s’est agrandi. Plus d’enfants, signifie plus de trafic », résume Stéphane Raby.
Un stationnement anarchique
La configuration des lieux est un autre élément clé du problème. L'avenue est une voie unique sans issue. Aux heures de pointe, les parents se garent où ils peuvent, souvent en double file, le long des barrières de l'école. Anne-Laure, membre du conseil syndical, décrit le chaos : « Les gens se garent sur toute la longueur de la voie, du feu jusqu’au bout. Donc lorsque quelqu’un veut repartir, ça coince si un autre arrive en face. »
Les témoignages des parents confirment cette analyse. Cindy, mère de deux garçons, affirme que même à 7h30, « c’est déjà compliqué ». Pour Elodie, dont le fils est en CM2, un facteur aggravant s'ajoute : « Et quand il pleut c’est encore pire », une observation qui suggère que davantage de parents utilisent leur voiture par mauvais temps.
À la recherche de solutions durables
Face à l'inaction perçue des pouvoirs publics, les habitants et les associations locales ont commencé à formuler leurs propres suggestions pour désengorger l'avenue. Deux propositions principales émergent des discussions.
Proposition 1 : La présence policière
Une solution à court terme, plébiscitée par certains, serait de faire intervenir la police municipale pour réguler le trafic. Caroline Saulais, présidente de l'association des parents d’élèves, estime que le problème est avant tout humain. « C’est un bazar sans nom et le bouchon remonte jusqu’à l’avenue Auguste-Vérola », déplore-t-elle.
« Pour moi, la solution c’est l’humain : il faut positionner des policiers municipaux pour réguler la circulation, ça irait mieux. »
Cette mesure pourrait fluidifier la dépose des enfants en empêchant le stationnement anarchique et en gérant les flux de véhicules, mais elle ne résoudrait pas le problème structurel de l'engorgement de la voie.
Proposition 2 : Un nouvel aménagement routier
Stéphane Raby propose une solution plus ambitieuse et pérenne. Il suggère de prolonger l'avenue Angélique-Braquet pour créer une nouvelle sortie. Selon lui, des terrains situés au bout de l'impasse pourraient être utilisés à cette fin.
Il explique : « Dans le cadre du projet de prolongement du tram, des parkings ont été cédés à la Métropole. Les travaux n’ont pas encore commencé. Mais pourquoi ne pas récupérer les terrains dans le bout de l’avenue pour la prolonger et la faire bifurquer à droite sur le chemin des Serres ? »
Cette modification permettrait de créer une boucle de circulation, évitant ainsi aux automobilistes de devoir faire demi-tour dans une zone déjà saturée. Cela transformerait l'impasse en une voie de transit, ce qui pourrait considérablement réduire les blocages.
Quelle réponse des autorités ?
Le sujet est bien connu des acteurs locaux. Frédéric Ricci, président du comité de quartier de Saint-Isidore, confirme que le problème est régulièrement évoqué. « On en parle souvent mais pour l’instant, on n’a pas de solution concrète », admet-il.
L'exaspération des résidents est d'autant plus grande que la situation ne date pas d'hier. Stéphane Raby affirme avoir alerté la mairie sur ce problème il y a quatre ans, lorsqu'il était membre du comité de quartier. « Rien n’a bougé depuis », regrette-t-il.
Malgré les sollicitations, la Ville de Nice n'a pas encore répondu aux demandes de commentaires sur ce dossier. Les habitants de l'avenue Angélique-Braquet attendent donc toujours des mesures concrètes pour retrouver une qualité de vie normale et cesser d'être les otages des embouteillages scolaires.