Le projet de la ligne 5 du tramway de Nice, destinée à relier le centre-ville à la vallée des Paillons, entre dans sa phase finale de préparation. Gaël Nofri, vice-président de la Métropole en charge des transports, a confirmé le calendrier prévisionnel et les détails du financement, répondant aux interrogations sur la faisabilité et la sécurité de ce chantier majeur.
Ce projet d'envergure, attendu depuis plusieurs années, vise à désengorger l'Est niçois et à offrir une alternative de transport durable aux habitants et actifs des communes de L'Ariane, La Trinité et Drap.
Les points essentiels
- Le début des travaux est prévu entre mi-2026 et début 2027.
- La mise en service se fera en deux étapes : fin 2028 pour la section niçoise et 2030 pour le terminus.
- Le budget total s'élève à 375 millions d'euros, financé majoritairement par la Métropole Nice Côte d'Azur.
- La ligne desservira 50 000 habitants et 28 000 emplois, avec un impact environnemental positif attendu.
Un calendrier précis pour un projet structurant
Après des années de procédures administratives, le projet de la ligne 5 du tramway est désormais sur une trajectoire claire. Selon Gaël Nofri, les premières interventions sur le terrain pourraient commencer dès la mi-2026 à certains endroits, avec un lancement plus global début 2027.
Le déploiement de la ligne se fera progressivement. La première section, jusqu'au quartier de L'Ariane-Nord à Nice, devrait être opérationnelle d'ici la fin de l'année 2028. La totalité du tracé, incluant les extensions vers La Trinité et Drap, sera finalisée pour une mise en service complète en 2030.
Les étapes préparatoires déjà engagées
Le projet n'est plus seulement sur le papier. La Métropole a déjà investi de manière significative pour préparer le terrain. Un montant de 17 millions d'euros a été alloué aux acquisitions foncières nécessaires pour le passage des rails et la construction des infrastructures associées.
Ces infrastructures comprennent la création d'un nouveau dépôt pour les rames et l'aménagement de plusieurs parcs-relais. Ces derniers sont essentiels pour encourager les automobilistes à laisser leur véhicule et à utiliser les transports en commun, un objectif central du projet.
Une requalification urbaine de l'Est niçois
Au-delà du transport, la ligne 5 est pensée comme un levier de transformation pour tout l'Est de la ville. Le chantier inclura une requalification importante de l'espace public le long du tracé et une modernisation des réseaux souterrains (eau, électricité, télécommunications), souvent désignés comme la "ville sous la ville".
Un financement majoritairement local
Le coût global du projet est estimé à 375 millions d'euros. Face aux incertitudes économiques nationales, Gaël Nofri a tenu à rassurer sur la solidité du plan de financement. La Métropole Nice Côte d'Azur assume la quasi-totalité de l'investissement, garantissant ainsi l'avancement du projet indépendamment des fluctuations des aides externes.
Des partenaires institutionnels contribuent également, bien que de manière plus modeste :
- L'État s'est engagé sur un montant minimum de 18,9 millions d'euros.
- La Région Sud participe à hauteur d'environ 400 000 euros.
- Le Département des Alpes-Maritimes apporte une contribution de 100 000 euros.
"La Métropole Nice Côte d’Azur assume quasi-exclusivement ce financement, même si nous aurons cherché des partenaires."
Cette autonomie financière est un gage de stabilité pour le respect du calendrier annoncé.
Répondre aux défis de la mobilité et de l'environnement
La création de la ligne 5 répond à une nécessité pressante. L'Est de Nice et la vallée des Paillons sont aujourd'hui confrontés à une saturation du trafic routier. "Nice-Est est aujourd’hui complètement engorgé et paralysé parce que nous savons que la solution autoroutière est insuffisante", a souligné Gaël Nofri.
La ligne 5 en chiffres
- Tracé : 7,6 kilomètres
- Stations : 16
- Temps de parcours : 25 minutes de bout en bout
- Fréquence : 1 tramway toutes les 8 minutes
- Impact sur le trafic : 16 000 voitures en moins chaque jour
- Bénéfice écologique : 2 000 tonnes de CO² évitées par an
Source : Métropole Nice-Côte d’Azur, étude 2022
Le projet a une double vocation : offrir une solution de transport fiable aux dizaines de milliers de personnes vivant ou travaillant dans ce secteur, et réduire l'empreinte écologique de la métropole. Le secteur est identifié comme l'un des principaux pôles de pollution atmosphérique de la ville.
Sécurité et intégration des quartiers
Certains riverains ont exprimé des craintes concernant la sécurité, s'appuyant sur l'expérience d'autres lignes. Gaël Nofri a reconnu l'existence de ces enjeux et a affirmé que des mesures spécifiques seraient prises. Le recrutement de contrôleurs supplémentaires est prévu, ainsi que l'installation d'équipements de sécurité adaptés à la configuration des nouvelles stations en surface.
Il a par ailleurs fermement rejeté l'idée de concevoir un réseau qui éviterait certains quartiers. Pour le vice-président, une telle approche serait un "constat d'échec collectif". L'objectif est au contraire d'intégrer pleinement tous les territoires de la métropole et de garantir l'accès aux services publics pour l'ensemble de la population.
Un projet d'avenir pour la métropole
La ligne 5 s'inscrit dans une vision globale de développement du réseau de transports en commun niçois. Son point de départ, près du futur Palais des Arts et de la nouvelle Promenade du Paillon, la positionne comme une porte d'entrée majeure vers le cœur de la ville.
En reliant des zones résidentielles denses et des bassins d'emplois, elle vise à transformer durablement les habitudes de déplacement. Le projet est présenté comme une réponse concrète aux défis de congestion, de pollution et de cohésion sociale, essentielle pour l'avenir de la Métropole Nice Côte d'Azur.