Depuis l'intégration du Train des Pignes au réseau Lignes d'Azur en juillet 2023, la fréquentation de cette ligne ferroviaire historique a connu une croissance spectaculaire. Le nombre de voyageurs devrait atteindre 630 000 d'ici la fin de l'année, une augmentation de plus de 25 % par rapport à 2023, transformant ce service en un maillon essentiel de la mobilité dans l'arrière-pays niçois.
Cette hausse s'accompagne d'investissements significatifs de la part de la Région, notamment la commande de nouveaux trains hybrides et des mesures renforcées pour garantir la sécurité des passagers et du personnel.
Points Clés
- La fréquentation du Train des Pignes est en forte hausse depuis l'accord tarifaire avec Lignes d'Azur en juillet 2023.
- Le nombre de voyages est passé de 450 000 en 2022 à une prévision de 630 000 pour la fin de l'année en cours.
- Huit nouveaux trains hybrides ont été commandés par la Région pour une livraison à partir de 2027 afin d'augmenter la capacité.
- Des mesures de sécurité, incluant des agents privés et des boutons d'alerte, sont mises en place suite à des agressions récentes.
- Un budget de 130 millions d'euros a été alloué par la Région pour pérenniser et moderniser la ligne.
Une fréquentation en forte croissance grâce à l'intermodalité
Le Train des Pignes, officiellement connu sous le nom de Chemins de fer de Provence, connaît un regain de popularité sans précédent. La raison principale de cet engouement est un partenariat stratégique mis en place en juillet 2023 avec le réseau de transport de la métropole niçoise, Lignes d'Azur.
Cet accord permet désormais aux usagers d'emprunter le train avec le même titre de transport que celui utilisé pour les bus et les tramways. Un simple ticket ou un abonnement Lignes d'Azur suffit pour voyager de Nice jusqu'à Utelle, facilitant grandement les déplacements intermodaux.
Les résultats de cette initiative sont éloquents. Selon Jean-Paul David, conseiller régional et président de la Régie régionale des transports, les chiffres parlent d'eux-mêmes. « On a comptabilisé 450 000 voyages en 2022, 500 000 voyages en 2023, et on sera probablement à 630 000 d’ici à la fin de l’année », a-t-il déclaré.
Une croissance de près de 40%
Si les prévisions se confirment, la ligne aura connu une augmentation de sa fréquentation de près de 40 % en seulement deux ans, passant de 450 000 à 630 000 voyages annuels.
Des usagers aux profils variés
La simplicité d'accès a attiré une nouvelle clientèle et diversifié les profils des voyageurs. La ligne est aujourd'hui empruntée par :
- Des travailleurs : Beaucoup se rendent quotidiennement dans les zones d'activités de Carros ou au Parc d'activité logistique de Saint-Isidore.
- Des lycéens : La desserte des lycées du Parc-Impérial et Estienne d’Orves en fait un moyen de transport privilégié pour les élèves.
- Des touristes : Les visiteurs profitent de cette ligne pittoresque pour explorer l'arrière-pays niçois et ses villages.
Cette complémentarité avec le réseau Lignes d'Azur, moins dense dans l'ouest de Nice, s'est avérée particulièrement pertinente, répondant à un besoin réel des habitants de la métropole.
Adaptation de l'offre et investissements pour l'avenir
Face à cet afflux de voyageurs, la Régie régionale des transports a dû rapidement adapter son offre de service. La fréquence des trains a été augmentée pour atteindre un passage toutes les 20 minutes aux heures de pointe, offrant une meilleure fluidité pour les trajets quotidiens.
De plus, des services spéciaux sont désormais mis en place les soirs de matchs ou de concerts à l'Allianz Riviera, confirmant le rôle du train comme une alternative crédible à la voiture individuelle lors des grands événements.
L'origine du surnom « Train des Pignes »
Deux légendes expliquent le surnom affectueux de la ligne. La première raconte que les locomotives à vapeur utilisaient des pommes de pin (pignes en provençal) comme combustible. La seconde, plus poétique, veut que le train avançait si lentement que les passagers avaient le temps de descendre pour ramasser des pignes afin de chauffer leur propre poêle.
De nouveaux trains hybrides pour 2027
Pour répondre durablement à la hausse de la fréquentation et s'inscrire dans une démarche de transition écologique, la Région a validé un investissement majeur. Huit nouvelles rames de trains hybrides (diesel/électrique) ont été commandées.
Ces trains modernes, dont la livraison s'échelonnera à partir de début 2027, offriront une capacité nettement supérieure :
- Environ 90 places assises par rame.
- Une capacité totale de 200 personnes en incluant les places debout.
- Des espaces dédiés pour les vélos, favorisant l'intermodalité avec les mobilités douces.
En attendant leur arrivée, la régie a recours au couplage de deux rames existantes de 50 places chacune, permettant de transporter jusqu'à 100 passagers par trajet.
Un engagement financier pour la pérennisation
La modernisation de la ligne ne se limite pas au matériel roulant. Des travaux de rénovation ont déjà été menés dans plusieurs gares, comme à Annot, Entrevaux et Puget-Théniers, pour améliorer le confort des usagers.
« En juillet 2024, la collectivité a adopté une délibération sur la pérennisation de la ligne avec un budget de 130 millions d’euros. C’est une volonté politique qui correspond à une réalité. » - Jean-Paul David, conseiller régional.
Ce budget conséquent témoigne de l'engagement de la Région à faire des Chemins de fer de Provence un acteur majeur des transports publics sur le territoire.
Les enjeux de la sécurité à bord
L'augmentation du nombre de voyageurs a également entraîné de nouveaux défis en matière de sécurité. Le 5 septembre dernier, le personnel a exercé son droit de retrait suite à l'agression de deux agents par des voyageurs. Cet événement a accéléré la mise en place de mesures de protection.
Actuellement, la régie compte 22 conducteurs et 22 chefs de train, qui assurent également les fonctions de contrôle. Pour les assister, des agents de sécurité privée ont été déployés sur le réseau.
Des solutions technologiques et partenariales
Selon Jean-Paul David, cette solution est temporaire en attendant des dispositifs plus pérennes. « Des boutons d’alerte reliés au centre de supervision urbaine vont être installés », a-t-il précisé. Ces dispositifs permettront une intervention rapide des forces de l'ordre en cas d'incident.
Par ailleurs, une collaboration est à l'étude avec Lignes d'Azur. « Nous travaillions déjà avant ces faits, avec Lignes d’Azur, à une convention afin de permettre à son Groupe de sécurisation et de contrôle des transports d’intervenir sur les Chemins de fer de Provence », a ajouté l'élu. Ce partenariat permettrait de mutualiser les ressources et d'offrir une présence dissuasive plus importante sur l'ensemble de la ligne.
Ces efforts combinés visent à garantir que le succès populaire du Train des Pignes se poursuive dans des conditions de sérénité optimales pour les voyageurs comme pour le personnel.