Le rêve d'acquérir un bien immobilier sur la Côte d'Azur se heurte souvent à la réalité des prix. Une récente analyse du pouvoir d'achat immobilier en France révèle des disparités considérables entre les grandes villes, et Nice figure parmi les plus difficiles d'accès pour un acheteur disposant d'un salaire mensuel de 2000 euros nets.
Pour une personne seule avec ce revenu, la surface accessible dans la capitale azuréenne est particulièrement limitée, la plaçant dans le peloton de queue des métropoles françaises. Cette situation contraste fortement avec d'autres villes où le même budget permet d'acquérir des logements nettement plus spacieux.
Ce qu'il faut retenir
- Avec un salaire de 2000€ nets, un acheteur peut emprunter environ 134 000 €, pour un budget total de 147 400 € avec apport.
- À Nice, ce budget permet d'acquérir un logement d'environ 25 mètres carrés dans l'ancien.
- Nice se classe 38e sur 42 grandes villes françaises en termes de pouvoir d'achat immobilier pour ce profil d'acheteur.
- Des villes comme Saint-Étienne offrent jusqu'à quatre fois plus de surface pour le même budget.
Un budget d'acquisition très variable selon la ville
L'accès à la propriété dépend de plusieurs facteurs, mais le lieu d'achat reste le plus déterminant. Une étude basée sur les simulations de l'organisme spécialisé Meilleurtaux a permis de quantifier cette réalité. Le calcul se base sur un profil d'emprunteur gagnant 2000 euros nets par mois, sans autre crédit en cours et disposant d'un apport personnel de 10%.
Dans ces conditions, qui incluent un prêt sur 25 ans à un taux nominal de 3,38%, la capacité d'emprunt s'élève à près de 134 000 euros. Après ajout de l'apport et déduction des frais annexes, le budget maximal pour un achat dans l'ancien atteint 135 200 euros.
Comment le budget est-il calculé ?
Le budget d'achat final n'est pas simplement la somme de l'emprunt et de l'apport. Il faut en déduire divers frais, notamment les frais de notaire (environ 8% dans l'ancien) et les frais de garantie, ce qui réduit le montant disponible pour le prix du bien lui-même.
Avec cette enveloppe, les possibilités varient radicalement. Si un acheteur peut s'offrir un spacieux appartement de 102,5 m² à Saint-Étienne, il devra se contenter d'un studio de 13,5 m² à Paris. Ce grand écart illustre parfaitement la fracture immobilière qui traverse la France.
Nice, une ville très chère pour les primo-accédants
Où se situe Nice dans ce panorama national ? Malheureusement pour les aspirants propriétaires, la ville se trouve du côté des marchés les plus tendus. Avec un prix moyen au mètre carré évalué à 5 460 euros fin 2025, la Baie des Anges est la cinquième ville la plus chère de France, derrière Paris, Boulogne-Billancourt, Annecy et Aix-en-Provence.
Ce niveau de prix a une conséquence directe sur la surface accessible. Le budget de 135 200 euros ne permet d'acquérir qu'un bien de 25 mètres carrés dans l'ancien, et à peine plus dans le neuf (26 m²). Une surface qui, pour beaucoup, est jugée insuffisante, même pour une personne seule.
Classement de Nice
Sur les 42 principales villes françaises analysées, Nice se positionne à la 38e place en termes de pouvoir d'achat immobilier, confirmant son statut de marché difficilement accessible pour les revenus moyens.
Cette réalité pousse de nombreux actifs à s'éloigner du centre-ville ou à rester locataires plus longtemps, dans l'attente d'une évolution de leurs revenus ou d'une éventuelle correction du marché.
Comparaison avec les autres villes de la région PACA
Si Nice est particulièrement onéreuse, qu'en est-il de ses voisines en Provence-Alpes-Côte d'Azur ? Le contraste est notable, même si aucune ville de la région ne figure parmi les plus abordables de France.
Parmi les métropoles régionales, c'est Toulon qui offre le meilleur compromis. Elle se classe 21e au niveau national, permettant d'acquérir un logement de 40 m² en moyenne avec le même budget. Juste derrière, Marseille (22e) propose une surface de 38,5 m².
En revanche, Aix-en-Provence confirme sa réputation de ville très chère, se montrant encore moins accessible que Nice. Un acheteur y disposera d'une surface moyenne de seulement 24,5 m².
« Cette étude met en lumière les défis auxquels sont confrontés les jeunes actifs et les familles à revenus moyens qui souhaitent s'installer durablement sur la Côte d'Azur, en particulier dans les zones les plus prisées comme Nice. »
Quelles alternatives pour les acheteurs ?
Face à ces chiffres, plusieurs stratégies peuvent être envisagées. Certains acheteurs choisissent de revoir leurs critères, en acceptant une surface plus petite ou en s'orientant vers des quartiers moins centraux. D'autres explorent les communes périphériques, où les prix sont souvent plus modérés, au prix d'un temps de transport allongé.
La situation souligne l'importance pour les futurs acquéreurs de bien définir leur projet et de se faire accompagner par des professionnels pour optimiser leur capacité de financement. Pour beaucoup, la location reste la seule option viable dans l'attente d'une amélioration de leur situation financière ou d'un changement des conditions de marché.





