Une vive polémique a éclaté suite à l'interruption temporaire du match de Ligue 1 opposant l'OGC Nice à l'Olympique Lyonnais. L'arbitre de la rencontre a stoppé le jeu en raison d'un chant entonné par les supporters niçois, une décision qui a provoqué une vague d'indignation parmi les élus locaux et la direction du club, qui défendent un hommage aux victimes de l'attentat de 2016.
Points Clés
- Le match de Ligue 1 entre Nice et Lyon a été interrompu pendant deux minutes à la 86e minute de jeu.
- La cause est un chant de la tribune Populaire Sud, interprété différemment par l'arbitre et les supporters.
- Pour les supporters et les élus, ce chant est un hommage traditionnel aux 86 victimes de l'attentat du 14 juillet 2016.
- Le maire de Nice, Christian Estrosi, et le député Éric Ciotti ont vivement critiqué la décision arbitrale.
- Le président de l'OGC Nice a dénoncé un "manque de respect" envers les victimes et a indiqué que l'arbitre avait présenté ses excuses.
Déroulement des faits à l'Allianz Riviera
Samedi soir, lors de la rencontre de championnat de France entre l'OGC Nice et l'Olympique Lyonnais, un événement inattendu est venu perturber le cours du jeu. À la 86e minute, l'arbitre principal, Monsieur Brisard, a pris la décision de suspendre la partie. Cette interruption, qui a duré environ deux minutes, a été motivée par des chants provenant de la tribune Populaire Sud, le cœur des ultras niçois.
Le speaker du stade a été sollicité par le corps arbitral pour demander l'arrêt immédiat de ces chants. Malgré cette intervention, les mêmes paroles ont été de nouveau entendues quelques instants après la reprise du jeu, illustrant la détermination des supporters à poursuivre ce qu'ils considèrent comme une tradition immuable.
Un rituel en hommage aux victimes
Pour comprendre la controverse, il est essentiel de revenir sur l'origine de ce chant. Depuis l'attentat qui a frappé Nice le 14 juillet 2016, les supporters de l'OGC Nice ont instauré un rituel lors de chaque match à domicile. Ce moment de recueillement se déroule systématiquement à la 86e minute, un chiffre symbolique qui correspond au nombre de personnes ayant perdu la vie dans l'attaque.
Le symbole de la 86e minute
Chaque match à l'Allianz Riviera voit un hommage se dérouler à la 86e minute. Les écrans géants du stade affichent un cœur formé par les noms des 86 victimes. Simultanément, des milliers de supporters allument la lumière de leur téléphone portable, créant une atmosphère de commémoration poignante dans les tribunes.
C'est dans ce contexte que la tribune Populaire Sud entonne le chant « Daech, Daech, on t'enc... ». Pour les supporters, il s'agit d'une expression de colère et de défi envers l'organisation terroriste responsable de l'attentat, et non d'un chant à caractère homophobe, comme il aurait pu être interprété par les officiels en raison de sa formulation.
Vives réactions du monde politique
La décision de l'arbitre a immédiatement déclenché une vague de protestations, notamment de la part des figures politiques majeures de la ville. Christian Estrosi, le maire de Nice, a rapidement réagi sur les réseaux sociaux, qualifiant la décision de « totalement incompréhensible ».
« C'était une décision totalement incompréhensible d'interrompre la partie à la 86e minute, après le traditionnel chant de nos supporters de la Populaire sud contre Daech et en forme d'hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet », a-t-il déclaré.
Le maire a également ajouté qu'« un peu de préparation et de discernement ne feraient pas de mal dans ces situations », pointant un manque de connaissance du contexte local de la part des instances arbitrales.
Un soutien unanime des élus
Sur la même ligne, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a dénoncé un « manque total de discernement » de la part de l'arbitre et du délégué du match. Il a exprimé son soutien inconditionnel aux supporters.
« Depuis 2016, la Populaire Sud et de nombreux supporteurs expriment ce que nous pensons tous : un message contre Daesh, en hommage aux victimes. Je veux ce soir leur dire mon soutien », a-t-il affirmé.
La position du club et les excuses de l'arbitre
La direction de l'OGC Nice a également pris position fermement. Le président du club, Fabrice Bocquet, s'est exprimé via les canaux de communication officiels pour dénoncer une décision malheureuse.
Selon le président de l'OGC Nice, l'arbitre de la rencontre, M. Brisard, a reconnu avoir simplement suivi les directives reçues concernant les chants dans les stades. Il aurait par la suite « présenté ses excuses » pour cette interruption malencontreuse.
Pour Fabrice Bocquet, cette interruption représente « un manque de respect pour les victimes du 14 juillet, leurs familles et toute la ville de Nice ». Cette déclaration souligne à quel point ce rituel est ancré dans la mémoire collective de la ville et considéré comme un moment de communion et de résilience face à la tragédie.
Cet incident met en lumière la complexité de l'application des règlements généraux dans des contextes locaux très spécifiques et chargés d'émotion. La polémique soulève la question de la nécessité d'une meilleure communication et d'une plus grande sensibilité de la part des instances sportives face aux drames qui ont marqué les villes et leurs habitants.