Le service de collecte des encombrants sur rendez-vous dans la Métropole Nice Côte d'Azur présente des délais d'attente très différents selon les communes. Une enquête révèle des écarts allant d'un jour à plus de deux semaines, suscitant l'incompréhension et la colère de certains élus qui réclament un traitement équitable pour tous les administrés.
Points Clés
- Des tests téléphoniques ont montré des délais de collecte variant de 24 heures à Villefranche-sur-Mer à 17 jours à Carros.
- Le maire de Carros, Yannick Bernard, dénonce un « décalage bien trop important » et demande des explications à la Métropole.
- La taxe des ordures ménagères est identique pour toutes les communes concernées, s'élevant à 6,4 %.
- La Métropole, par la voix de Louis Nègre, met en avant l'amélioration globale du service et reste ouverte à des ajustements.
Des délais de ramassage qui varient fortement
Le service métropolitain de collecte des objets encombrants, accessible via le numéro Allô Mairies (3906), est un service essentiel pour les habitants des 51 communes de la Métropole. Cependant, les délais pour obtenir un rendez-vous varient considérablement d'une ville à l'autre, créant un sentiment d'inégalité parmi les usagers.
Pour évaluer concrètement ces différences, un test a été réalisé le lundi 22 septembre. L'objectif était simple : demander un rendez-vous pour l'enlèvement d'un même objet, une table en bois, à quatre adresses différentes au sein du territoire métropolitain.
Résultats du test de prise de rendez-vous
Les délais proposés par l'opérateur ont mis en lumière des écarts significatifs :
- Villefranche-sur-Mer : enlèvement possible dès le lendemain.
- Nice : un délai de quatre jours.
- Cagnes-sur-Mer : un délai de dix jours.
- Carros : un délai de dix-sept jours.
Ces disparités s'expliquent en partie par des organisations logistiques différentes. Par exemple, la collecte à Villefranche-sur-Mer n'a lieu que le mardi, tandis qu'elle est assurée du lundi au vendredi à Nice et Cagnes-sur-Mer. À Carros, les jours de passage sont limités aux lundis et jeudis. Néanmoins, ces contraintes n'expliquent pas entièrement pourquoi un habitant de Carros doit attendre deux semaines de plus qu'un Niçois.
La réaction d'un élu face à une inégalité de traitement
Face à ces délais jugés excessifs, le maire de Carros, Yannick Bernard, a exprimé son mécontentement. Interrogé sur la situation, il a souligné ce qu'il perçoit comme une injustice pour ses administrés, qui paient la même taxe que les autres habitants de la Métropole.
« Le décalage est bien trop important s’il n’y a pas d’explications rationnelles. J’attends que la Métropole nous fournisse des éléments très précis. »
L'élu reconnaît une « nette amélioration du service de la collecte » au cours des quatre dernières années. Cependant, il insiste sur le principe d'égalité. « La taxe des ordures ménagères est la même pour toutes les communes : 6,4 % », a-t-il rappelé. « J’attends donc que les habitants de Carros soient traités de la même façon par la Métropole que ceux de Nice. »
Un service public au cœur des préoccupations citoyennes
La gestion des déchets et des encombrants est un service public très visible qui impacte directement le cadre de vie des citoyens. Des délais de collecte trop longs peuvent encourager les dépôts sauvages, un fléau coûteux pour la collectivité et néfaste pour l'environnement. L'équité dans l'accès à ce service est donc un enjeu majeur pour les municipalités.
La Métropole défend son bilan et reste à l'écoute
Sollicitée pour apporter des éclaircissements, la Métropole a répondu par l'intermédiaire de Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer et président délégué de l'institution. Il a tenu à contextualiser l'évolution du service de collecte des encombrants.
« Bien que rien ne soit toujours parfait, la Métropole a permis à Cagnes-sur-Mer de bénéficier d’un service propreté qui n’a jamais été aussi élevé », a-t-il déclaré. Il a rappelé que ce service sur rendez-vous, initialement réservé aux seniors et aux personnes à mobilité réduite, a été étendu à l'ensemble de la population il y a deux ans.
Une mutualisation des moyens
Louis Nègre a également mis en avant les avantages de la gestion métropolitaine. Selon lui, cette mutualisation permet de déployer des moyens que les communes seules n'auraient pas pu financer. « La Ville n’aurait pas été capable d’absorber seule le coût du personnel, du matériel, etc. », a-t-il précisé.
Après une phase de mise en place, le service est désormais bien établi. Le président délégué se montre toutefois ouvert à des améliorations. « Bien entendu, avec mon équipe, nous restons à l’écoute des citoyens pour qu’en fonction de leurs expériences, d'éventuels ajustements soient apportés », a-t-il conclu.
La question reste de savoir si des ajustements concrets seront mis en œuvre pour réduire les écarts de traitement entre les communes et répondre aux attentes des maires et des citoyens qui réclament plus d'équité.
