Un tournant majeur s'est produit sur la scène politique niçoise ce lundi 6 octobre. Jean-Pierre Rivère, l'ancien président de l'OGC Nice, a officiellement annoncé son ralliement à la liste conduite par Éric Ciotti pour les prochaines élections municipales. Cette décision marque une rupture nette avec le maire actuel, Christian Estrosi, que l'homme d'affaires a longtemps soutenu.
En cas de victoire, Jean-Pierre Rivère occuperait le poste de premier adjoint, avec pour mission principale le développement économique de la ville. L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse à l'hôtel Boscolo, où il a exposé ses motivations et répondu aux premières critiques.
Les points clés
- Jean-Pierre Rivère, ex-président de l'OGC Nice, rejoint la liste UDR-RN d'Éric Ciotti.
- Il vise le poste de premier adjoint au maire en cas de victoire aux élections municipales.
- Il critique la gestion actuelle de Christian Estrosi, affirmant que les habitants sont "oubliés".
- Rivère réfute les accusations personnelles de l'entourage du maire, les qualifiant de basses.
- Son projet est de gérer Nice "comme une entreprise" en se concentrant sur le développement économique.
Une alliance politique inattendue
La nouvelle a créé la surprise dans le paysage politique local. Jean-Pierre Rivère, figure bien connue du monde des affaires et du sport à Nice, a choisi de s'engager aux côtés d'Éric Ciotti. Cette alliance UDR-RN se positionne comme la principale alternative à l'équipe municipale en place.
Lors de sa prise de parole, l'entrepreneur a justifié son choix par un désaccord profond avec la direction prise par la ville. "Je ne partage pas la vision du développement de la ville", a-t-il déclaré, soulignant un sentiment d'abandon chez les résidents. "Trop longtemps, les habitants ont été oubliés", a-t-il ajouté.
Ce ralliement n'est pas seulement symbolique. Il s'accompagne d'une promesse de poste à haute responsabilité. Si la liste l'emporte, Jean-Pierre Rivère deviendra le premier adjoint, un rôle stratégique au sein de l'exécutif municipal.
La rupture avec Christian Estrosi
Ce positionnement politique marque la fin d'une longue période de soutien à Christian Estrosi. Pendant des années, les deux hommes ont entretenu des relations cordiales, notamment lorsque Rivère dirigeait le club de football de la ville. Aujourd'hui, le ton a radicalement changé.
Un soutien devenu rivalité
Pendant sa présidence à l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère a collaboré à de multiples reprises avec la municipalité de Christian Estrosi. Son passage dans le camp adverse est perçu comme un événement politique significatif, transformant un ancien allié en un concurrent direct pour la mairie de Nice.
L'entourage du maire actuel n'a pas tardé à réagir à cette annonce. Des critiques virulentes ont été formulées à l'encontre de l'homme d'affaires. Selon des proches de Christian Estrosi, Rivère aurait toujours agi par intérêt financier.
Parmi les reproches, on mentionne une tentative de rachat du stade à un prix jugé trop bas, une proposition refusée par le maire. Une autre accusation porte sur sa volonté supposée d'installer une œuvre d'art de sa compagne à un emplacement emblématique de la ville.
La réponse ferme de l'ancien président de l'OGCN
Interrogé sur ces attaques personnelles, Jean-Pierre Rivère a balayé les accusations avec fermeté. Il a refusé de s'engager dans une guerre de mots, préférant se concentrer sur son projet pour la ville.
"Je laisse Christian Estrosi dans son caniveau. Je refuse d'atteindre un niveau aussi bas."
Pour contrer l'image d'un homme d'affaires opportuniste, il a rappelé ses actions passées. "Pendant quatorze ans, j'ai veillé à ne mener aucun projet immobilier avec la Mairie, justement pour ne pas être accusé de ça", a-t-il précisé. Il a également affirmé que l'engagement politique n'était pas une voie choisie pour l'enrichissement personnel.
Une gestion financière en question
En réponse aux critiques, Jean-Pierre Rivère a lancé une pique à l'adresse de l'administration actuelle. Sans nommer directement le maire, il a fait une allusion claire à la gestion des dépenses publiques : "Moi, quand je me rends à Paris, je ne demande pas de note de frais…"
Il a également nié tout projet de construction de stade motivé par des intérêts personnels. "J'aurais pu candidater pour construire un stade, je ne l'ai pas fait", a-t-il conclu sur ce point.
Un projet économique pour Nice
Au-delà des tensions politiques, Jean-Pierre Rivère a esquissé les grandes lignes de sa vision pour Nice. Son ambition est de transposer son expérience de chef d'entreprise à la gestion municipale. "Il faudra gérer Nice comme une entreprise", a-t-il martelé.
Il se positionne comme un futur premier adjoint "atypique", dont la mission sera exclusivement tournée vers l'économie. "Je suis là pour m'occuper du développement économique", a-t-il expliqué. Il a insisté sur le "potentiel" inexploité de la ville et la nécessité de mettre en place de nouvelles stratégies.
Se distancier de l'étiquette politique
Conscient de la composition de la liste qu'il rejoint, qui inclut le Rassemblement National, Jean-Pierre Rivère a tenu à clarifier son rôle. Il a affirmé sa volonté de rester en dehors des clivages partisans.
"Je ne veux pas avoir l'étiquette du RN collée sur le dos. Je ne ferai pas de politique", a-t-il assuré. Son message se veut rassembleur, s'adressant à l'ensemble des Niçois, sans distinction d'origine ou d'opinion.
- Objectif principal : Développement économique.
- Méthode : Gestion inspirée du secteur privé.
- Positionnement : Premier adjoint "atypique" et non-politicien.
- Cible : Tous les habitants de Nice, de tous les quartiers.
En conclusion, il a donné rendez-vous à ses opposants dans six ans, se montrant confiant sur les résultats que son équipe pourrait obtenir. "Il verra ce que nous aurons accompli avec Éric Ciotti", a-t-il lancé en direction de Christian Estrosi.