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Incident à Nice : Éric Ciotti demande la suspension des vols de Nouvelair

Suite à un quasi-accident à l'aéroport de Nice, le député Éric Ciotti demande la suspension des vols de la compagnie tunisienne Nouvelair en France.

Benoît Fournier
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Benoît Fournier

Journaliste spécialisé dans les questions de transport, de logistique et de sécurité. Benoît Fournier couvre les incidents, les innovations et les politiques publiques qui façonnent le secteur des transports aériens, maritimes et terrestres.

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Incident à Nice : Éric Ciotti demande la suspension des vols de Nouvelair

Suite à un incident grave survenu à l'aéroport de Nice Côte d'Azur, où une collision entre deux avions a été évitée de justesse, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a officiellement demandé au Premier ministre la suspension des autorisations de vol de la compagnie tunisienne Nouvelair sur l'ensemble du territoire français. Cette démarche vise à garantir la sécurité de l'espace aérien national en attendant les conclusions des enquêtes.

L'événement, qui s'est produit le 21 septembre 2025, a impliqué un appareil de Nouvelair et un avion de la compagnie Easyjet. Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) a confirmé que l'avion tunisien s'était engagé sur une mauvaise piste, créant une situation de risque majeur.

Points Clés

  • Éric Ciotti a adressé une lettre au Premier ministre pour demander la suspension des vols de Nouvelair en France.
  • Cette demande fait suite à un quasi-accident à l'aéroport de Nice le 21 septembre 2025.
  • Un avion de Nouvelair a failli entrer en collision avec un appareil d'Easyjet après s'être trompé de piste.
  • Le député invoque le "principe de précaution" pour justifier sa démarche et protéger la sécurité aérienne.

Un Incident Aérien qui Soulève des Inquiétudes

La sécurité à l'aéroport de Nice Côte d'Azur a été au centre des préoccupations après un événement qui aurait pu avoir des conséquences tragiques. Le dimanche 21 septembre 2025, en fin de soirée, un incident sérieux a mis en lumière les risques potentiels liés aux erreurs de procédure dans l'aviation civile.

Le Déroulement des Faits du 21 Septembre

Peu après 23h30, un Airbus de la compagnie Nouvelair, en phase finale d'atterrissage, s'est retrouvé en position de conflit direct avec un autre avion. Un appareil de la compagnie Easyjet se trouvait déjà sur la piste que le vol tunisien s'apprêtait à utiliser. Les pilotes de Nouvelair ont dû effectuer une manœuvre d'urgence, une "remise de gaz", pour reprendre de l'altitude et éviter la collision.

Selon les premières informations confirmées par le BEA, l'équipage de Nouvelair se serait trompé de piste d'atterrissage, créant ainsi une situation extrêmement dangereuse. L'intervention rapide et la manœuvre d'évitement ont permis d'empêcher ce qui aurait pu être une catastrophe aérienne majeure.

Qu'est-ce qu'une "remise de gaz" ?

Une remise de gaz (ou "go-around" en anglais) est une procédure standard mais critique en aviation. Elle consiste pour un avion en approche finale à interrompre son atterrissage, à remettre la puissance maximale des moteurs et à reprendre de l'altitude. Cette manœuvre est déclenchée lorsque les conditions de sécurité pour l'atterrissage ne sont pas réunies, que ce soit à cause d'un obstacle sur la piste, de conditions météorologiques défavorables ou d'une erreur de l'équipage.

La Réaction Politique d'Éric Ciotti

Face à la gravité des faits, la réaction politique ne s'est pas fait attendre. Éric Ciotti, député de la première circonscription des Alpes-Maritimes et figure politique locale, a rapidement pris position en interpellant directement le chef du gouvernement.

Une Lettre Adressée au Premier Ministre

Dans un courrier officiel adressé au Premier ministre Sébastien Lecornu, Éric Ciotti a formalisé sa demande de suspension des autorisations de vol pour Nouvelair. Il y souligne que l'incident n'est pas un fait mineur, mais un véritable "signal d'alarme" qui remet en question la fiabilité de la compagnie.

"L’incident grave qui s’est produit à l’aéroport Nice Côte d’Azur aurait pu conduire à une terrible catastrophe ! Il en va de la sécurité de l’espace aérien français", a déclaré Éric Ciotti dans un message public.

Le député a insisté sur le fait que sa demande ne se limitait pas à l'aéroport de Nice mais concernait l'ensemble du territoire français, où la compagnie opère plusieurs liaisons.

Les Mesures Exigées au Nom de la Sécurité

La démarche d'Éric Ciotti s'appuie sur le principe de précaution. Il estime qu'en attendant les résultats des enquêtes administrative et judiciaire, il est impératif de prendre des mesures conservatoires pour protéger les passagers et les citoyens.

Trois Demandes Spécifiques

La lettre au Premier ministre articule la demande du député en trois points clairs et stricts :

  1. Suspendre immédiatement les autorisations de vol de la compagnie Nouvelair en France.
  2. Engager une enquête approfondie sur les pratiques de sécurité de la compagnie, ainsi que sur les protocoles de formation de ses équipages.
  3. Conditionner toute reprise éventuelle des activités de Nouvelair à des garanties strictes et vérifiables de conformité aux standards de sécurité nationaux, européens et internationaux.

Ces exigences visent à s'assurer que la compagnie aérienne respecte rigoureusement toutes les normes de sécurité avant de pouvoir à nouveau opérer dans le ciel français.

L'Aéroport Nice Côte d'Azur en Chiffres

L'aéroport de Nice est une plateforme aéroportuaire majeure en France. Il se classe comme le troisième aéroport du pays en termes de trafic passagers, après Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Il a accueilli plus de 14 millions de passagers en 2024 et dessert plus de 100 destinations directes, ce qui en fait un hub stratégique pour le tourisme et l'économie de la région Sud.

Un Contexte Plus Large pour Nouvelair

Cet incident s'inscrit dans un contexte où la compagnie Nouvelair fait déjà l'objet d'une attention particulière. Des informations de presse ont récemment fait état d'actions en justice visant la compagnie en France et en Tunisie, notamment sur des questions de gouvernance et de corruption présumée.

De plus, l'événement met en lumière les conditions de travail des contrôleurs aériens. Des agents de la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) ont exprimé leur choc après l'incident, pointant un manque d'effectif latent et un malaise social qui pourraient, selon eux, affecter la sécurité des opérations. Ces témoignages soulignent la pression subie par les équipes chargées de la gestion du trafic aérien, un maillon essentiel de la chaîne de sécurité.

Les enquêtes en cours, menées par le BEA et la justice, devront déterminer les responsabilités exactes dans cet incident et évaluer si des défaillances systémiques, qu'elles concernent la compagnie ou le contrôle aérien, sont en cause.