La direction de l'aéroport de Nice Côte d'Azur a publiquement désigné le contrôle aérien, géré depuis Aix-en-Provence, comme le principal responsable des retards de vols récurrents qui affectent la plateforme depuis près de trois ans. Franck Goldnadel, président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur, a qualifié la situation d'inacceptable pour les passagers, affirmant que Nice est l'aéroport le plus pénalisé de France.
Cette prise de position intervient après un été 2025 particulièrement difficile, marqué par une aggravation des retards. La direction a souligné que cette problématique, loin d'être un incident isolé, est devenue une contrainte structurelle qui impacte lourdement les opérations, les compagnies aériennes et l'expérience des voyageurs.
Points Clés
- La direction de l'aéroport de Nice pointe la responsabilité du contrôle aérien d'Aix-en-Provence pour la majorité des retards.
- Ce problème de ponctualité persiste depuis environ trois ans et s'est intensifié durant l'été 2025.
- Franck Goldnadel, le président de l'aéroport, affirme que Nice est "l'aéroport le plus maltraité de France" en matière de retards.
- Les compagnies aériennes soutiendraient la démarche de la direction de l'aéroport face à cette situation.
Une exaspération croissante face à des retards systématiques
Pour des milliers de passagers transitant par l'aéroport de Nice Côte d'Azur, les retards sont devenus une composante quasi systématique du voyage. Qu'il s'agisse de départs ou d'arrivées, les décalages horaires, allant d'un quart d'heure à plusieurs heures, perturbent les plans de nombreux voyageurs, en particulier durant les périodes de forte affluence comme la saison estivale.
Face à une situation qui s'est dégradée au fil des années, la direction de l'aéroport a décidé de rompre le silence. Le 30 septembre 2025, lors d'une intervention publique, Franck Goldnadel a clairement exprimé son mécontentement et sa détermination à trouver des solutions.
Il a reconnu l'ampleur du problème, admettant que l'été 2025 a été encore plus mauvais que les précédents en termes de ponctualité. Cette déclaration vise à répondre aux critiques croissantes des passagers et à mettre la pression sur les acteurs externes jugés responsables.
Le contrôle aérien d'Aix-en-Provence dans le viseur
Avec une franchise peu commune, Franck Goldnadel a directement mis en cause le centre de contrôle aérien régional. "L'immense majorité des retards est due au contrôle aérien, piloté depuis Aix-en-Provence", a-t-il déclaré sans équivoque. Cette accusation frontale marque une nouvelle étape dans la gestion de cette crise.
"Cela fait trois ans qu’on a des soucis avec les retards, liés aux contrôles aériens. Forcé de constater que l’été 2025 a été encore plus mauvais en termes de retard."
Franck Goldnadel, Président des Aéroports de la Côte d’Azur
Selon le président de l'aéroport, les contraintes imposées par la gestion du trafic aérien font de la plateforme niçoise une victime collatérale. Il va jusqu'à qualifier Nice de "l'aéroport le plus maltraité en France, en matière de retards", une affirmation forte qui illustre le sentiment d'injustice ressenti par les gestionnaires locaux.
Le rôle du centre de contrôle en route
Le centre de contrôle en route d'Aix-en-Provence est l'un des cinq centres de ce type en France métropolitaine. Sa mission est de gérer les aéronefs dans l'espace aérien supérieur sur une vaste zone du sud-est de la France. Ses décisions en matière de régulation du trafic, de séquençage et d'espacement des avions ont un impact direct sur la fluidité des opérations des aéroports situés dans sa zone de responsabilité, dont Nice Côte d'Azur.
Un constat partagé par les compagnies aériennes
La position de la direction aéroportuaire ne serait pas isolée. Selon des informations internes, les compagnies aériennes opérant à Nice partagent ce constat et soutiennent la direction dans sa démarche. Elles sont en effet les premières affectées par ces retards, qui entraînent des coûts opérationnels supplémentaires et dégradent la satisfaction de leurs clients.
"C’est un problème pour l’aéroport, les compagnies et surtout les passagers", confie une source aéroportuaire, résumant une situation où tous les acteurs de la chaîne du transport aérien sont pénalisés.
Nice, un aéroport sous pression
En 2024, l'aéroport de Nice Côte d'Azur s'est classé à la deuxième place des aéroports français ayant enregistré le plus grand nombre de retards au décollage. Cette statistique confirme que le problème est bien antérieur à la saison estivale 2025 et qu'il revêt un caractère structurel.
Quelles perspectives pour les voyageurs ?
La sortie médiatique de Franck Goldnadel a pour objectif principal d'initier un dialogue avec les autorités de l'aviation civile et les services de la navigation aérienne pour obtenir des changements rapides. La direction de l'aéroport espère que cette prise de parole publique permettra de mettre en lumière les difficultés spécifiques de la plateforme niçoise et d'aboutir à des mesures concrètes.
Pour les passagers, l'enjeu est de taille. La régularité des vols est un critère essentiel de confiance et de qualité de service. L'amélioration de la ponctualité à l'aéroport de Nice est donc un dossier prioritaire, non seulement pour le confort des voyageurs, mais aussi pour l'attractivité économique et touristique de toute la Côte d'Azur.
Les prochains mois seront déterminants pour voir si cette mise en cause directe du contrôle aérien portera ses fruits et se traduira par une amélioration tangible de la situation sur le tarmac niçois.