Un jeune homme de 22 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Nice à une peine de 36 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour des faits de violences aggravées et séquestration sur sa compagne de 19 ans. La victime a subi une nuit de violences extrêmes après avoir été contrainte de participer au trafic de stupéfiants de son agresseur.
Les points clés de l'affaire
- Un homme de 22 ans a été condamné à 36 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour violences et séquestration.
- La victime, une jeune femme de 19 ans, a été forcée de livrer de la drogue pour son compagnon.
- Les faits se sont déroulés lors d'un trajet en voiture entre Nice, Avignon et Grasse, durant lequel la victime a été rouée de coups.
- Le tribunal a reconnu une altération du discernement de l'accusé mais a prononcé une peine supérieure aux réquisitions du parquet.
Une relation sous emprise
L'affaire, jugée récemment par le tribunal correctionnel de Nice, met en lumière une relation toxique qui a rapidement basculé dans la violence. La rencontre a eu lieu dans le Vieux-Nice. D'un côté, une jeune femme de 19 ans, décrite comme fragile, fille d'un policier malade. De l'autre, un homme de 22 ans, Adil Dahmani, fils de médecin, mais déjà connu des services de justice pour des faits de violence et de vol.
Peu de temps après le début de leur relation, le jeune homme a exercé une forte emprise sur sa compagne. Il l'a convaincue de devenir livreuse dans le cadre de son trafic de stupéfiants. La victime a expliqué avoir agi par amour, mais aussi par peur, face à un homme qui s'est révélé de plus en plus violent et paranoïaque.
L'escalade de la violence
La consommation d'alcool et de drogues par l'agresseur n'a fait qu'aggraver son comportement. La jalousie et la suspicion ont rapidement pris le pas, menant à une nuit de cauchemar le 13 août dernier.
Ce jour-là, craignant que sa compagne ne révèle ses activités illégales et la soupçonnant d'infidélité, il l'a forcée à monter en voiture pour un périple sans but précis. C'est le début d'un long calvaire pour la jeune femme.
Une nuit de terreur sur la route
Contrainte de prendre le volant, la victime a été entraînée dans un trajet violent en direction de Marseille. Le parcours a été ponctué d'arrêts sur des aires d'autoroute, où elle a subi des gifles et des coups de poing de manière répétée. Les insultes fusaient : « T’es une m..., petite p... ».
Le parcours de l'horreur
Le trajet a été marqué par une violence continue. Après avoir manqué la sortie pour Marseille, le couple est arrivé jusqu'à Avignon avant de faire demi-tour vers Nice, puis de terminer son périple à Grasse. Chaque question sans réponse immédiate entraînait une nouvelle vague de coups.
Le visage tuméfié, saignant, la jeune femme a enduré des menaces de mort constantes. Son œil gauche était particulièrement atteint par les coups. C'est à Grasse que cette nuit de violences a pris fin.
« Je vois la haine dans son regard. Je me dis que, soit il meurt, soit c’est moi », a-t-elle déclaré aux enquêteurs pour décrire l'effroi de cette nuit.
Elle est finalement parvenue à s'échapper. Le corps meurtri et le visage défiguré, elle est allée déposer plainte, accompagnée de sa mère, mettant ainsi un terme à son calvaire.
Le verdict du tribunal
Lors de l'audience, Adil Dahmani a reconnu les faits et présenté ses excuses. Son avocat, Me Gérard Baudoux, a décrit la rencontre comme celle de « deux mal-être », évoquant une « vie explosée » pour son client et une possible problématique de schizophrénie. Le tribunal a d'ailleurs retenu une altération de sa responsabilité pénale.
La procureure, Laure Goude, avait requis une peine de 30 mois de prison, dont 12 avec sursis probatoire. Cependant, le tribunal, présidé par Isabelle Demarbaix-Joando, a décidé d'alourdir la sanction.
Adil Dahmani a été condamné à 36 mois de prison, dont 12 mois avec sursis probatoire. Le tribunal a ordonné son maintien en détention et lui a formellement interdit d'entrer en contact avec la victime.
La victime, présente seule à l'audience et sans avocat, est apparue profondément traumatisée par les événements. La décision de justice reconnaît son statut de victime dans une affaire où la violence a atteint un niveau extrême.





