L'assemblée plénière régionale de Sud-PACA a voté le 17 octobre une réduction de la taxe de Versement Mobilité Régional (VMR) imposée aux entreprises. Cette décision, qui divise par deux le taux initialement fixé, est accueillie avec un optimisme mesuré par les représentants patronaux azuréens. Ils estiment que, bien que positive, cette mesure ne suffit pas à elle seule pour relancer un écosystème économique fragilisé par de multiples défis.
Points Clés
- La taxe VMR en Sud-PACA est réduite de moitié.
- La baisse représente 0,07% du taux initial de 0,15%.
- Les patrons azuréens jugent la mesure insuffisante face à la crise économique.
- La taxe VMR reste un sujet de discorde pour les entreprises.
- Un appel est lancé pour des mesures économiques plus globales.
Une Baisse de Taxe Accueillie avec Prudence
La décision de réduire le Versement Mobilité Régional (VMR) intervient après six mois d'application de la taxe. Initialement fixée à 0,15% de la masse salariale globale des entreprises, elle est maintenant ramenée à 0,08%. Cette correction, bien que saluée par certains, soulève des questions sur la pertinence de la taxe dès son instauration.
Franck Cannata, président de l'UPE 06, exprime un sentiment partagé. « Ça fait toujours plaisir, dans le lot quotidien de mauvaises nouvelles qui impactent notre attractivité, notre créativité, notre compétitivité », déclare-t-il. Cependant, il tempère cet enthousiasme en soulignant l'absurdité de la situation. « On en vient à se satisfaire de décisions qui sont juste ubuesques. »
Chiffres Clés
- Réduction du taux : Le VMR passe de 0,15% à 0,08%.
- Pourcentage de baisse : Une diminution de 0,07%.
- Date d'application initiale : 1er juillet de l'année précédente.
Le Contexte de la Taxe VMR
Le Versement Mobilité Régional avait été introduit sous la présidence d'Ippolito. Dès son annonce, il avait suscité une forte opposition de la part des organisations patronales, dont l'UPE 06. Les entreprises dénonçaient alors une charge supplémentaire dans un environnement économique déjà tendu.
Selon M. Cannata, l'existence même de cette taxe est problématique. « En réalité, il n’y aurait jamais dû y avoir de taxe supplémentaire, nous nous étions d’ailleurs beaucoup battus contre ce VMR. » Cette perspective explique la réception mitigée de la baisse, qui, pour les entrepreneurs, ne représente qu'une correction partielle d'une erreur initiale.
« On s’attend à une déferlante de dépôts de bilan. » Franck Cannata, président de l'UPE 06
Un Écosystème Économique en Difficulté
La réduction du VMR intervient à un moment critique pour les entreprises de la région. Beaucoup d'entre elles font face à des difficultés économiques importantes, exacerbées par un contexte national et international complexe. Les perspectives d'avenir sont jugées préoccupantes par les acteurs économiques locaux.
Franck Cannata met en garde contre une vague de défaillances. « On s’attend à une déferlante de dépôts de bilan », affirme-t-il, soulignant l'état « catastrophique » du tissu économique. Dans ce climat, les entreprises hésitent à innover, à embaucher ou à investir, y compris dans des domaines essentiels comme la réduction de leur impact environnemental.
Risques pour les Entreprises
Les entreprises sont confrontées à plusieurs risques majeurs :
- Augmentation des défaillances : Le nombre de dépôts de bilan pourrait s'accroître.
- Frein à l'innovation : Les investissements dans la recherche et le développement sont reportés.
- Stagnation de l'emploi : Les embauches sont limitées ou gelées.
- Retard des investissements verts : Les efforts pour la transition écologique sont ralentis.
Le Signal Envoyé par les Collectivités
Au-delà de l'aspect financier, les patrons perçoivent cette taxation régionale comme un symbole. Elle reflète, selon eux, une méconnaissance des réalités du terrain par les collectivités. La décision initiale de taxer les entreprises via le VMR est qualifiée de « hâtive » et « non réfléchie ».
« La décision de taxer les entreprises via le VMR était une décision hâtive, non réfléchie, plus politique que stratégique », explique Franck Cannata. Il reconnaît une prise de conscience, qui a mené à la correction actuelle, mais insiste sur le fait que cette correction n'est pas complète. Toute ristourne est bonne à prendre, mais elle ne résout pas le problème de fond.
Inégalités Territoriales et Concurrence Étrangère
La taxe VMR est appliquée selon le bon vouloir de la collectivité compétente, ce qui crée des inégalités territoriales. Les entreprises situées dans différentes zones peuvent être soumises à des charges différentes. Cette disparité est un désavantage dans un contexte de forte concurrence étrangère.
Pour Franck Cannata, cette situation est une « auto-punition qui grève l’attractivité d’un territoire ». Il appelle à s'inspirer de modèles économiques plus performants observés dans d'autres pays. L'objectif serait de revitaliser l'économie française plutôt que de s'obstiner sur un modèle qui ne fonctionne plus.
Appels à des Réformes Structurelles
La réduction du VMR, bien que bienvenue, ne constitue pas une solution globale. Les entrepreneurs attendent des mesures plus profondes pour améliorer la compétitivité et l'attractivité de la région Sud-PACA. Les dernières révisions gouvernementales ne semblent pas prendre cette direction.
Les dirigeants d'entreprise souhaitent un environnement fiscal et réglementaire plus favorable. Ils plaident pour des politiques qui encouragent l'investissement, l'innovation et la création d'emplois, plutôt que de créer des charges supplémentaires. Le débat sur l'équilibre entre les besoins des collectivités et la capacité contributive des entreprises reste ouvert.
En conclusion, la baisse du Versement Mobilité Régional est un pas dans la bonne direction pour les entreprises de Sud-PACA. Cependant, elle est perçue comme un ajustement insuffisant face à l'ampleur des défis économiques. Les acteurs du monde patronal continuent de demander des réformes structurelles pour assurer la pérennité et la croissance des entreprises de la région.