Environ 500 chefs d'entreprise se sont rassemblés ce lundi sur la place Garibaldi à Nice pour exprimer leur mécontentement face à ce qu'ils qualifient de pression fiscale et réglementaire excessive. L'événement, organisé par l'Union pour l'Entreprise des Alpes-Maritimes (UPE06), visait à alerter sur les difficultés croissantes rencontrées par les entreprises locales et nationales.
Points Clés
- Environ 500 dirigeants d'entreprise ont manifesté à l'appel de l'UPE06 à Nice.
- Le rassemblement dénonçait la pression fiscale et l'excès de normes réglementaires.
- Franck Cannata, président de l'UPE06, a critiqué les contradictions des politiques gouvernementales.
- La mobilisation met en lumière la crainte d'un nombre record de 70 000 défaillances d'entreprises en France cette année.
- Les organisateurs appellent à une action urgente pour soutenir la réindustrialisation et la compétitivité.
Un rassemblement symbolique sur la place Garibaldi
Le choix de l'heure du déjeuner n'était pas anodin. Ce lundi 15 décembre, des centaines de dirigeants, d'entrepreneurs et de collaborateurs ont interrompu leur journée de travail pour se réunir sur la place Garibaldi. Selon les organisateurs de l'UPE06, ils étaient près de 500 à répondre à l'appel, unis sous le slogan « La France qui travaille dit STOP ».
L'atmosphère était à la fois déterminée et inquiète. Les participants, issus de divers secteurs d'activité de la Côte d'Azur, ont partagé leurs préoccupations concernant un environnement économique qu'ils jugent de plus en plus hostile. L'objectif était clair : rendre visible le malaise d'un tissu économique essentiel à la vitalité de la région et du pays.
Franck Cannata, le président de l'UPE06, a pris la parole devant la foule. Il a décrit les manifestants comme le visage de « la France qui se lève tôt », celle qui « crée de la valeur ajoutée, de la richesse et de l’emploi ». Son discours a trouvé un écho particulier auprès d'une assemblée visiblement en quête de reconnaissance et de soutien.
Les griefs des chefs d'entreprise
Au cœur des revendications se trouve une critique acerbe des politiques gouvernementales. Franck Cannata a dénoncé un « manque de courage » et une logique qu'il qualifie de « populiste et électoraliste ». Pour lui, les entreprises sont devenues la principale variable d'ajustement des finances publiques.
Le poids de la fiscalité et des normes
Les organisations patronales alertent régulièrement sur l'impact de la fiscalité et de la complexité administrative en France. Elles estiment que ces facteurs freinent l'investissement, la compétitivité et la création d'emplois, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME).
Le président de l'UPE06 a insisté sur un point crucial : taxer les entreprises revient, in fine, à peser sur le pouvoir d'achat des citoyens.
« Taxer les entreprises, c’est taxer les Français. Surtaxer les entreprises, c’est réduire encore et encore le pouvoir d’achat de nos concitoyens », a-t-il affirmé.
Une série de « contradictions » politiques
Dans son allocution, Franck Cannata a énuméré ce qu'il nomme les « aberrations » et les « contradictions » des décisions politiques récentes. Il a pointé du doigt plusieurs mesures qui, selon lui, vont à l'encontre des objectifs affichés par le gouvernement.
- Le travail : « En France, quand on veut encourager le travail, on le renchérit. »
- La transmission d'entreprise : « Quand on veut entre des entreprises patrimoniales, on rend plus difficile la transmission. »
- L'apprentissage : « Quand on veut aider les jeunes, on recule sur l’apprentissage. »
- L'assurance-chômage : « Quand on veut augmenter le taux d’emploi, on recule sur la réforme de l’assurance-chômage. »
- La réindustrialisation : « Quand on veut réindustrialiser le pays, on met plus de normes, plus de contraintes. »
- Les déficits publics : « Quand on veut réduire les déficits, on recule sur la réforme des retraites. »
Cette liste, non exhaustive selon ses dires, a été présentée comme la preuve d'une incohérence politique qui pénalise directement le monde économique.
Un contexte national alarmant
La mobilisation niçoise s'inscrit dans un contexte national particulièrement tendu pour les entreprises. Franck Cannata a rappelé un chiffre préoccupant : le pays s'attend à un « triste record » de 70 000 défaillances d'entreprises cette année. Ce chiffre symbolise la fragilité de nombreuses structures face à la conjoncture actuelle.
L'exemple de Brandt
Le président de l'UPE06 a cité la liquidation récente de Brandt, une entreprise emblématique de l'électroménager français, qui a entraîné la perte de 700 emplois. Pour lui, ce cas illustre l'échec des discours sur la réindustrialisation lorsque les entreprises existantes ne sont pas suffisamment soutenues.
Il a souligné que la réindustrialisation, un objectif affiché depuis la crise sanitaire, ne peut se concrétiser sans des mesures concrètes. « Ce n’est pas en taxant plus, en mettant plus de normes, plus de contraintes, qu’on y parviendra », a-t-il martelé.
Il a également critiqué les obstacles administratifs et les recours juridiques qui retardent ou annulent des projets industriels, mentionnant « la moindre action d’associations prétendues écologiques » comme un frein supplémentaire au développement économique.
Un appel à l'action et à l'unité
Malgré un diagnostic sévère, le discours de Franck Cannata s'est achevé sur une note d'espoir et un appel à la mobilisation. Il a assuré que le monde de l'entreprise ne céderait ni à la fatigue ni à la lassitude. « Nous ne baisserons jamais les bras », a-t-il lancé à la foule.
Il a appelé à l'unité de tous les acteurs économiques pour inverser la tendance. « Si l’on veut redresser notre pays, il y a urgence, il faut agir maintenant », a-t-il déclaré. Pour le président de l'UPE06, il est encore possible de faire évoluer la situation par une action collective et déterminée.
La manifestation de Nice pourrait n'être qu'un début. L'UPE06 et d'autres organisations patronales semblent déterminées à poursuivre leur action pour obtenir des changements significatifs dans la politique économique du pays. La conclusion de Franck Cannata, « Ensemble, il est encore temps de faire changer les choses. Vive l’entreprise », a résonné comme un mot d'ordre pour les mois à venir.





