La ville de Saint-Laurent-du-Var a levé l'interdiction de baignade sur trois de ses cinq plages ce mardi 30 septembre. Cette mesure fait suite à une semaine de fermeture préventive décrétée le 22 septembre en raison d'une pollution des eaux littorales après de fortes intempéries.
Les analyses commandées par la municipalité ont révélé une qualité de l'eau jugée suffisante pour permettre la réouverture des plages Vespins, Beach Club et Flots Bleus. Cependant, deux autres plages demeurent inaccessibles, sur fond de problèmes récurrents liés à la station d'épuration locale.
Points Clés
- La baignade est de nouveau possible sur les plages Vespins, Beach Club et Flots Bleus à Saint-Laurent-du-Var.
- L'interdiction, en place depuis le 22 septembre, a été levée le 30 septembre après de nouvelles analyses.
- La pollution initiale était due à de fortes pluies et à un dysfonctionnement de la station d'épuration.
- Les plages Landsberg et Cousteau restent fermées pour toute l'année 2025 en raison de pollutions antérieures.
Retour progressif à la normale sur le littoral
Après huit jours d'attente, les habitants et visiteurs de Saint-Laurent-du-Var peuvent de nouveau profiter d'une partie de leur littoral. La municipalité a officiellement abrogé ce mardi les arrêtés qui interdisaient la baignade sur les plages des Vespins, du Beach Club et des Flots Bleus.
Cette décision fait suite aux résultats d'analyses de la qualité de l'eau, jugés satisfaisants. L'interdiction avait été mise en place le lundi 22 septembre à titre de précaution. De violentes intempéries durant la nuit précédente avaient fait craindre une contamination importante des eaux de baignade.
Des analyses commandées par la Ville
La crainte d'une pollution s'est rapidement confirmée. Les premières analyses menées par l'Agence Régionale de Santé (ARS) juste après l'événement avaient révélé une qualité de l'eau insuffisante, prolongeant la fermeture initiale.
La saison estivale étant terminée, les contrôles réguliers de l'ARS ne sont plus systématiques. La Ville a donc pris l'initiative de commander ses propres prélèvements. L'opération a été menée le samedi 27 septembre par la société spécialisée Marinov.
Un protocole de test rigoureux
Pour garantir la fiabilité des résultats, la municipalité a précisé que les échantillons avaient été analysés par le laboratoire Carso. Ce dernier est labellisé par le Cofrac (Comité Français d’Accréditation), une reconnaissance qui assure le respect des normes de qualité et de compétence technique.
Les résultats, communiqués à la mairie ce mardi, ont permis de prendre une décision éclairée pour chaque plage, en fonction de son niveau de contamination résiduelle.
Une situation contrastée selon les plages
Les nouvelles analyses ont révélé des niveaux de qualité d'eau hétérogènes le long du littoral de la commune. Cette situation a conduit à une réouverture partielle des zones de baignade.
Les plages des Vespins et du Beach Club, situées le plus à l'ouest, ont obtenu la classification « bonne », selon les critères de l'ARS. La plage des Flots Bleus a, quant à elle, été classée « moyenne », un niveau jugé suffisant par la municipalité pour autoriser à nouveau la baignade.
Deux plages fermées pour l'année
La situation est différente pour les plages Landsberg et Cousteau. Bien que leur qualité ait également été classée « moyenne » lors des derniers tests, elles ne peuvent pas rouvrir. Une décision administrative de l'ARS, prise plus tôt, a imposé leur fermeture pour toute l'année 2025. Cette mesure radicale est la conséquence de résultats de qualité de l'eau jugés trop mauvais de manière répétée au cours des cinq dernières années.
La station d'épuration au cœur du problème
La pollution chronique des plages Landsberg et Cousteau est directement liée à leur proximité avec l'estuaire du Var. C'est dans cette zone que la station d'épuration de Saint-Laurent-du-Var a, pendant des années, effectué des rejets d'eaux usées non traitées. Cette situation a provoqué un scandale sanitaire et environnemental majeur, révélé au printemps dernier.
L'affaire est actuellement entre les mains de la justice, alors que la Régie Eau d’Azur (REA), propriétaire de l'installation, et Serex, l'ancien exploitant, se rejettent la responsabilité.
L'origine de la dernière pollution identifiée
La question restait de savoir si cette nouvelle pollution était uniquement due au lessivage des sols par la pluie ou si un nouvel incident à la station d'épuration était en cause. Les données récoltées par l'ARS le 22 septembre sont particulièrement parlantes.
Sur la plage Cousteau, la plus proche de la station, le taux de la bactérie Escherichia Coli a atteint un niveau record. Les analyses ont montré une concentration de 35 000 unités pour 100 ml, un pic jamais observé depuis 2014. Cette bactérie est le principal indicateur d'une contamination d'origine fécale.
« Dans la nuit du 21 au 22 septembre, de fortes intempéries, accompagnées d’une activité électrique intense, ont provoqué des coupures et des surtensions sur la station. Malgré ces conditions exceptionnelles, les équipes de la station ont réagi rapidement pour limiter l’impact sur le traitement des eaux. »
Contactée à ce sujet, la Régie Eau d’Azur (REA), qui gère l'installation pour la Métropole Nice Côte d’Azur, a confirmé un dysfonctionnement. L'organisme a expliqué que les orages violents avaient causé des pannes électriques sur le site.
La REA, présidée par Christian Estrosi, a assuré que ses équipes étaient intervenues rapidement pour maîtriser la situation et que la commune avait été immédiatement informée de l'incident. Depuis le 16 avril 2025, l'exploitation de la station a été confiée à l'entreprise Suez.