Le Tribunal administratif de Nice a récemment rejeté la requête de deux associations environnementales, Capre06 et FNE Paca, qui s'opposaient au déménagement du Marché d'Intérêt National (MIN) vers le site de la Baronne à La Gaude. Cette décision marque une étape importante dans un projet de longue date, malgré les préoccupations exprimées par des experts.
Points Clés
- Le Tribunal administratif de Nice a rejeté le recours des associations Capre06 et FNE Paca.
- Les associations contestaient une dérogation pour la destruction d'espèces protégées.
- Le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) avait émis un avis défavorable en 2021.
- Le futur Parc des Expositions et des Congrès de Nice sera construit sur le site actuel du MIN Fleurs.
- Les associations ont annoncé leur intention de faire appel de cette décision.
Un projet de longue haleine face aux critiques
Le projet de déménagement du MIN de Nice, plus précisément de sa composante « fleurs », est une initiative majeure pour la région. Il vise à libérer de l'espace pour la construction du futur Parc des Expositions et des Congrès, un projet d'envergure pour la Métropole. Le MIN Fleurs doit déménager courant 2027 pour fusionner temporairement avec le MIN alimentaire, situé de l'autre côté du boulevard du Mercantour, avant leur relocalisation définitive à La Gaude.
Les associations Capre06 et FNE Paca ont déposé une requête devant le tribunal administratif. Elles s'opposaient à une dérogation préfectorale autorisant la destruction d'espèces protégées. Cette dérogation est essentielle pour permettre les travaux sur le site de la Baronne.
Chiffres Clés
- 2027: Date prévue pour le déménagement temporaire du MIN Fleurs.
- 4,5 hectares: Surface de terrains compensatoires acquis suite à l'avis du CNPN.
L'avis des experts et les mesures compensatoires
En juillet 2021, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), une instance consultative rattachée au ministère de la Transition écologique, avait rendu un avis défavorable concernant ce déménagement. Les experts du CNPN avaient reconnu que le projet était « globalement bien conçu », mais ils avaient soulevé plusieurs points d'inquiétude.
Le CNPN avait notamment pointé du doigt une évaluation insuffisante de l'impact du trafic routier généré par le nouveau MIN. Cela rendait difficile la démonstration d'un moindre impact environnemental. De plus, les inventaires de la faune et de la flore, jugés trop anciens, auraient sous-évalué les atteintes aux espèces protégées.
Une espèce particulièrement impactée est l'orchis à odeur de vanille. Les mesures compensatoires initialement prévues pour cette espèce et d'autres ne semblaient pas suffisantes aux yeux du CNPN. Cet avis avait mis en lumière la nécessité d'améliorer le projet.
« Nous avons du mal à comprendre pourquoi le préfet signe une dérogation alors que l’instance qui la donne normalement émet un avis défavorable, » a déclaré Geneviève Andréa, la présidente de Capre06.
La décision du tribunal et la riposte associative
Le tribunal administratif a pris en compte les efforts réalisés par la société du nouveau Min d'Azur. Suite à l'avis du CNPN, des mesures supplémentaires ont été mises en place. Ces efforts incluent l'acquisition de 4,5 hectares de terrains compensatoires complémentaires. Le tribunal a estimé que ces mesures étaient suffisantes et a rejeté la requête des associations.
Malgré cette décision, les associations Capre06 et FNE Paca ne comptent pas en rester là. Elles ont annoncé leur intention d'interjeter appel. Leur engagement est ferme, comme l'a souligné Geneviève Andréa, rappelant des combats passés.
Contexte Historique: L'A8 bis
Dans les années 1980, un projet d'autoroute A8 bis avait été envisagé pour contourner Nice et traverser le moyen pays, face à la saturation de l'A8. Ce projet a finalement été abandonné au début des années 2000. Les associations citent ce précédent comme un exemple de leur détermination à poursuivre leurs actions.
Quel calendrier pour le déménagement ?
Pour l'instant, aucun calendrier précis pour le déménagement définitif du Marché d'Intérêt National n'a été rendu public. Les procédures judiciaires en cours impactent directement la planification. Une réunion publique s'est tenue le 1er octobre au Centre universitaire méditerranéen. La Métropole a confirmé que le futur parc des expositions et des congrès sera construit sur la parcelle du marché d'intérêt national fleurs, qui doit libérer le terrain en 2027.
Le MIN Fleurs sera provisoirement relocalisé avec le MIN alimentaire, de l'autre côté du boulevard du Mercantour. Par la suite, les deux marchés sont censés déménager ensemble vers le quartier de la Baronne à La Gaude. L'avenir du site de la Baronne reste donc au cœur des débats et des actions associatives.





