La ville de Nice a instauré le port du casque obligatoire pour tous les utilisateurs de trottinettes électriques, une mesure entrée en vigueur fin octobre. Ce mardi 4 novembre, la police municipale a mené sa première opération de contrôle dans le centre-ville, suscitant surprise et réactions diverses parmi les Niçois.
Alors que la municipalité justifie cette décision par un nombre élevé d'accidents, de nombreux usagers ont été pris au dépourvu, découvrant la nouvelle réglementation au moment même de leur interpellation.
Les points clés
- Le port du casque est désormais obligatoire pour les trottinettes électriques à Nice jusqu'au 1er mars 2026.
- Une amende de 35 euros est prévue pour les contrevenants.
- La première opération de contrôle a eu lieu le 4 novembre, avec une approche initialement préventive.
- La mairie de Nice invoque entre 400 et 500 accidents annuels pour justifier la mesure.
- Les réactions des usagers sont partagées, entre compréhension et scepticisme.
Une nouvelle règle pour la sécurité de tous
Depuis le 31 octobre, une nouvelle réglementation est en place à Nice. Un arrêté municipal impose le port du casque à toute personne circulant en trottinette électrique sur le territoire de la commune. Cette mesure, en vigueur jusqu'au 1er mars 2026, vise à réduire la gravité des blessures en cas d'accident.
Les contrevenants s'exposent à une amende forfaitaire de 35 euros. La municipalité, par la voix de son premier adjoint Anthony Borré, assume cette décision en la présentant comme une question de santé publique.
Le saviez-vous ?
Le coût d'un casque pour trottinette ou vélo se situe généralement entre 20 et 30 euros dans le commerce. L'amende de 35 euros est donc légèrement supérieure au prix d'achat de l'équipement de protection.
Première opération de contrôle : surprise dans le centre-ville
Ce mardi matin, dès 10h, la police municipale a établi un premier point de contrôle à l'intersection des rues du Maréchal Joffre et Alphonse Karr. Ce carrefour, doté d'une piste cyclable, a été choisi car il est souvent le théâtre de conflits d'usage entre piétons et engins de mobilité douce.
L'objectif de cette première journée était avant tout pédagogique. Les agents ont arrêté systématiquement les utilisateurs de trottinettes, qu'ils portent un casque ou non, pour les informer de la nouvelle obligation. Cependant, l'effet de surprise a été total pour de nombreux Niçois.
« On ne nous avait pas prévenus ! Mais c’est bon à savoir », a déclaré un jeune homme, interpellé alors qu'il circulait sans casque. « C’est bien de faire de la prévention. À partir de demain, on aura le casque », a-t-il promis aux policiers.
L'information sur la présence du contrôle s'est rapidement propagée, notamment via des applications comme Waze, incitant certains usagers à modifier leur itinéraire pour éviter le carrefour.
Des réactions partagées parmi les usagers
Face à cette nouvelle contrainte, les avis divergent. Gueye, l'un des rares usagers contrôlés déjà en règle, a salué l'initiative. « C’est une bonne chose, pour notre sécurité et celle des autres. On peut vite avoir un accident. J'ai vu la mesure passer, alors je me suis décidé », a-t-il expliqué.
D'autres, comme Romain, se montrent plus dubitatifs, même en ayant conscience du danger.
« J’en avais entendu parler mais je ne l’ai pas encore acheté. Je comprends l’idée car j’ai moi-même eu un accident et il aurait fallu que j’aie ce casque. Mais est-ce que l’amende est nécessaire ? Cela ne réglera pas tous les mauvais comportements. »
Une minorité d'utilisateurs semble même prête à prendre le risque de l'amende. « Je fais attention sur la route. Mais si je me fais prendre, je paierai, c’est tout », a confié un homme d'une trentaine d'années, croisé à proximité du contrôle.
Rappel des règles de circulation en trottinette
- La vitesse est limitée à 25 km/h.
- Il est interdit de circuler à deux sur une même trottinette.
- L'usage des écouteurs est proscrit.
- À Nice, la circulation est interdite dans les zones piétonnes.
Un enjeu de santé publique pour la municipalité
Pour justifier cette mesure, la ville de Nice met en avant des chiffres alarmants. « Le CHU de Nice compte 400 à 500 accidents par an avec des traumatismes importants », a précisé Anthony Borré. Il souligne que les accidents en trottinette électrique sont souvent plus graves que ceux impliquant d'autres modes de transport.
Des zones comme la Promenade des Anglais sont particulièrement accidentogènes en raison des vitesses élevées, souvent supérieures à la limite légale de 25 km/h. « Les trottinettes sont souvent débridées », déplore le premier adjoint.
Face à la difficulté de poursuivre les contrevenants, la municipalité privilégie des contrôles réguliers et ciblés. Anthony Borré a également profité de l'occasion pour appeler le législateur à rendre obligatoire l'immatriculation des trottinettes électriques, ce qui faciliterait grandement leur identification en cas d'infraction.





