À l'approche des élections municipales de 2026 à Nice, Bernard Chaix, député UDR et figure centrale de la campagne d'Éric Ciotti, expose sa vision pour la ville. Il aborde les tensions politiques locales, les préoccupations des habitants et les axes stratégiques de son programme, notamment en matière de sécurité, de commerce et de gouvernance métropolitaine.
Dans un contexte politique tendu, marqué par des attaques personnelles qu'il dénonce, Bernard Chaix affirme sentir une colère croissante parmi les Niçois et un désir de changement face à l'administration actuelle dirigée par Christian Estrosi.
Les points clés
- Bernard Chaix dénonce un climat politique délétère à Nice, citant des actes de vandalisme et des campagnes de désinformation.
- La stratégie de campagne se concentre sur l'insécurité, l'abandon des quartiers périphériques et les difficultés du commerce local.
- Des mesures concrètes sont proposées pour revitaliser le commerce, comme deux heures de stationnement gratuit et une action sur les loyers.
- Il assume l'alliance des droites avec le RN, tout en soulignant une ligne économique libérale distincte.
- Une réforme profonde de la gouvernance de la Métropole Nice Côte d'Azur est une priorité pour son camp.
Un climat politique tendu à Nice
Bernard Chaix a récemment été la cible d'attaques directes, avec le vandalisme de sa permanence et des inscriptions diffamatoires sur son magasin. Il exprime son indignation, particulièrement lorsque sa famille est visée. "Que l'on m'attaque, moi, c'est une chose. Mais que ma famille soit prise pour cible, c'est intolérable", déclare-t-il.
Il précise qu'une fausse information a été, selon lui, "fabriquée de toutes pièces et relayée par des élus proches du maire". Il souligne la réaction rapide du procureur de la République, qui a confirmé qu'aucune affaire ne le concernait, ni lui ni ses proches. Plusieurs plaintes pour diffamation ont été déposées en conséquence.
M. Chaix regrette l'attitude du maire Christian Estrosi, qui n'a pas supprimé un tweet lié à cette affaire. Il mentionne également que certains élus lui ont exprimé leur soutien en privé tout en continuant de partager publiquement les messages du maire.
Le pouls de la campagne électorale
Face aux déclarations de Christian Estrosi, qui affirme ne pas vouloir entrer en campagne avant février et ne pas craindre de perdre, Bernard Chaix oppose un autre son de cloche. "Le meilleur sondage, c'est celui de la rue. Et là, les Niçois nous disent que la page doit être tournée", affirme-t-il.
Il estime que la perception d'une victoire acquise pour le maire sortant est déconnectée de la réalité du terrain. Selon lui, une "colère gronde" parmi les habitants. L'équipe de campagne d'Éric Ciotti met en avant son travail de longue date auprès des citoyens, bien avant le début officiel de la période électorale.
Contexte des élections municipales de 2026
Les élections municipales de 2026 à Nice s'annoncent comme un affrontement majeur entre le maire sortant, Christian Estrosi, et son rival de droite, Éric Ciotti. Bernard Chaix, en tant que directeur de campagne de ce dernier, joue un rôle clé dans la définition de la stratégie et la mobilisation des électeurs autour des thèmes de la sécurité, de l'économie locale et de la gestion municipale.
Analyse des forces en présence
Interrogé sur la structuration de l'offre politique à gauche, avec la formation de deux listes distinctes (une LFI et une autre écolo-socialiste), Bernard Chaix exprime le souhait qu'elles maintiennent leurs candidatures jusqu'au second tour. "C'est leur droit, leur programme. Qu'elles assument leurs positions", commente-t-il, tout en qualifiant certaines de leurs propositions, comme l'interdiction des jets privés, d'"irréalistes".
Les préoccupations des Niçois au cœur du programme
Bernard Chaix rapporte que les retours du terrain convergent vers plusieurs thématiques récurrentes. Sur le plan national, il évoque une "incompréhension totale" et une "désillusion" partagées par les retraités, les actifs et les chefs d'entreprise.
Au niveau local, les principales préoccupations sont claires :
- Un sentiment d'abandon dans les quartiers périphériques.
- Une insécurité persistante ressentie par les habitants.
- Une ville jugée mal entretenue en dehors de l'hypercentre.
Il critique une gestion municipale qu'il qualifie de "communication", axée sur la façade maritime et le centre-ville au détriment de l'amélioration de la vie quotidienne des résidents des autres quartiers.
Priorité au commerce de proximité
La campagne d'Éric Ciotti accorde une place centrale aux difficultés rencontrées par les commerçants niçois. Bernard Chaix, ancien président de l'Office du commerce et de l'artisanat, connaît bien le secteur et affirme que de nombreux présidents d'associations de commerçants soutiennent déjà leur démarche.
Des mesures concrètes pour le commerce
Pour répondre à la crise du commerce, Bernard Chaix propose des actions immédiates. Il dénonce un plan de circulation pénalisant, des coûts de stationnement prohibitifs et des loyers excessifs qui affectent l'activité économique, y compris dans des rues commerçantes comme la rue Paradis.
Voici les premières mesures envisagées :
- Rétablir du stationnement accessible : Instaurer deux heures de gratuité en voirie pour redynamiser le flux de clients.
- Agir sur les loyers commerciaux : Engager un dialogue avec les propriétaires pour maîtriser des loyers jugés "délirants".
- Revitaliser les rez-de-chaussée : Favoriser l'installation de commerces et de services plutôt que des start-ups qui n'animent pas les vitrines.
Stratégie politique et alliances
L'alliance avec le Rassemblement National est un point central de la stratégie de l'UDR. Bernard Chaix, lui-même chef d'entreprise, cherche à rassurer le monde économique.
"Sur le plan économique, nous sommes très clairs : nous défendons une ligne libérale, tournée vers l'entreprise. Nous voulons alléger la fiscalité, encourager l'investissement, soutenir le développement", précise-t-il.
Il distingue cette ligne de celle du RN, qu'il juge "plus étatiste", et parle d'un "rassemblement des droites" sur des valeurs communes comme la sécurité ou la santé, mais avec un programme économique propre.
Réformer la Métropole et clarifier les soutiens
La gouvernance de la Métropole Nice Côte d'Azur est une autre priorité. M. Chaix plaide pour une réorganisation profonde afin de mieux écouter les maires des communes membres et de sortir d'une "gouvernance à sens unique".
Concernant les alliances électorales, il explique que les soutiens seront décidés au cas par cas. Par exemple, à Menton, le soutien ira à la candidate RN Alexandra Masson plutôt qu'à un éventuel candidat LR. Il en va de même pour Bryan Masson (RN) à Cagnes-sur-Mer. Pour l'UDR, une victoire aux municipales passerait par la conquête de grandes villes et l'obtention de la présidence de la Métropole pour Éric Ciotti.
Transparence et avenir politique
Bernard Chaix poursuit également un combat pour la transparence des dépenses publiques. Il a engagé une procédure auprès du tribunal administratif pour obtenir la communication des notes de frais du maire Christian Estrosi, une démarche initiée il y a plusieurs années. Une audience est prévue dans les semaines à venir.
Sur le plan national, il se dit serein face à l'éventualité d'une dissolution de l'Assemblée nationale. "Je n'ai aucune crainte d'une dissolution", affirme-t-il, tout en questionnant la capacité du gouvernement actuel à diriger le pays avec un faible soutien populaire.