Le maire de Nice, Christian Estrosi, a officiellement donné le coup d'envoi de sa campagne pour les élections municipales de 2026. Il a convié les Niçoises et les Niçois à un grand rassemblement le samedi 22 novembre prochain, devançant ainsi son calendrier initial qui prévoyait une entrée en lice au début de l'année prochaine.
L'événement se tiendra à 10 heures au sein du nouveau centre des congrès OcéaNice, un lieu hautement symbolique pour la majorité actuelle. Cette annonce, faite via une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, marque le début de la course à un quatrième mandat pour celui qui dirige la ville depuis 2008.
Les points clés
- Christian Estrosi officialise sa candidature pour un quatrième mandat à la mairie de Nice.
- Le lancement de la campagne est fixé au samedi 22 novembre à 10 heures.
- Le rassemblement se déroulera au nouveau centre des congrès OcéaNice, sur le port.
- La stratégie repose sur la co-construction du projet avec plus de 200 "ambassadeurs" issus de la société civile.
- Cette entrée en campagne anticipée vise à mobiliser les soutiens et à contrer les critiques.
Une entrée en campagne anticipée
Christian Estrosi avait initialement indiqué qu'il ne se lancerait dans la bataille électorale qu'au début de l'année 2026. Son directeur de campagne et premier adjoint, Anthony Borré, explique que cette décision d'accélérer le calendrier répond à une forte attente des militants.
« Nos militants ont des fourmis dans les jambes », a confié Anthony Borré, soulignant l'impatience et la mobilisation des soutiens du maire sortant. Selon l'entourage du candidat, un travail de terrain a déjà commencé il y a plusieurs semaines, avec des équipes allant à la rencontre des habitants pour recueillir leurs préoccupations et leurs suggestions.
Ce lancement précoce est également perçu comme une manœuvre stratégique. Il permet à Christian Estrosi de reprendre l'initiative face à des opposants déjà déclarés et actifs sur le terrain. Un proche du maire évoque la nécessité « d'entrer dans la lumière » pour répondre plus librement aux critiques et aux informations jugées erronées qui circulent.
Le choix symbolique d'OcéaNice
Le lieu choisi pour ce premier grand rendez-vous n'est pas anodin. OcéaNice, le nouveau palais des congrès situé sur le port, a été inauguré en juin dernier. Il a remplacé l'ancien centre Acropolis, dont la démolition a été un sujet de vifs débats politiques.
Un projet au cœur des controverses
La démolition du palais des congrès Acropolis et son remplacement par une extension de la Promenade du Paillon et le nouveau centre OcéaNice a été l'un des projets phares et les plus contestés du mandat actuel. Les oppositions avaient prédit que cette décision mettrait un terme au tourisme d'affaires à Nice. La tenue de ce premier meeting politique dans le nouveau bâtiment est une manière pour la majorité de démontrer la réussite du projet.
En organisant cet événement à OcéaNice, l'équipe de campagne entend envoyer un message fort. « Tous nos opposants disaient qu’avec la démolition d’Acropolis s’en était fini des congrès à Nice », rappelle un membre de la majorité. « La vérité c’est que les carnets de commandes d’OcéaNice sont pleins ! »
Ce choix illustre la volonté de Christian Estrosi de mettre en avant son bilan et les grandes transformations de la ville comme arguments de campagne.
Une stratégie de co-construction
Plus de 200 ambassadeurs pour un projet participatif
Le rassemblement du 22 novembre ne sera pas l'occasion de dévoiler un programme détaillé et figé. Au contraire, l'approche se veut collaborative. L'objectif est de construire le projet municipal avec les habitants eux-mêmes.
« Il ne faut pas que les Niçois s’attendent à ressortir de là avec une lettre de 20 pages contenant 1.000 propositions », explique un membre de l'équipe électorale. La démarche se veut inverse : partir des attentes des citoyens pour élaborer les propositions.
Le maire-candidat prévoit de présenter une équipe de plus de 200 "ambassadeurs". Ces personnes, issues de tous les quartiers de la ville et de divers horizons socioprofessionnels, auront pour mission de faire le lien avec la population et de participer activement à l'élaboration du programme.
Cette méthode vise à rassembler au-delà des clivages politiques traditionnels. Un proche du maire insiste sur le fait que Christian Estrosi « n’appartient à aucun parti » et que son unique projet est « Nice ». L'invitation est donc lancée à tous les habitants, « quel que soit leur âge, leur profession. Et peu importe s’ils sont de gauche ou de droite ».
Les contours du futur projet
Si le programme reste à écrire, les grandes lignes de la campagne se dessinent déjà. Anthony Borré a précisé que la rencontre du 22 novembre ne serait pas « un brûlot contre tel ou tel candidat », estimant que « Nice vaut mieux que ça ».
« Christian Estrosi veut avant tout faire part aux Niçoises et aux Niçois de l’esprit qui l’anime, de la vision qu’est la sienne pour cette ville, des valeurs qu’il entend défendre et de son dynamisme. »
L'accent sera mis sur la vision à long terme pour la ville, en capitalisant sur les réalisations passées tout en se projetant vers l'avenir. Les thèmes de la sécurité, de l'écologie urbaine, du développement économique et de la qualité de vie devraient occuper une place centrale dans les débats à venir.
Ce lancement de campagne marque le début d'une longue période électorale à Nice. Christian Estrosi, en se déclarant le premier parmi les candidats de premier plan, cherche à imposer son rythme et à occuper l'espace politique et médiatique pour les mois à venir.





